Nous avons représenté ci-dessous l'une
des quatre images de la Toupie-Fantoche au fil de trois de ses
positions (sa position changeant évidemment à mesure que le disque
tourne) :
I
Dans l'ordre, les positions de cette image sont entourées de rouge, de vert et de bleu.
Le
miroir dont la fonction est de réfléchir cette image est représenté
ci-dessus en deux positions : une position rouge (correspondant à la
position rouge de l'image du disque) et une position bleue
(correspondant à la position bleue de l'image du disque).
La position intermédiaire du miroir (qui correspondrait à la position verte de l'image du disque) n'a pas été représentée.
Les
trois positions rouge, verte et bleue de l'image du disque produisent
trois images réfléchies (en traits interrompus rouges, verts et bleus).
Comme
on le sait, et c'est là le cœur de l'invention d'Émile Reynaud, le plan
de ces trois images réfléchies contient toujours l'axe de rotation de
la Toupie.
De la sorte, pour l'œil de l'observateur, les images
réfléchies se situent toujours au même endroit (sur l'axe de la Toupie
et toujours à la même hauteur sur cet axe).
Néanmoins, et
comme on peut s'en apercevoir sur notre perspective, bien que ces
images réfléchies soient vues par l'œil toujours au même endroit, elles
sont vues parfois en travers (positions rouge et bleue) et parfois bien
de face (position verte).
C'est pourquoi la Toupie-Fantoche
d'Émile
Reynaud souffre d'un effet de "papillonnement en largeur".
Cet effet est un des défauts
systémiques des praxinoscopes.
On pourrait aussi appeler ce défaut : l'effet "cosinus
epsilon",
epsilon représentant ici l'angle que font entre eux deux miroirs successifs...
Selon les inventions d'Émile Reynaud, cet effet "cosinus
epsilon" est plus ou moins sensible :
--> Lorsque le nombre de miroirs est grand, comme dans
l'appareil du musée Grévin, l'effet "cosinus epsilon" est réduit à
presque rien (le cosinus epsilon reste très proche de l'unité
puisque epsilon, l'angle entre deux miroirs successifs, est
négligeable); ceci d'autant plus qu'Émile Reynaud dessinait
généralement des
images (des personnages) en format "porte".
--> Sur le praxinoscope de salon à 12 miroirs, cet effet
commence à être sensible, surtout si l'on donne une largeur panoramique
aux images. Il faut d'ailleurs noter que sur le praxinoscope classique
à 12 miroirs, les images réfléchies sont observées légèrement du
dessus, ce qui rend plus sensible le "papillonnement" des parties
gauche et droite de l'animation (voir la
captation vidéo de notre
praxinoscope à 12 miroirs
; fichier
.wmv de 760 Ko).
--> Sur la Toupie Fantoche, par contre, l'observation des images
réfléchies est tout à fait frontale, mais le
très petit nombre de miroirs utilisés rend maximal l'effet
"cosinus epsilon" (epsilon n'est plus du tout négligeable
puisqu'il vaut ici 90°) .