L'histoire (3ème partie):

Le spectateur - placé à présent dans la position du Superviseur de la salle de contrôle - assiste à la tentative d'évasion du Prisonnier.
Nous suivons ainsi "en direct" :
la
fuite à travers bois,
le passage menaçant d'un Rôdeur (à sa poursuite ?),
la course dans un parc empli de statues équipées de caméras,
la capture inévitable sur la plage...

Le Prisonnier se réveille dans une chambre d'hôpital, dont nous ne tardons pas à comprendre qu'il s'agit plus ou moins d'une prison politique.
On y trouve en effet un étrange couloir noyé sous une lumière rouge où sont assis, immobiles, des dizaines de "patients", alignés sur deux rangées.
Après avoir entr'aperçu d'autres "patients" tout aussi étranges, le Prisonnier subit une rapide visite de contrôle avant d'être relâché, muni de cartes (de crédit, de santé, de travail,...), d'un badge (numéroté) et de nouveaux vêtements à sa taille. Il est même reconduit chez lui en
taxi. Quelle ironie !

C'est chez le nouveau Numéro Deux - l'ancien ayant échoué dans sa tâche - que nous entendrons le profil pathologique du Prisonnier :
New N°2 : Report on Number 6. Normal classification. On arrival, subject showed shock symptoms, followed by accepted behavior pattern. Since then has been uncooporative and distinctly aggressive. Attempted to escape. Subject proving exceptionnally difficult, but, in view of his importance, no extreme measures to be used yet... Rapport sur le Numéro 6 : classification normale. A son arrivée, le sujet a montré des signes de traumatisme psychologique, suivis d'un modèle de comportement plus docile. Depuis lors, il a été récalcitrant et même franchement agressif. A tenté de s'évader. Le sujet s'avère exceptionnellement difficile, mais, compte tenu de son importance, il convient de ne prendre aucune mesure extrême pour le moment...

Mais le séjour à l'hôpital aura également permis à ceux qui ont capturé le Numéro 6 de tisser la trame d'un nouveau piège machiavélique. Celui-ci se déroule en trois étapes :
1°) la mise en scène d'un faux suicide :celui d'un "malade" connu du Prisonnier (un collègue nommé Cobb), puis
2°) la rencontre faussement fortuite de la prétendue "veuve" de Cobb au concert de midi, et enfin
3°) la remise par celle-ci d'un faux brouilleur electronique, sensé permettre une évasion par les airs...

Bien évidemment, la deuxième tentative de fuite échouera, et ce, de manière encore plus décourageante que la première.
Ayant réussi à s'emparer d'un hélicoptère (grâce au "brouilleur" qui trompe un rôdeur-cerbère), le Prisonnier décolle et commence à s'éloigner du Village... quand tout à coup le manche ne répond aux impulsions que le fuyard veut lui imposer mais au guidage à distance effectué depuis la salle de contrôle entrevue précédemment...
Plus que jamais, le Prisonnier apparaît comme une marionnette manipulée par des geôliers particulièrement retors !

Et c'est sur cette note fort pessimiste que se clôt (c'est le cas de le dire !) le tout premier épisode de la série.
En guise d'épilogue - il faut boire la vie jusqu'à la lie - nous retrouvons le Numéro Deux et Cobb (qui bien sûr n'était pas mort) ironisant sur le pauvre N°6 :

New N°2 : I think I'll let him keep the watch, Cobb. Just to remind him that escape is not possible
Cobb : Don't be too hard on the girl. She was most upset at my funeral.
New N°2 : Don't worry, she'll be well taken care of...
Cobb : Yes. That's what I was afraid of...
- Je pense que je lui laisserai la montre*. Juste pour lui rappeler que toute évasion est impossible.
- Ne soyez pas trop dur avec la fille**. Elle était vraiment des plus perturbée à mon enterrement.
- Ne vous en faites pas. Nous prendrons grand soin d'elle.
- Oui. C'est justement ce que je craignais...

Il s'agit de la montre* cachant un faux brouilleur électronique.
Cette fille** est la pseudo-veuve de Cobb.

La conclusion:

La fin cynique et cruelle donne le ton d'une série qui porte un regard très amèr et désabusé sur la vie en société à la fin du XXèmé siècle : le monde est un Village (métaphore de la société moderne) qui lui-même est une prison...

Les images:

Les notes:

Ironie de voir le Prisonnier, si bouleversé par la mort de son collègue et ami Cobb, qu'il en oublie sa tirade cinglante : "I will not be pushed, filed, stamped, indexed, briefed, debriefed or numbered..." pour se retrouver bel et bien "fiché, étiqueté, numéroté" et étroitement surveillé !

(c) Mathieu Robart

Arrival (1ère partie)

Arrival (2ème partie)

écrivez-moi tv index

Accueil

Texte : © éric alglave 1999
Images : © ITV/Polygram Video