The chimes of Big Ben

 

L'histoire (3ème partie):

ACTE UN : Evasion

La fuite du N°6 n'a pas échappé aux autorités du Village : les caméras de surveillance ont tôt fait de remarquer l'absence du Prisonnier et le repèrent au large des côtes, à bord de son embarcation de fortune.
Le superviseur arbore même un sourire énigmatique (dont nous comprendrons la signification à la fin de l'épisode) avant d'informer le N°2.
Aussitôt est déclenchée la déjà fameuse "alerte orange".

Celle-ci consiste à envoyer un "rôdeur" aux trousses des fugitifs ; mais le Prisonnier et sa compagne se jettent à la mer et gagnent la côte à la nage.
Un complice de Nadia, posté sur la plage, couvre leur fuite en tirant sur la boule hurlante. Ils sont ensuite accueillis par le tireur qui leur indique - en russe - comment va se dérouler leur évasion :
- en bateau jusqu'à Gdansk/Dantzig,
- par avion jusqu'à Copenhague,
- à nouveau par avion jusqu'à Londres.

Un petit incident - capital pour la suite des événements - se produit :
Le Prisonnier, constatant que sa montre a pris l'eau et ne marche plus, fait l'échange avec celle de l'ami de Nadia.

Puis les deux évadés du Village se cachent dans une grande caisse que le complice russe scelle. La caisse est acheminée en camion jusqu'au port où une grue la charge à bord d'un cargo.
Le Prisonnier, consultant sa nouvelle montre, estime la durée du voyage à environ douze heures.
Entre les périodes de somnolence, il fait régulièrement le point en fonction de ce qu'il perçoit des mouvements et bruits extérieurs.

Pendant ce temps, un fonctionnaire au look manifestement très britannique, un certain Fotheringay, reçoit par téléphone la confirmation de l'arrivée prochaine du Prisonnier.
Nous assistons ensuite au transbordement de la caisse dans un avion, puis à son débarquement et enfin à son ouverture dans le bureau du fonctionnaire londonien.
Le carillon de Big Ben se fait entendre tandis qu'est salué par Fotheringay et son supérieur le Colonel "le retour du fils prodigue". Les cloches sonnent trois quarts d'heures (Nous le saurons bientôt de quelle heure il s'agit, car c'est d'une importance décisive).

ACTE DEUX : Debriefing

Commence alors un pénible interrogatoire mené par le Colonel avec une sévérité et une méfiance qui ne sont pas sans rappeler - ce n'est évidemment pas un hasard, et le Prisonnier en fait la remarque - celles du Numéro Deux :

Col. : The return of the prodigal son...
N°6 : I don't see any fatted calf !
Col. : Did you expect one ?
N°6 : No.(...)In the Village...
Col. : The Village ?
N°6 : Don't you know about the Village ?(...)
Col. : What Village ?
N°6 : The Village is a place where people turn up, people who have resigned from a certain sort of job, defected or have been extracted the specialized knowledge in their heads of great value to one side or the other ; are you sure you haven't got a Village here ?
Col. : Where is the Village ?
N°6 : Lithuania, on the Baltic. Thirty miles from the polish border.
Col. : How did you find out ?
N°6 : Nadia told me.
Col. : How did she know ?
N°6 : She used to work for their government. She came across a secret file...
Col. : ...on how to catch a spy in six lessons ?
N°6 : I risked my life and hers to come back here, home, because I thought it was different. It is, isn't it, it is different ?
Col. : My dear chap, I do apologize. You had a long journey, you must be exhausted. I think you would use a decent drink. Scotch ?
N°6 : Twenty-four work units. That's how much it costs in the Village. I'm sure you know about it.
Col. : All I know, old boy, is you resigned from a post of the highest possible secrecy in this country, refused to give your reasons and then promptly vanished...
N°6 : I was kidnapped.
Col. : Oh really ? How dramatic ! And then, after a gap of months, we suddenly receive a suitably coded message saying that you're coming back from the other side of the iron curtain...
N°6 : D'you think I've gone over ?
Col. : ...and come back here to carry on the good work !(...)What sort of imbeciles d'you think we are ?
Le retour du fils prodigue...
Je ne vois pas de veau gras !
Vous en espériez un ?
Non.(...)Au Village...
Le Village ?
Vous n'êtes pas au courant pour le Village ?(...)
Quel Village ?
Le Village est un endroit où se retrouvent des gens qui ont démissionné de jobs "particuliers", qui ont trahi ou dont on a extrait les connaissances spéciales d'une quelconque valeur pour l'un ou l'autre camp ; vous êtes sûr de ne pas avoir vous-même un Village ici ?
Où se trouve le Village ?
En Lithanie, sur la Baltique, à trente miles de la frontière polonaise.
Comment l'avez-vous découvert ?
C'est Nadia qui me l'a dit.
Comment l'a-t-elle su ?
Elle travaillait pour leur gouvernement et elle est tombée sur un dossier secret...
...sur comment prendre un espion en six leçons ?
J'ai risqué ma vie et la sienne pour revenir ici, chez nous, parce que je pensais qu'ici c'était différent. Car c'est différent, n'est-ce-pas ?
Mon cher ami, je vous prie de m'excuser. Vous avez eu un long voyage, vous devez être épuisé. Je pense qu'un bon remontant vous ferait du bien. Scotch ?
24 unités. C'est ce que ça coûte au Village. Je suis sur que vous en savez quelque chose.
Tout ce que je sais, mon vieux, c'est que vous avez démissionné d'un poste du plus haut niveau de sécurité de ce pays, que vous avez refusé d'en expliquer les raisons et que vous avez soudain disparu...
J'ai été enlevé.
Oh vraiment ? Comme c'est émouvant ! Et puis quelques mois plus tard nous recevons un message correctement codé annonçant votre retour d'au-delà du rideau de fer...
Vous pensez que j'ai changé de bord ?
...et que vous rentrez pour continuer le bon travail !(...) Pour quels imbéciles nous prenez-vous ?

ACTE TROIS : Dénouement

Le Colonel est sur le point de l'emporter - ses soupçons semblent d'ailleurs légitimes - lorsque retentit le carillon de Big Ben.
Il pose enfin la question dont tout le monde attend la réponse : Pourquoi avez-vous démissionné ? et le Prisonnier commence : J'ai démissionné parce que depuis déjà longtemps... Une minute... Il est huit heures ?

Puis il comprend rapidement qu'il ne peut être huit heures à la fois sur sa montre (indiquant normalement l'heure polonaise) et à Big Ben (heure de Londres, donc une heure plus tôt).
Se mettant alors à fouiller la pièce, il ne tarde pas à découvrir un magnétophone dissimulé dans un meuble. Il quitte les lieux, résigné, et se retrouve... au Village qu'il n'a en fait jamais abandonné !

La cruauté de ce dénouement est renforcée par la présence sur le perron de l'hôtel de ville des trois instigateurs de ce piège diabolique, le N°2, Fotheringay et Nadia, que le Prisonnier salue d'un Bonjour chez vous (Be seeing you) amer et désabusé.

Un dernier sarcasme conclut l'épisode par le biais d'une annonce radio-diffusée :

Good evening, citizens. Your local council whishes to announce an other exciting competition : the subject this time... seascapes ! Bonsoir chers citoyens. Votre conseil local désire vous annoncer un nouveau et passionnant concours : le thème en sera... les paysages marins !

La conclusion:

Peut-on remuer plus sadiquement le couteau dans la plaie ?
Sadisme, cruauté et raffinement sont les (trois) mamelles de la série !

Les images :

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Note :

Le Rideau de Fer : une des rares allusions au contexte historique de Guerre Froide. Dans les années 60, les Etats-Unis et l'URSS présentent deux fronts idéologiques irrémédiablement rivaux et inconciliables. Mais la série ne s'accomode pas de ce manichéisme et renvoie les deux camps dos à dos : à la fin de l'épisode, nous voyons côte à côte une ressortissante soviétique (Nadia), un ressortissant anglais (Fotheringay), et un administrateur neutre (le N°2).

(c) Mathieu Robart

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Texte : © éric alglave 1999
Images : © ITV/Polygram Video