L'histoire (2ème partie):

A peine installé dans ses meubles, le Prisonnier reçoit un coup de téléphone (sans fil - comme toujours dans le Village) étrange et inquiétant à la fois :

Opératrice : Is your number six ?
N°6 :Yes.
Opératrice : Just one moment. I have a call for you.
Voix : Good morning, Joe. I hope you slept well. Come and join me for breakfast. Number Two. The Green Dome.
  Est-ce que votre numéro est bien le six ?
Oui.
Un instant. Vous avez un appel.
Bonjour mon vieux. J'espère que vous avez bien dormi. Venez me rejoindre pour le petit déjeuner. Numéro Deux. Le Grand Dôme*.

*(version télé ; en réalité : le
Dôme Vert)

Le Prisonnier se rend donc à l'invitation dans un état de tension extrême qui contraste avec le calme du maître d'hôtel nain qui le guide jusqu'à son hôte.
De même celui-ci, le Numéro Deux, se montre affable, distant et maître de ses réactions.
La "confrontation" entre les deux hommes se déroulera en trois étapes :
1°) A question of your resignation
2°) There's no way out
3°) My life is my own

1°) A question of your resignation :

Après une brève première démonstration de l'étendue de ses connaissances sur le Prisonnier (il déjeune d'un thé de Chine, avec citron, accompagné de deux oeufs, etc.), le Numéro Deux entre dans le vif du sujet :

N°2 :I suppose you're wondering what you're doing here...
N°6 : It had crossed my mind. What's it all about ?
N°2 :Sit down and I'll tell you. It's a question of your resignation.The information in your head is priceless. I don't think you realise what a valuable property you've become. A man like you is quite a great deal on the open market.
N°6 : Who brought me here ?
N°2 :I know how you feel, believe me. And they've taken quite a liberty.
N°6 : Who are THEY ?
N°2 : Alot of people, curious about what lies behind your resignation. You had a brilliant career. Your record is impeccable. They want to know why you suddenly left.
N°6 : What people ?
N°2 :I personnally believe your story. I do think it was a matter of principle. But what I think doesn't really COUNT, does it ? ONE has to be sure about these things.
Je suppose que vous devez vous demandez ce que vous faites ici...
- Cela m'a traversé l'esprit. De quoi s'agit-il ?
- Asseyez-vous et je vous le dirai. Il s'agit de votre démission. Les informations dans votre cerveau sont inestimables. Vous n'avez pas l'air de réaliser quelle denrée précieuse vous êtes devenu. Un homme comme vous vaut cher sur le marché libre.
- Qui m'a amené ici ?
- Je sais ce que vous ressentez, croyez-moi. Ils se croient tout permis.
- Qui ça ILS ?
- De nombreuses personnes, curieuses de savoir ce que cache votre démission. Vous faisiez une brillante carrière. Votre dossier est irréprochable. Ils veulent savoir pourquoi vous êtes parti soudainement.
- Quelles personnes ?
- Personnellement, je crois votre version. Je crois en effet qu'il s'agissait d'une question de principe. Mais ce que je pense ne COMPTE pas vraiment, n'est-ce-pas ? Quelqu'UN réclame des certitudes dans ce domaine.

Au comble de la colère, le Prisonnier décide de quitter les lieux.
Le Numéro Deux, imperturbable, lui lance :

N°2 : Haven't you yet realised there's no way out ?
(Vous n'avez toujours pas compris qu'il n'y a pas d'issue ?)

2°) There's no way out:

Le Numéro Deux se livre alors à une deuxième démonstration de l'étendue des pouvoirs dont dispose son organisation : il feuillette un album contenant des photos du Prisonnier (elles sont en même temps projetées sur un écran géant) et énumère les moindres faits et gestes de celui-ci dans les quelques journées qui ont précédé son enlèvement.
De rage, le Prisonnier arrache l'album des mains du N°2, qui s'écrie avec un sens de l'à propos tout à fait ironique :

N°2 : Oh ! Feel FREE ! You see, there's not much we don't know about you. ONE likes to know everything.
(oh !Libre à vous ! vous voyez, il y a peu de choses que nous ne sachions pas sur vous. ON/UN aime tout savoir.)

Le Prisonnier tente de sauver la face en ajoutant sa date de naissance aux renseignements déjà très complets qui composent son dossier.
Puis l'affrontement se conclut temporairement :

N°6 : I will not be pushed, filed, stamped, indexed, briefed, debriefed or numbered. My life is my own.
N°2 : Is it ?
N°6 : Yes. You won't hold me.
N°2 : Won't we ? Let me prove that we will...
Je me laisserai pas forcer, ficher, étiqueter, indexer, briefer, débriefer ou numéroter. Ma vie m'appartient.
Tiens donc ?
Oui. Vous ne me retiendrez pas.
Vraiment ? Je vais vous prouver que si...

3°) My life is my own ?

Le spectateur va ensuite faire connaissance - en même temps que le Prisonnier - des différents moyens très efficaces dont dispose le Numéro Deux pour empêcher toute évasion :
- Le contrôle des airs :
Un tour en hélicoptère confirme ce que la carte du Village nous indiquait déjà : nous sommes loin de tout renfort hypothétique.

- Le contrôle à terre :
Le
Rôdeur (The Rover) - énorme boule blanche rugissante - peut surgir à tout moment de n'importe où et se jeter sur quiconque tentant de s'échapper par mer ou par terre.

- Le contrôle des humeurs :
Un
haut-parleur diffuse des annonces tout aussi étrangères qu'apparament superficielles :

Good morning all. It's another beautiful day... Your attention please. Here are two announcements : Ice cream is now on sale for your enjoyment. The flavour of the day is strawberry. Here is a warning : there is a possibility of light intermittent showers later in the day. Thank you for your attention. Bonjour à tous. Voici une nouvelle belle journée... Votre attention S.V.P. Voici deux annonces : de la crème glacée est à présent en vente pour votre plaisir. Le parfum du jour est FRAISE. Voici un avertissement : il y a une possibilité d'averses intermittentes en fin de journée. Merci de votre attention.

Quelle peut donc bien être l'intérêt de telles communiqués, si ce n'est de montrer qu'au Village rien n'est laissé au hasard ou à la libre volonté de chacun ?
Le Prisonnier en aura la confirmation à son retour chez "lui" (?!): il est accueilli par une musique suave et insipide qui rappelle très explicitement "Fait dodo Colin mon petit frère" (donc une berceuse destinée à endormir sa vigilance).
Quittant précipitament la maison, il décide alors de s'enfuir.

Mais ce qu'il ignore - et que le spectateur vient de découvrir - c'est qu'il est constament surveillé par des caméras habilement dissimulées ça et là, dans et hors des maisons du Village et reliées à une vaste salle de contrôle...

La suite :

Arrival (3ème partie) !

Les images:

(c) Mathieu Robart

Arrival (1ère partie)

Arrival (3ème partie)

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Texte : © éric alglave 1999
Images : © ITV/Polygram Video