Les principaux Aspects de L’Oeuvre d'André PAILLOT

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Quelques coupures de presse 

Bibliographie

Sommaire

A.  L'INFECTION CHEZ LES INSECTES

Commentaires du Dr ROUX ancien collaborateur de Pasteur

Maladies à virus des Insectes.

Maladies à protozoaires

Symbiose des Aphides

B. - RECHERCHES SUR LES MALADIES D'INSECTES UTILES

a Sériciculture

  

Commentaires du Dr ROUX

Grasserie. Lésions progressives des cellules adipeuses.

Dysenteries.

 a) Dysenteries parasitaires

 b) Dysenteries non parasitaires

 b. - APICULTURE

C. - INSECTES NUISIBLES DU VIGNOBLE ET DU VERGER

Biologie des parasites.

Amélioration des techniques de traitements.

CONCLUSION

 

 

A.  L'INFECTION CHEZ LES INSECTES

 

L'infection bactérienne chez les Insectes ne se manifeste due rarement par une action toxique qui entraîne des lésions ou des désorganisations cellulaires. Cette infection est surtout septicémique. Elle a lieu dans l'hémolymphe baignant la cavité générale. Si le sang et ses éléments figurés étaient déjà connus, par contre le mécanisme (les réactions humorales restait peu compréhensible, de même que le rôle fonctionnel du plasma et des cellules. Le sang des Insectes contient trois principaux types de cellules : les macronucléocytes à noyau volumineux, les micronucléocytes ou cellules phagocytantes et les oenocytoïdes à protoplasme dense. Ces divers éléments figurés se multiplient par mitose que PAILLOT a observée in bivo après injection dans la cavité générale de nucléinate de soude.

L'Insecte réagit à l'infection microbienne de plusieurs façons. Les mieronucléocytes présentent les propriétés fondamentales de parti­ciper aux échanges physiologiques normaux et de se laisser pénétrer par les substances dissoutes dans le plasma, comme par les bactéries étrangères. De plus, comparables aux polynucléaires de l'Homme, ils phagocytent. A vrai dire, on n'observe pas dans cette phagocytose l'émission de pseudopodes et de mouvements amiboïdes. PAILLOT a pensé que l'attraction du microbe par le mieronueléocyte, due aux forces capillaires, est forcément limitée à un faible rayon. Les microbes phagocytables vont s'agglomérer à la surface des cellules qui les e mouillent », si l'on peut dire ainsi, puis les absorbent par l'action des courants protoplasmiques.

La phagocytose acquiert une plus grande intensité à mesure que se réalise l'infection, par suite des modifications physicochimiques surve­nant dans le sang où se répandent les produits microbiens. En même temps, l'infection bactérienne provoque une multiplication extraordi­naire des macronucléocytes, phénomène appelé caryocinétose par PAILLOT. Ces éléments ne sont pas phagocytants. Mais la caryocinétose se lie au principe lytique. du sang par une réaction comparable à celle que l'on observe chez les Vertébrés en état d'immunité.

Chez les Insectes, le mécanisme réactionnel est plus complexe. PAILLOT a pu, dans quelques cas, obtenir de véritables vaccinations en inoculant un immunosang à des Chenilles . c'est là un phénomène très net d'immunité humorale. Il a observé également des agglutinations de bacilles pénétrant à l'intérieur des cellules péricardiales ou péritrachéales qui les digéraient par la suite.

Généralement, l'action bactériolytique du sang des Insectes parait due, non pas seulement, comme pour les Vertébrés, à la présence d'anticorps, mais aussi à une transformation physico chimique du plasma, par l'action de produits bactériens qui s'y répandent. Cette transformation se manifeste d'ailleurs par l'abondante présence, dans le sang infecté, de particules ultramicroscopiques disposées par paires. Ces particules résistent d'ailleurs au chauffage jusqu'à 72°.

Dans certains cas, les microbes se réduisent effectivement à des granules, qui sont peu à peu lysés. D'autres fois, ils se transforment, présentent des hernies et dégénèrent en des masses grossissantes qui finissent par se désagréger et disparaître. D'autres fois encore, on voit les bactéries se gonfler, perdre leurs propriétés de coloration, puis se transformer en masses irrégulières qui s'évanouissent peu à peu. Il semble alors que la pression osmotique de la bactérie devienne supérieure à celle du plasma environnant, dont elle absorbe l'eau.

 En somme, pour les Insectes, l'action bactériolytique ne paraît pas due réellement à la présence d'alexine ou d'anticorps. Elle peut être cellulaire dans quelques cas, mais elle est plus souvent humorale. C'est la propriété bactéricide du sang qui prédomine dans les réactions d'immunité des Insectes et la phagocytose, même quand elle existe, lui paraît subordonnée. 

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Suite vers Maladies à protozoaires

 Maladies à virus des Insectes.  On savait déjà que la grasserie du Ver à soie et les affections à polyèdres de Lymantria monacha et L. dispar avaient pour cause des ultravirus. PAILLOT a découvert de nouvelles manifestations de ces maladies à polyèdres. Chez Vanessa urticae, par exemple, l'affection, véritable épidémie, atteint les Chenilles qui meurent suspendues aux orties par leurs fausses pattes abdominales, comme les Vers à soie atteints de flacherie vraie. Leurs cadavres se liquéfient, leur sang devient laiteux et contient de nombreux corpuscules de 1 à 3,5 µ L'ultravirus présente une affinité pour les cellules sanguines, adipeuses, trachéales et hypodermiques, qui subissent peu à peu une dégradation de leur substance nucléaire.

 PAILLOT a observé chez les Chenilles des Piérides, deux sortes de maladies à virus. L'une, provoque l'apparition, dans le protoplasma, de micronucléocytes, de cellules sanguines et adipeuses, de corpuscules hyalins de forme et de dimension irrégulières. Cette maladie, tout en ayant une évolution lente, tue beaucoup de Chenilles certaines années.

 L'autre virose observée sur les Piérides est une pseudo-grasserie. Elle affecte uniquement les cellules adipeuses et hypodermiques, dont les noyaux sont peu à peu désorganisés. Cette pseudo-grasserie est extrêmement contagieuse et se transmet surtout par la voie digestive.

Sur des Chenilles de la Noctuelle des moissons, Agrotis segeturn, PAILLOT a découvert d'autres formes de pseudo-grasseries, provoquant principalement des sortes de proliférations cellulaires dans le tissu adipeux.

Ainsi, les ultravirus des Insectes apparaissent comme des parasites spécifiques et affectent les cellules vivantes auxquelles elles infligent des lésions et principalement des lésions nucléaires.  

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Suite vers Symbiose des Aphides

 Maladies à Protozoaires.  Les sporozoaires, tel le Plasinodium falciparum, agent du paludisme humain, sont des Protozoaires parasites.

 Les Insectes sont plus spécialement parasités par les Microsporidies, sporozoaires caractérisés par un stade schizogonique ou végétatif amibien - le plus souvent intracellulaire -, un stade sporoblastique et un stade de repos à l'état de spore.

 Outre celle de la pébrine du Ver à soie, PAILLOT a décrit plusieurs espèces nouvelles de Microsporidies chez divers Insectes et en particulier chez les Piérides du Chou. Le genre Perezia affecte, soit les tubes de Malpighi ou les glandes séricigènes, soit les cellules adipeuses ou sanguines. Le stade végétatif est très simple et représenté par des schizontes binucléés qui peuvent s'agréger en chaînettes. PAILLOT n'a pas vu la formation de gamètes, mais peut-être les éléments mononucléaires qui succèdent aux schizontes ne sont pas autre chose que les zygotes. Ces, éléments mononucléaires donnent naissance, par amitose, à des sortes de doubles spores.

 Les Microsporidies entomophytes sont éminemment polymorphes et se rattachent à plusieurs types différents. Elle affectent certains tissus, comme nous l'avons vu pour les Perezia, mais peuvent, dans le cas des Nosema, également envahir toutes les cellules du Ver à soie. La transmission doit se faire par voie intestinale, mais il n'est pas exclu qu'un certain rôle vecteur puisse être assumé par les Hyménoptères parasites, par exemple l'Apanteles glomeralus pour les Piérides.

 Les Insectes sont également parasités par des Flagellés. Ces protozoaires sont plus ou moins fusiformes et munis, à une extrémité, d'un flagelle locomoteur pendant au moins une partie de leur existence, mais ne se reproduisent jamais par spores. 

Les genres Herpetomonas et Leptomonas parasitent des Chenilles telles que celles de la Pyrale du Maïs, ou des Hémiptères comme le Pyrrhocoris apterus. Ils affectent plus spécialement les tubes de Malpighi et le tube digestif, mais on doit dire que leur rôle pathogène est relativement faible. 

Les Flagellés peuvent, en effet, tapisser l'épithélium intestinal sans qu'on observe de lésions évidentes. Si les parasites envahissent la cavité générale, l'Insecte réagit par phagocytose. Comme nous l'avons noté pour les Microsporidies, une relation existe entre les Hyménoptères parasites et la présence des Flagellés. 

Ainsi, la Chenille d'Agrotis pronubana, par exemple, n'est contaminée par des Leplomonas que si elle est parasitée par un Amblyteles. Les Chenilles non parasitées par Amblyteles sont indemnes de Flagellés. L'Amblyteles jouerait un rôle vecteur, mais non pas d'hôte de passage.

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Suite vers B. - RECHERCHES SUR LES MALADIES D'INSECTES UTILES

 Symbiose des Aphides. - La plupart des Homoptères portent dans leur abdomen une masse cellulaire appelée pseudovitellus ou mycétome. Chez les Aphides, ce mycétome affecte des formes diverses et une localisation variable avec l'âge, mais constante pour chaque espèce. Il se présente généralement en petits groupes de grosses cellules auxquelles WITLACZIL a accordé une fonction excrétrice.

 D'après d'autres auteurs, comme SULC, BUCHNER, etc., ces cellules contiennent des organismes symbiotiques analogues aux levures qu'on a appelés Mycétocytes. Ces Mycétocytes recevraient la nourriture de l'hôte qui les héberge et absorberaient l'excédent nutritif en même temps que certains produits d'élimination, tels que les urates. Les Mycétocytes seraient transmis par les oeufs. PAILLOT pense qu'il ne s'agit pas de levures, mais d'éléments bactériens.

 Chez le Puceron lanigère et chez d'autres espèces, ces symbiotes ne sont pas seulement inclus dans le mycétome, mais également libres dans le sang. Dans ce dernier, PAILLOT distingue des bacilles ou des coccobacilles, dont il retrouve toutes les formes de passage jusqu'à la structure intime des Mycétocytes. Il arrive ainsi à la conclusion que les grosses cellules des Mycétocytes ne contiennent pas d'organismes symbiotiques, mais représentent des formes d'immunité antibactérienne.

 L'immunité incomplète laisserait subsister des microbes vivants dans une sorte d'état d'équilibre relativement stable. L'adaptation des bactéries a fini par effacer complètement leur virulence, et leur transmission héréditaire se fait normalement par les embryons.

 L'idée est hardie qui attaque les théories des symbiotes. Mais, si elle est admise, cette conception d'une forme générale des réactions d'immunité amènera forcément des changements dans l'interprétation de bien des symbioses.

 Mais l'oeuvre de PAILLOT ne s'arrête pas à ces travaux, dont beaucoup peuvent être considérés comme des spéculations de la science pure. Notre regretté collègue avait un esprit positif qui ne séparait pas ses découvertes de leur application pratique. Son intelligence lumineuse savait tirer d'utiles enseignements des faits les plus complexes. Ses études sur l'infection chez les Insectes en ont fait le spécialiste des maladies du Ver à soie et des Abeilles.

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B. - RECHERCHES SUR LES MALADIES D'INSECTES UTILES

 

a. - SÉRICICULTURE

 L'élevage du Ver à soie représente, dans le Sud-est de la France, une richesse nationale qui doit être sauvegardée et même développée. C'est pourquoi, en 1923, les élevages étant décimés par des maladies redoutables, le Conseil Supérieur de la Sériciculture sollicita le secours d'un biologiste. M. Roux, Directeur de l'Institut des Recherches Agronomiques, choisit PAILLOT avec mission d'étudier toutes les maladies de la précieuse Chenille.

 Comme ses devanciers, dont les plus célèbres furent DE QUATREFAGES et surtout PASTEUR, il voulut étudier les épidémies sur place.

 Il fut ainsi amené à réaliser un laboratoire ambulant sous la forme d'une automobile-laboratoire aménagée pour permettre le travail assis, à l'abri et contenant tous instruments et réactifs nécessaires, en particulier une micro centrifugeuse, 11.000 tours/minute, construite sur ses indications, pour fonctionner avec la batterie de la voiture.

 Dès 1924, PAILLOT se transporta ainsi dans les magnaneries les plus reculées. Il effectuait des prélèvements de sang (hémo lymphe), des ensemencements et repiquages sous loupe binoculaire et, disséquant des Vers malades, pratiquait des examens microscopiques à l'état frais, en lumière normale et en fond noir, fixait des biopsies ensuite ramenées à Saint-Genis-Laval, pour inclusion et microtomie.

 Mais la technique n'est pas tout. PAILLOT abordait un problème hérissé de difficultés, obscurci par des idées préconçues et par les idées scientifiques dominantes de l'époque. PAILLOT dut d'abord définir les maladies à étudier, trier et reclasser les symptômes extérieurs utilisés par les praticiens des élevages, symptômes souvent fallacieux, généralement non spécifiques d'une infection particulière. Il s'attacha a rechercher les symptômes internes et spécialement les symptômes microscopiques tissulaires et cellulaires. A cette occasion, il révisa l'histologie des viscères et du sang des Vers à soie normaux.

 Le Ver à soie est sujet à plusieurs maladies très différentes.

 Deux étaient cataloguées comme sûrement microbiennes : la Pébrine, dont l'agent pathogène, découvert par PASTEUR, est une microsporidie, c'est-à-dire un protozoaire; la Muscardine, dont l'agent pathogène est un champignon découvert par Bassi (1835).

 Ces maladies étaient à peu près et restent aujourd'hui à peu près jugulées. Les élevages, en 1923, souffraient de la Grasserie et de la Flacherie, maladies dont l'origine microbienne était encore discutée. Étaient-elles dues à un sporozoaire ou à une bactérie ou à un virus, ou même à des troubles du métabolisme provoqués par les facteurs externes ?

 PAILLOT a contribué fortement à établir le rôle primordial d'un virus filtrant dans la genèse de ces maladies. Contrairement aux idées admises jusqu'à ses études, les Bactéries ne jouaient qu'un rôle secondaire, même quand ce rôle était important.

La Grasserie est caractérisée par la fragilité des téguments et la facilité des hémorragies spontanées; ainsi, sous l'influence d'efforts minimes, le Ver laisse suinter du sang au niveau des fausses pattes pendant la marche, de sorte que le malade laisse sur les feuilles, sur les claies ou sur les cages des traces de son passage assez caractéristiques. Elles sont bien visibles, surtout avec les races à sang jaune d'or, lorsqu'on les élève dans des casiers de carton ou si l'on utilise, pour séparer les Chenilles des litières de papiers perforés.

 Si l'on pique un de ces Vers, il en sort une goutte de sang trouble, laiteux, pour les races à cocon blanc, rappelant l'aspect du jaune d’œuf battu dans du lait pour les races à cocon jaune. Cela est dû à l'existence, en suspension, dans le sang, de corpuscules polyédriques hexagonaux de 4 à 5 11, entrevus il y a un siècle par CORNALIA (d'où le nom de Polyèdrie donné à la maladie).

 Débarrassé des corpuscules par centrifugation, le sang reste opalescent et garde toute sa virulence. Examiné au microscope- à fond noir, il présente une infinité de petits grains, faiblement brillants, animés de mouvements browniens amples. Ces granulations disparaissent en même temps que la virulence, après filtration sur des bougies Chamberland L 5, tandis qu'elles persistent après filtration sur L 2. Leur dimension serait donc intermédiaire entre celle de la mosaïque du tabac et celle de la vaccine, c'est-à-dire de l'ordre de 100 mµ = 1 /10,,.

 Depuis 1938, PAILLOT, en collaboration avec GRATIA, a essayé d'isoler ces granules par des centrifugations et ultra-centrifugations des autres constituants du sang. Il leur a semblé, grâce à certains artifices, que les polyèdres étaient des agrégats de granules. Or, l'étude sérologique a révélé que : les petits grains ont des propriétés antigéniques puissantes, identiques à celles des polyèdres correspondants; le phénomène d'agglutination obtenu par addition de sérum de Lapin préparé à cet effet est du type floconneux, tout à fait différent de la précipitation du type diffus fournie par les sérums de lapins préparés contre les constituants des Vers normaux. PAILLOT et GRATIA concluent que " les petits grains virulents et leurs agglomérats cristallins (polyèdres) représentent des antigènes spécifiques distincts des tissus qui les hébergent, et semblent donc bien de nature étrangère, parasitaire "

 Du point de vue histo-pathologique, la Grasserie est caractérisée par la destruction du noyau des cellules sanguines, adipeuses, hypodermiques, et de celles de la capsule génitale. Tandis que restent indemnes : muscles, système nerveux et glandes séricigènes, Les cellules intestinales ne sont atteintes que si elles sont parasitées par le bacillus Bombycis.

 Dans les cellules atteintes, le noyau s'hypertrophie et se remplit peu à peu d'inclusions réfringentes de forme assez régulièrement hexagonale (voir figure). Par destruction du noyau et de la cellule, ces inclusions passent dans le sang qui devient laiteux.

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Grasserie. Lésions progressives des cellules adipeuses. (D'après PAILLOT.)

A. - Cellule normale : chondriome filamenteux, noyau avec grains de chromatine uniformément répartis et nucléoles.

B. - Début d'altération : chondriome et nucléoles en grains. - 

C. Noyau hypertrophié : espaces clairs dépourvus de chromatine autour de magma nucléolaires irréguliers (nucl.); à un pôle, masse de chromatine poussiéreuse (ch. p.). - 

D. Deux cellules d'un autre sujet plus malade : cytoplasme plus dense, moins vacuolaire, noyau centré d'un amas de chromatine poussiéreuse mouchetée de débris nue léolaires fuchsinophiles. a. m. = « anneau miroitant » : zone périphérique du noyau en apparence vide présentant à l'état frais, « en fond noir», un papillotement caractéristique dû à l'agitation des particules brillantes du virus, visibles aux plus forts grossissements. Dans la deuxième cellule, les polyèdres ont apparu dans cet anneau, d'abord minuscules et légèrement teintés par les colorants nucléaires, La propagation d'individu à individu se fait par voie digestive, mais il faut que la dose soit importante.

 De génération en, génération, PAILLOT a montré qu'elle se fait, soit par les poussières de magnanerie, soit par l'oeuf : il a été le premier à donner des preuves scientifiques de la présence du virus chez le Papillon, quand la maladie n'évolue pas assez vite pour tuer l'animal à l'état de Chenille, ou bien quand, expérimentalement, on infeste les Vers en imminence de filer, et trop âgés pour que la maladie ait le temps d'être pleinement développée avant la métamorphose.

Prophylaxie : grâce à ses études, PAILLOT a pu donner des conseils aux sériciculteurs pour éviter la grasserie

 l/ Eviter le délitage manuel;

 2/ Proportionner la dose de nourriture à la température : trois repas conviennent pour 18-19°, quatre sont nécessaires pour 20-221;

 3/ Prélèvement des Papillons destinés au grainage dans les lots où la mortalité par grasserie est minime (au-dessous de 3 p. 100).

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 Suite vers b. - APICULTURE

 Dysenteries. - PASTEUR groupa les maladies intestinales du Ver à soie sous le terme déjà en usage de flâcherie, et il les attribua à deux bactéries : SIreptococcus bombycis (Gram +) " ferment en chapelet de grains " ; Bacillus bombycis ou vibrion à noyau (Gram

 Il admettait l'action prédisposante des facteurs externes.

 VERSON y voyait une maladie métabolique, se traduisant d'abord par une obstruction des tubes de Malpighi, la pullulation bactérienne intestinale étant une conséquence secondaire. PAILLOT montra que la flâcherie n'était pas une maladie unique, mais un ensemble d'affections siégeant dans l'intestin moyen. Il les appela dysenteries, à cause du symptôme dominant : la diarrhée, et il montra que les unes, de beaucoup les plus fréquentes, sont parasitaires; les autres ne le sont pas.

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 a) Dysenteries parasitaires

 Par les techniques qui s'étaient révélées fécondes pour la grasserie, il montra que les lésions initiales cellulaires identiques dans les dysenteries infectieuses étaient dues à un virus filtrant, et que le Streptococcus bombycis ou le B. bombycis étaient des microbes dits « de sortie ". Ils ne se développent que secondairement et ne déterminent que les symptômes externes.

 Lorsque le microbe secondaire est le vibrion à noyau, la maladie fut appelée par lui : Flâcherie vraie de Pasteur.

 Les Vers noircissent alors très vite et dégagent une mauvaise odeur aigre assez caractéristique, tandis que lorsque le microbe « de sortie " est le Streptocoque, c'est la Gattine ou « maladie des têtes claires ". Les Vers, gonflés et translucides en avant, laissent alors échapper une salive filante.

 Les lésions anatomo-pathologiques de la Gattine se situent dans la partie postérieure de l'intestin moyen, les frottis par apposition de cet épithélium, colorés au Giemsa, montrent des noyaux hypertrophiés, peu colorables, craquelés.

 Les lésions observées expliquent les troubles fonctionnels : hypersécrétion de l'intestin moyen antérieur, destruction de la paroi, accumulation de liquides clairs. En inoculant des Vers dans la cavité générale (1) avec des cultures pures du streptocoque, il a obtenu tous les signes de la maladie habituelle des têtes claires, sauf les lésions nucléaires de l'épithélium du méso-intestin postérieur. Le contenu intestinal cent rifugé reste virulent. Au fond noir, on y voit des granules. Après filtration, même sur bougies à gros pores,il est optiquement vide et n'est plus virulent. Une variation du pH intestinal vers l'alcalinité est contemporaine de l'apparition du streptocoque

De son côté, le Bacillus bombycis est incapable de se multiplier dans l'intestin des Vers normaux; normalement, il n'est pas pathogène; il ne peut infecter l'intestin de Vers que si ceux-ci sont déjà atteints par d'autres affections, mais l'expérimentation n'a pu être développée avec ce microbe, car il n'est pas cultivable en milieu artificiel et n'a pu être dissocié de l'ultra-virus.

 Epidémiologie. - Propagation. - Le virus se trouve dans les poussières et quelles que soient les conditions extérieures, quand les Vers absorbent de la nourriture contaminée par l'ultra virus, ils contractent la maladie.

 Prophylaxie. - Désinfections répétées, Suppression des élevages dans le même local pendant un ou deux ans. Surveillance du grainage, comme pour la grasserie.

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 b) Dysenteries non parasitaires

 PAILLOT les classe en cinq catégories : la dysenterie des filatures, due à une intoxication par les poussières provenant de la manipulation des cocons au voisinage des élevages; poussières de bourre en particulier, dont on peut extraire, par l'éther, un résidu. cireux qui détermine chez les Vers inappétance, voire diarrhée.

 La dysenterie flaccidiforme est un trouble métabolique causé par des fautes d'élevage : variations de température, nourriture irrégulière, entassement des Vers.

 La pseudo-flâcherie est caractérisée par une flore intestinale variée et très abondante, mais non transmissible.

 L'infection bactérienne intestinale, comme le pensaient les auteurs japonais, paraît être la conséquence des lésions dues à d'autres causes encore inconnues. Son évolution soudaine et rapide fait penser que c'est une intoxication, voire même une asphyxie.

La dysenterie valentinoise revêt les mêmes symptômes que la pseudo-flâcherie, mais le volume du sang est peu diminué, et pas de destruction élective des vacuoles ciliées des cellules caliciformes. Elle a pour causes occasionnelles une élévation anormale de la température au moment des mues. Une dysenterie d'origine « embryonnaire " a également été distinguée.

 Ainsi, PAILLOT a fait oeuvre de novateur en montrant le rôle insoupçonné joué par les virus filtrants associés aux bactéries dans la genèse des maladies intestinales des Vers à soie.

 Ses travaux donnent les moyens de diagnostiquer des maladies confondues précédemment, et par conséquent d'établir les remèdes convenant à chaque cas. Ils intéressent donc le biologiste, comme les éducateurs, non seulement en France mais à l'étranger. 

Et l'illustre entomologiste Paul MARCHAL pouvait dire que l'oeuvre scientifique d'André PAILLOT " marque l'un des progrès les plus considérables qui aient été accomplis dans le domaine séricicole depuis l'oeuvre pastorienne ".

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Suite vers C. - INSECTES NUISIBLES DU VIGNOBLE ET DU VERGER

 

 b. - APICULTURE

 PAILLOT s'est consacré tardivement à la pathologie des Abeilles. En 1941, il découvrit, en France, un cas de septicémie des Abeilles à Bacillus apisepticus, maladie connue seulement d'Amérique.

 Il engagea à cette époque la lutte contre deux maladies microbiennes du couvain, très redoutées des apiculteurs, et communément appelées « loque ", parce que le corps des larves mortes s'affaisse et se présente sous la forme d'une masse disloquée. La loque bénigne ou européenne est une maladie intestinale qui frappe surtout les jeunes larves avant leur operculation. Elle est assez mystérieuse quant à ses manifestations, l'agent pathogène n'est d'ailleurs pas encore bien défini. La loque maligne ou américaine est une affection, elle aussi localisée dans les intestins, chez les jeunes, mais pendant la métamorphose le Bacillus larvae, qui en est la cause, peut se répandre dans tout l'organisme. Les larves meurent souvent après leur operculation, elles se transforment en une masse gluante qui colle à tout objet mis à son contact, et est capable de s'étirer en un long filament. Cette particularité explique pourquoi les ouvrières ont tant de mal à faire la toilette de la ruche et à se débarrasser des cadavres qui constituent des foyers permanents d'infection. La très grande résistance aux agents physiques des spores du Bacillus larvae donne des difficultés aux apiculteurs qui cherchent à éliminer la maladie de leurs ruchers.

 La contamination semble se produire surtout par l'intermédiaire du miel infecté, distribué aux larves par les Abeilles nourricières. PAILLOT a montré que le meilleur moyen de débarrasser les Abeilles des germes de loque se trouvant dans le miel de leur jabot est de les faire jeûner pendant quarante-huit heures afin qu'elles aient le temps d'en digérer complètement tout le contenu. La technique de la lutte consiste alors en un double transvasement effectué à deux jours d'intervalle, période pendant laquelle l'essaim, enfermé simplement dans une caissette grillagée, est maintenu au frais. La colonie peut reprendre ensuite sa place dans la ruche désinfectée à la flamme.

 Ici encore, PAILLOT n'a pas hésité à s'installer en pleine campagne pour procéder à une vaste expérience d'éradication de la loque dans un foyer important englobant quatre communes de la région de Laqueuille (Puy-de-Dôme). Avec deux aides, en mai et juin, il transvasa quatre-vingt onze colonies malades et désinfecta, par flambage à la paille ou au genêt sec, plus de quatre cents ruches et près de six mille cadres. La visite de contrôle, effectuée en septembre, montra que toutes les colonies transvasées pouvaient être considérées comme guéries.

 Ce beau succès fut hélas le dernier. Avant de nous quitter, PAILLOT eut encore le temps de terminer un ouvrage important sur les ennemis des Abeilles. Et il a disparu au moment où l'on attendait de lui les moyens scientifiques de rénover notre apiculture.

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C. - INSECTES NUISIBLES DU VIGNOBLE ET DU VERGER

 A ses tout premiers débuts, en 1910, il étudia, sous la direction de MARCHAL, l'illustre Maitre dont la grande figure illumine l'Entomologie française, la biologie des Tordeuses de la grappe. Il lui apparut que les deux Insectes ne réagissent pas de la même manière aux facteurs externes, cela explique les différences considérables des cycles évolutifs : condensation relative et régularité des deux générations habi- pour la Cochylis, irrégularité et mélange de générations pour l'Eudemis. Il précisa l'importance du rôle frénateur joué par certains ennemis naturels. Il contribua, avec M. FEYTAUD, à la mise au point d'une méthode de lutte rationnelle détruisant l'oeuf, ou la larve à l'éclosion, avant la pénétration du Ver dans les Raisins. Ses essais de lutte biologique avec le Champignon entomophyte Spicaria farinosa, montrèrent, par leur insuccès pratique, que la création d'épidémies artificielles ne dépend pas uniquement de la quantité de germes existant dans le milieu où évoluent les Insectes, mais surtout des facteurs externes sur lesquels l'Homme ne peut avoir aucune influence.

             Les colonies de fausses Chenilles de la Lyda du Pêcher (Neurotoma nemoralis) causaient de gros. dégâts dans certaines communes de la vallée du Rhône, de 1920 à 1923 (Saint-Rambert-d'Albon, Saint-Désirat). PAILLOT en fit connaître le cycle : la vie active – extrêmement réduite - est inférieure à un mois, depuis l'apparition de l'imago jusqu'à l'enfouissement de la larve du dernier âge. La durée favorable aux traitements, dirigés contre les oeufs et les larves, est elle-même très courte, mais heureusement les Tenthrèdes sont extrêmement sensibles aux insecticides (nicotine et arséniate de plomb).

Par son étude des Chenilles arpenteuses (Cheimatobia brumata et Hybernia defoliaria), il a largement contribué à la généralisation de l'emploi des ceintures gluantes destinées à retenir les Papillons femelles qui, pourvus seulement d'ailes rudimentaires, sont obligés de grimper le long du tronc pour atteindre les parties supérieures de l'arbre où ils déposeront leurs oeufs. En année normale, dans la région lyonnaise, les Papillons n'éclosent guère avant le 10 novembre, et la sortie est d'autant plus précoce que le climat est plus froid et l'altitude plus élevée.

La lutte contre le Puceron vert du Pêcher (Hyalopterus pruni) a été facilitée par les constatations de PAILLOT montrant que l'addition de décoction de Quassia amara donnait des propriétés répulsives à la bouillie nicotinée et permettait de réduire le nombre des traitements.

Citons en passant diverses recherches sur les Microlépidoptères du Pommier et sur Oberea linearis Cérambycide parasite des Noyers, dont la larve causait de grands dégâts dans les vastes noyeraies de la vallée de l'Isère (Nyons).

Toutes ces observations, complétées par celles d'autres auteurs, ont fait l'objet d'un traité sur les Insectes nuisibles des Vergers et de la Vigne, paru en librairie en 1931.

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Biologie des parasites. - Cependant la partie peut-être la plus attrayante de l'oeuvre entomologique d'André PAILLOT est relative aux parasites des ennemis de nos cultures, Les récentes acquisitions de la pharmacopée agricole permettent maintenant d'agir presque à coup sûr si l'on connaît bien la biologie de l'espèce à combattre. La lutte biologique est beaucoup plus délicate que la méthode directe, elle exige l'étude approfondie de tout ce qui entre dans le cadre de vie de l'Insecte, en particulier le rôle joué par les parasites et leur importance relative.

« Toute espèce, disait PAILLOT, doit être considérée non plus isolément, mais en relation plus ou moins étroite avec une foule d'êtres vivants, appartenant aux groupes les plus divers, depuis les plus primitifs, comme les Bactéries et les Champignons, jusqu'aux animaux supérieurs. Le problème de l'équilibre naturel des espèces est extrêmement complexe, d'innombrables facteurs interviennent, dont les plus connus ne sont pas toujours les plus importants... La méthode biologique consiste à déterminer un équilibre artificiel par une action directe ou indirecte sur un ou plusieurs de ces facteurs, ou encore à introduire un élément nouveau, dont l'action s'oppose à celle de l'Insecte à détruire. L'action de l'Homme sera d'autant plus efficace, que seront mieux connus les facteurs qui interviennent dans cet équilibre. "

Bien n'est plus captivant, par exemple, que de suivre, avec PAILLOT, le manège des Tetrastichus asparagi, petit Chalcidien bleu-vert, déjà connu en Amérique, mais découvert par lui en Europe. Les adultes ne se contentent pas de pondre dans les oeufs des Criocères de l'Asperge. Ils en détruisent encore un grand nombre en vue de leur alimentation. Trouant la coque de l'oeuf à l'aide de leur tarière, ils suçent le liquide glaireux qui s'écoule par l'orifice, vidant tour à tour les oeufs noirs disposés comme les dents d'un rateau le long des fines cladodes de l'Asperge. Dans une matinée de juin, un observateur attentif peut en surprendre ainsi plusieurs effectuant leur bon travail.

Et que dire du développement polyembryonnaire si bien étudié chez Amicroplus collaris, Hyménoptère braconide parasite d'une Noctuelle !

 Examinons avec PAILLOT le problème posé par l'équilibre naturel de la Piéride du Chou (Pieris brassicae), l'un des Insectes les plus parasités que l'on connaisse. FAURE, qui travaillait avec lui, a dénombré les endophages les plus répandus. Ce sont d'abord les Apanteles, facilement reconnaissables à leurs cocons formant un amas jaunâtre auprès de la dépouille de la Chenille. Ils peuvent être eux-mêmes attaqués dans une très forte proportion par onze espèces différentes d'Hyménoptères. Tous ces Insectes sont loin d'avoir le même cycle biologique; incapables, le plus souvent, de distinguer les larves déjà parasitées par une autre espèce, ils se gênent mutuellement dans leur développement, ce qui favorise la multiplication de l'hôte.

Dans les Chenilles, on trouve encore des Anilastus, victimes eux-mêmes d'un Tetrastichus qui est capable d'attaquer aussi les Apaizteles. Les chrysalides peuvent héberger plusieurs autres entomophages. Des Trichogramma s'en prennent parfois aux oeufs. Enfin, certaines Mouches Tachinaires détruisent beaucoup de Chenilles.

PAILLOT a relevé, en outre, dix Bactéries vivant aux dépens des Piérides, mais le rôle des épidémies peut être considéré comme insignifiant par rapport aux autres causes de destruction naturelle de ce Lépidoptère.

De plus, il a découvert quatre maladies à microsporidies, dont les deux principales se développent soit dans les cellules adipeuses, soit dans les tubes de Malpighi et les glandes séricigènes. Les chrysalides issues des Chenilles malades succombent souvent avant de donner des Papillons, et rien ne permet de déceler extérieurement la cause réelle de cette mort. Les Papillons infectés ont généralement le temps de déposer leur ponte avant de mourir, mais certains de ces oeufs n'arrivent pas au terme de leur évolution. On peut être tenté d'attribuer leur dessèchement à l'influence directe de facteurs atmosphériques, car un examen au microscope est nécessaire pour déterminer la présence du Sporozoaire.

Une question très importante est bien celle des inter-actions entre micro-organismes et Insectes endophages. Il arrive souvent que les Piérides soient attaquées par les deux à la fois. En général, les larves d'Apanteles peuvent évoluer normalement dans les Chenilles atteintes par les microsporidies et par Vibrio. Elles ne contractent pas toujours la maladie de l'hôte, et les spores qu'elles ingèrent s'accumulent dans leur tube digestif. Les adultes, issus de ces larves, sont incapables de contaminer les jeunes Chenilles dans lesquelles ils déposeront leurs ceufs. Par contre, ces mêmes Apanteles femelles semblent jouer un rôle actif dans la propagation de l'affection microbienne à Vibrio.

Quant aux Champignons entomophytes, ils ne semblent pas devoir être considérés comme des facteurs d'équilibre très importants.

Enfin, en dehors de toutes ces causes de destruction qui viennent d'être énumérées, et dont la mise en évidence n'offre pas de difficultés extraordinaires, PAILLOT en a découvert d'autres, inconnues jusqu'alors, car elles ne pouvaient être décelées avec les, moyens d'investigation habituels. Il s'agit de deux maladies à ultra-virus extrêmement contagieuses, une pseudo-grasserie et une maladie à inclusions, cette dernière héréditaire.

Ce vaste tableau donne une idée de la complexité du problème traité en main de Maître par le savant Entomologiste.

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Amélioration des techniques de traitements. - L'expérience, acquise au cours de nombreux essais effectués dans les Vergers, devait conduire PAILLOT à proposer d'importants perfectionnements aux méthodes de lutte employées jusqu'alors contre les Insectes. Il mit au point des formules nouvelles de traitement d'hiver des Pommiers ou des Poiriers, comportant l'emploi d'huile d'anthracène brute ou d'huile d'automobile usagée après émulsion en bouillie bordelaise. Le traitement a pour effet de débarrasser les arbres de parasites divers

Cochenilles oeufs. de Pucerons, Champignons, parasites du bois mousses, lichens. Les arbres deviennent plus vigoureux et la récolte fruitière est sensiblement accrue.

Il proposa ensuite une méthode générale de traitements comportant l'opération précédemment définie, appliquée en fin d'hiver, époque où elle présente son maximum d'efficacité, et deux traitements de printemps à la bouillie bordelaise arsenicale. Le premier est effectué à la chute des pétales, le second vers la fin du mois de mai.

Il prit une part active à l'amélioration de la technique des pulvérisations en recommandant l'emploi de pompes à grand débit et à forte pression, du type américain. Dès 1918, il fut l'un des premiers à prôner la supériorité incontestable de ces appareils sur les pulvérisateurs ordinaires. Il a contribué largement à la création, en France, de cette nouvelle fabrication.

Il n'hésita jamais à participer lui-même aux démonstrations publiques organisées pour créer un mouvement en faveur du traitement méthodique et rationnel des arbres fruitiers. C'était l'époque héroïque où l'Homme de laboratoire était presque seul pour faire connaître ses découvertes et les vulgariser. A ce point de vue, nous pouvons dire qu'il fût un précurseur montrant par l'exemple la voie à suivre au nouveau Service de la Protection des Végétaux.

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CONCLUSION

Deux cents publications, dont cinq ouvrages importants, parus en trente ans,  

témoignent de sa prodigieuse activité scientifique, car il s'agit presque toujours de travaux originaux qui lui ont valu de nombreux prix, et qui lui ont ouvert successivement, en qualité de membre correspondant, les portes de l'Académie d'Agriculture (en 1933) et celles de l'Institut (en 1944).

PAILLOT a examiné le problème de l'Insecte dans son ensemble, et, le jugeant de haut, il a abordé avec succès tout ce qui touche à la vie de ces minuscules créatures : biologie, embryologie, pathologie, traitements contre les maladies, moyens de lutte.

Père de famille attaché à son foyer, patriote clairvoyant n'ayant jamais douté de son pays, technicien recherché et écouté, naturaliste passionné, homme de science épris de vérité, André PAILLOT a su toujours rester simple dans sa juste renommée. Que restent vivants parmi nous le souvenir de ce savant modeste et l'exemple de sa vie consacrée à la Science.  

 

J.-J. BOUNHIOL, J. BRUNETEAU et A. COUTURIER.

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(1) L'inoculation par voie digestive   est sans effet !