Un(e) ouvrier(e) dans l’industrie textile gagne environ 0,86$/heure en Chine, 0,51$/heure en Inde, 0,44$/heure en Indonésie, 0,38$/heure au Vietnam
et... 0,22$/heure au Bangladesh. Et ce malgré une inflation qui atteint les 20%.
Mais au pays des plus bas salaires du monde, rien ne va plus.
Le nombre de grèves violentes dans l’industrie textile suite au non-paiement des salaires et aux licenciements massifs est en
progression constante. La grande nouveauté c’est que cette fois, les travailleurs détruisent systématiquement les usines et les
équipements. Ce sont ainsi des centaines d’usines textiles qui ont été saccagées au cours des derniers mois. Apparement, les machines (surtout
les fileuses et les machines à coudre) sont particulièrement visées par les ouvrier-E-s en colère et sont brisées à coups de barres en fer. Le dernier
embrasement en date a eu lieu le dimanche 10 mai 2009, lorsque les patrons de l’usine de fabrication de pulls Rupashi à
Narayanganj (une cité portuaire et le centre des industries textiles) furent malmenés par un groupe d’ouvriers réclamant plusieurs mois de salaires
non-payés.
Le lendemain, les ouvriers se rendant au travail se retrouvèrent face à une usine fermée et cadenassée. Les travailleurs décidèrent alors de se rendre en cortège aux autres usines de la ville en entonnant des slogans contre l’exploitation.
Des milliers d’autres travailleurs quittèrent leurs postes de travail pour les rejoindre. Des heurts se produisirent avec les agents de sécurité des usines. La violence se répandit comme une traînée de poudre : 20 000 travailleurs se mirent à saccager et à mettre le feu à des dizaines d’usines de textile et de filatures de coton. Les deux principales autoroutes du pays furent bloqués et des véhicules incendiés. Les rues se transformèrent en champs de bataille entre les ouvriers enragés d’une part et l’armée (y compris le régiment d’infanterie qui tenta un coup d’état sanglant il y a deux mois de cela) de l’autre. Dans la soirée, les ouvriers du textile des principales autres villes manufacturières du Bangladesh déclenchèrent également des émeutes.
Les syndicats officiels, complètement débordés, ont condamné ces “coups de folie”, ainsi
que “la destruction insensée du matériel”.
Usine textile en flammes De son côté la fédération patronale du Bangladesh, la BGMEA, a déclaré que “le plus grand défi auquel doit
désormais faire face l’industrie textile de notre pays est le problème de la sécurité. Encore et toujours de la sécurité !”
Article trouvé le 23 mai 2009 à 3h55 à cette adresse :
http://futurrouge.wordpress.com/2009/05/21/au-bangladesh-des-dizaines-de-milliers-de-grevistes-detruisent-des-centaines-d%e2%80%99usines/.