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Outre en lisant le livre
(Flammarion, oct. 2023), on peut faire le Voyage
virtuellement, à partir de l’itinéraire (en parcourant le sommaire du
livre) ou à partir des photos aériennes de Google
Earth (les poèmes s’affichent en cliquant sur les lieux
repérés sur la carte) – ou encore en feuilletant le manuscrit par
Calameo. |
Extraits
Entretiens
Critiques
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Extraits |
Hameau de Han comme Françoise
moins l’accent 10 ans après J-C
BAILLY boucle d’eau verte où n’atteint pas
le siècle aux anneaux paresseux d’où
naguère un enfant cocardier aux temps
misérables cousin des 2 orphelins pouvait
lapider le Kaiser on s’imagine
réfugié là au bout de l’âge
dévisageant le courant Thèbes-sur-Seille
Une barque au milieu des eaux transcrivant le monde
sandres et perches guêpiers dans les joncs
sur la rive une maison de bardeaux et un ressaut
d’herbe tombe vide le nom au couteau sur
un pieu créosoté de celle qui me fut
chère ni musique ni aucune image
sinon entre la Vulgate et les nostalgies de l’ami
Jean-Jacques un petit portrait en profil perdu
Cassine à l’orée d’un
bois silencieuse
on imagine vie de
misère sans enfants
et des haines cachées rancissant sous la pierre
un jour en
médaillon d’un fait divers
qu’on rêve au Bar de l’Est le front sur la vitre
Vosges matin plié dans
la poche en 8
épiant un village quiet qui fut autrefois
abominablement sur la
Vologne
sous la géographie ostensible une autre
non cartographiée par Vidal et Lablache
que disent secrètement villes et rivières
par suggestion liant
dans l’épouvante
Landru à Gambais
à Auxerre Émile
Louis à l’Est parisien Guy George à Ville
neuve-sur-Yonne Petiot à Montmartre
Thierry Paulin et
ici anonyme
une croix noire sur la carte des Vosges
Butte du cimetière
striée par les lignes de niveau tôles tuiles
bardeaux fichés dans la terre noire ziggurat
affaissée à mi-pente un cabanon
tonneau de zinc pour les pluies et tonnelle
fragile paradis là radio ni
téléphone robinsonner guêpes et
oiseaux parfois une amie de passage et le
soir une chaise au couchant où boire
en regardant s’effacer le nouveau monde sans
regret
Là maître des règnes inanimés
étiquetés dans des carrés de planches
comme aux pages colorées des manuels
épinards choux frisés courges en
automne o une à une les 4 saisons
cardons argentés serrés dans leurs
voiles procession de nonnes hivernales et
des vanités tomates blètes
hérisson mort roses fanées …
Pont
arqué peint
de sang
caillé
bambous de thé
âtre
froissés
pour qui
ces 1.000
épées
où
demeurer
à souffrir
lanterne
folle
éteinte
à
jamais
pierre soluble
le
dragon dans
sa niche
quintuple
endormi ne
le ré
veillez pas
impitoyable
non les
mots
orgueilleux
sur la
pierre
morts avec
corps et
semence non
l’Isère
mais plus loin
à
présent
que la Chine
poignante
voix de cendre
dans la
nuit celle
Isé
qui
était toutes
joies peu
de nuits et
toutes
les
douleurs
longtemps…
Ce général dressé au sommet
d’un palmier
planté sur le dos de 4 éléphants
cul à cul la trompe crachant l’eau ancêtres
de l’animal spirituel des Cigares
du Pharaon
assez satisfait de lui-même
face à la longue rue qui porte son nom
portiques turinois cachant des mystères
librairie du vieux temps salon de chocolat
du Fidèle berger
sombre plancher aux rats
de Maman de Warens et
barrissant sous la bise
un troupeau d’éléphants autre maire
autres chimères remplaçant les moustaches
de Plekszy-Gladz Boigne donc
dans les palmes
héros lui-aussi d’aventures inouïes
général des armées du Maharadja
de Rawhajpoutalah réchappé par mystère
aux guerres aux jalousies et au terrible suc
de radjaïdjah qui rend
fou mais non
à cette folie ordinaire qui saisit les hommes
trop heureux en affaires le
juchant enfin
parmi ces montagnes que pauvre et borgne
il avait fui au sommet d’un
palmier
L’œil qui amie l’odrre et cihrét la
baetué
l’œil n’éelple pas les mtos
dit dnas sa lugane
un porssefuer en tgoe et bnoent craré
d’un cuop d’alie il cruot de la lterte iliantie
à la drèrenie snas sucoi que le retse
siot rnagé ou stori en varc d’un cnerot
car l’episrt haimun ctete macnihe mlole
de Trunig dhifcérfe en un ciln d’œil
le hopirgyléhe aisni
de l’uvneris
diérct par la pshuiqye saqutobmiue
et la coliosgome coahs de
pricatules
cunahce en
gruree cnorte toetus
où l’œil partunot lit un orrde amadirble
la curelvhee réndapue dnas la niut
de Bénicrée et
la batueé ponatigne
d’une masîterse vonalt
des yuex aux senis
et au pli
de la hhnace snas vior
le cohas qui la cmosope
Au mur
calligraphiée par les araignées
l’ardoise des noces auberge
de campagne
où des banquets interdits se poursuivent
longue table encombrée de bouteilles PICON
BYRRH 30 convives en habits
sépia
dans l’éclair du magnésium prenant la pose
et au
petit bout près de la cheminée
parmi les enfants
empesés un
garçon
en robe blanche qui fait le
mariolle tandis
que les parents attaquent
galantine escargots
financière grenouilles coquelet haricots
fromages savarin arche de
fruits menu
solennel et des blancs
là-dessus des Beaume
de Venise des liqueurs pour éclaircir la voix
les hommes en fête et gai rossignol
rendus à leurs 20 ans
les femmes dégrafées
riant modestement la folie en tête
jusqu’à la nuit
où tout
s’évanouit table
et convives dissipés
dans les reflets
des vitres poussiéreuses
Je remâchais des vers
anciens enfoui
comme un faune au milieu des arbres
habitarunt di quoque silvas
aux jardins
de Santa Lucia au fond entre
les palmes
la mer de Portus
Agathonis
quand l’Arcadie soudain
s’efface un
nom
bruisse
à l’oreillette
jadis enchanteur
Lampedusa
m’arrachant à mes églogues
et des nombres 80 dans un crachotement
puis 12
dans la nuit péris en mer
les nombres ingrats qui mesurent le monde
presque inaudibles sans nom
sans visage
abandonnés au milieu des tempêtes
vergogna !
bateau-épave
55 miles au large de
l’île
fuyant des pays
brûlés les mots
gracieux
et
désuets mentaient trahit
sua quemque voluptas
non le plaisir
nous entraîne mais au
prix de se perdre
passe-temps des ondes
la nécessité
Longue façade à moucharabiehs est-ce
la Conception où sont
les sœurs où la salle
des officiers et idiot sur sa
chaise paillée
10 francs par jour docteur compris
ce qu’il restait de RBD le
genou
qui criait à coups de marteau le clou incarné
un coup de scie
l'en a délivré
sa jambe au firmament avec la main de Blaise
et la chevelure
de Bérénice
une constellation en
cucurbitacée sa vie
est passée l’aventure
une jambe vernie
sur quoi vaciller enflammée dans l'étoupe
et le bras scié
pleurant les cavalcades
dans les monts
du désert harari
en larmes tout l’été s’ossifiant peu à peu
cœur et viscères et de longues visions Djami
lots de dents un corbeau sur son
lit
misère
on s’enfuit à
défaut de palme en mémoire
de la cour des officiers 125 grammes
à la brûlerie de
café du Harar
Les vertus des eaux des Thermes de Sextius
que 20 siècles louent venustas mulieri
Priapus viro
par pudeur Augustine
n’en dit mot qu’en dirais-je
moi-même
qui fuis comme la peste l’eau
et ne sais
à la beauté
qu’une forme en sommeil
quant à Priape qu’on
m’épargne l’éloge
de ce dieu ingrat vae
Lutte à mort sous la citadelle
prodigieux héroïques Hector et Achille
sur la télé noir et blanc des voisins
qui disparaîtront un jour mystérieusement
enfuis en Israël dit la vox
populi
tous les nerfs tendus pour aider mon poulain
souffrant autant que lui sur la banquette en skaï
jusqu’à ce qu’enfin
alléluia
il s’envole mais l’autre
à Paris arrogant
le regard extatique
drogué bien sûr
brandit les glaïeuls pour l’éternité
première expérience de l’injustice
d’où naquit tout de fil en aiguille
ce qui s’ensuivit
l’obstination
plutôt que le génie le parti des faibles
la Palestine et les longues
laisses
de l’épopée
Pour se plaire ici il faudrait être un autre
Guy GOFFETTE en voisin qui vous trousserait
un sonnet au galop ou Alain BORER
j’ai le sang trop tiède et mal arthurisé
pas un frisson en voyant dans le square
le kiosque inchangé d’À
la musique Charles
town c’est Lisieux images pieuses cartes
postales tourniquant au vent des Ardennes
et sur un piédestal ce vagabond
revenu au dernier jour comme le Christ
car nul n’échappe au lieu de sa naissance
amputé des 2 jambes supplice chinois
l’oracle enfoncé dans sa gorge d’airain
son regard glacé perdu dans les arbres
cherchant peut-être Guy
aide-moi ou Alain
dans l’incendie de l’automne ardennais
le soleil
éthiopien et
autour immobile
la campagne oublieuse
d’où le siècle
a banni toute énigme
Ce petit pavillon au bout d’une impasse
murs cendreux sous l’A3 rideaux gris pas même
sous une herse un peu de terre où poindrait
l’épée bleue des
iris cette maison
pénible
je la
reconnais l’asile improvisé
au fond
d’une banlieue perdue
de l’espionne du Vercors
où un jour
rentrant bredouille des
Archives dossiers
disparus je l’ai
cloîtrée rageusement
vengeance tardive grise et
noueuse
vie
solitaire un chat malingre
la radio tout le jour nasillant en sourdine
pour tenter de s’oublier où
la
longue aiguille
du malheur s’enfonce et je
reste incrédule
à épier ces lieux enfantés par un rêve
avant de fuir le long de l’autoroute
titubant dans les
ornières sans voir
de la
banlieue rien l’esprit
obscurci emporté par
mon roman
Mireille sept-épées
Critiques |
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