Mercredi 6 juin (de Tina Mayor à
Ribadessella)
La nuit n'est pas très bonne car les pêcheurs nous réveillent en
partant vers trois heures du matin. J'ai du mal à me rendormir
et il faut se lever de bonne heure pour partir à marée haute.
Comme nous souhaitons arriver également à marée haute à
Ribadesella, à trente milles environ, nous mouillons devant
l'entrée de la ria de Poo pour « passer le temps » (et déjeuner
en particulier ...) et aussi attendre un peu de vent. Nous y
sommes vraiment très bien.
Au
départ, je mets la ligne qui n'est guère performante depuis
notre départ et là, surprise, nous remontons un
joli lieu, presque aussi beau que ceux des Scilly. (en
tous cas, aussi bon). Le vent se lève, un peu trop portant mais
il y a du soleil et et c'est bien agréable d'arriver à
Ribadesella où il y a de la
place au quai. Attention à bien suivre le chenal pour ne
pas toucher !
Du jeudi 7 au
vendredi 8 juin (à Ribadessella)
Le
temps prévu n'est pas extraordinaire et nous décidons d'attendre
samedi pour aller à Gijon. Finalement, nous allons faire la
lessive ici, des courses importantes également car les commerces
sont à deux pas, contrairement à Gijon où il faut marcher
beaucoup bien que la marina soit dans la ville. Nous sommes bien
installés au niveau d'une échelle, et il suffit de monter sur le
quai et de traverser la rue pour aller à la « panedaria »
chercher du pain frais !
Les
courses rapidement « expédiées » nous avons le temps de faire
deux belles randos : l'une jeudi à l'est de la ville, dans la
campagne vers la mer avec des
résidences secondaires, l'autre vendredi au sud-ouest
dans la campagne plus « montagneuse ».
Pour la première rando, le plan de l'office du tourisme
est un peu sommaire lorsqu'on n'a pas de carte détaillée. Nous
avons du mal à trouver le départ et Christian s'énerve un peu en
disant que c'est comme si on allait à Guernesey en bateau avec
une carte sur un torchon de cuisine (vieille histoire de
navigation). Comme je suis obstinée (tout le monde le sait),
j'insiste et nous trouvons un départ, mais pas celui que nous
cherchions … il s'avère que ce circuit est bien fléché et qu'il
nous fait faire 20 kms au lieu des 8 prévus initialement !
Il
en est de même de celui que nous avons pris vendredi au
sud-ouest de la ville. Nous avons réussi à faire en 5 heures le
circuit donné pour 7 heures ! Dans les 20,5 kms, il y avait une
jolie
montée vers le Monte Moru dans une forêt d'eucalyptus
avant d'arriver au sommet d'où l'on découvre la mer et la ville
de
Ribadesssella.
Samedi 9 juin (de Ribadessella à
Gijon)
Départ au petit matin pour la trentaine de milles qui nous
séparent de Gijon. Nous sommes pressés et un peu stressés à
l'idée du vent fort qui doit arriver dans l'après-midi ou la
soirée. Il fait gris, la pluie menace, le peu de vent qu'il y a
pour le moment est contraire, nous sommes au moteur, la houle
est forte et j'ai un peu la migraine. Sans commentaire !
Nous nous installons à
Gijon pour plusieurs jours, vu le temps annoncé. Après
un peu d'énervement de ma part, dû au fait que l'on doive
manœuvrer de nouveau pour aller au bureau du port (car la porte
du ponton est fermée et nécessite une carte pour l'ouvrir), et
que l'on ne trouve pas la police d'assurance, tout va bien.
Après les courses dans un petit supermarché, nous nous arrêtons
prendre un verre sur la Plaza del Marqués devant le port. La
sangria me fait un peu tourner la tête mais je suis tout de même
opérationnelle pour faire griller les côtes de porc sur le Cobb
qui fonctionne bien avec un nouveau charbon de bois.
Le
vent annoncé n'est pas encore là.
Du dimanche 10 au mardi 12 juin
(à Gijon)
Dimanche, grande première culinaire : nous arrivons à faire un
gigot dans le four. C'est un repas « bourgeois » du dimanche
avec entrée (pimientos y anchoas), plat, fromage et dessert (corbatas).
Le repas du soir est aussi une première : nous cuisons dans le
four des petites empanadas que nous avions achetées la veille
congelées. En plus de s'être toutes collées en décongelant,
elles ne sont pas très bonnes.
L'après-midi, le vent a soufflé en rafales jusqu'au soir, 25 à
30 noeuds dans le port. Nous avons fait le tour de la pointe de
la vieille ville et un peu du paseo de la plage de
San Lorenzo avant de revenir par la ville. Le vent s'est
calmé très rapidement le soir et nous avons passé une bonne
nuit.
Lundi, « journée de glande » comme diraient les filles. Le temps
est médiocre, je ne suis même pas sortie du bateau, Christian
est allé en ville acheter des cartes postales. Nous avons passé
la journée à faire des mots fléchés, à lire et écouter de la
musique. Nous avons aussi passé pas mal de temps sur
l'ordinateur, nous avons wifi en continu (2€ pour une journée).
Mardi, quelques courses ce matin en vue de l'apéro avec les amis
brestois qui arrivent par le ferry. Il y a
Françoise et six de ses
amis qui vont randonner dans les Picos. Comme le temps
n'est toujours pas beau, nous nous serrons dans le bateau pour
pique-niquer. C'est «l'auberge espagnole», un bon moment de
convivialité.
Mercredi 13 juin
(de Gijon à Lastres)
Nous sommes bien contents de
quitter Gijon après ces quelques jours de mauvais temps.
En
route vers Lastres, un petit port de pêche à environ 20 milles à
l'est de Gijon, la mer est belle sous le soleil. Un petit vent
sympathique nous emmène tranquillement à bon port. Les quais
sont occupés par de nombreux pêcheurs à la ligne et nous
préférons le
mouillage devant la plage, juste à l'entrée du port.
Bain pour moi, puis petit tour de la ville très escarpée durant
une petite heure. A notre retour, nous sommes surpris par un
petit vent d'est force 3-4 qui lève du clapot. Après le repas du
soir, nous allons nous mettre à un
ponton de l'intérieur du port que nous avions repéré en
faisant le tour du bassin. La première approche est loupée, bien
loupée même mais maîtrisée par une violente marche arrière et
une deuxième tentative réussie. Finalement nous passons une
bonne nuit.
Jeudi 14 juin (de Lastres à Rio Niembro)
Départ pour le Rio Niembro sans vent mais avec du soleil qui
durera toute la journée, avec des nuages uniquement en soirée.
L'arrivée dans le rio, bien qu'à marée haute, est stressante. Au
fur et à mesure que l'on avance dans le goulet de la petite ria,
les fonds diminuent en faisant remonter dérive et safran (ça se
fait en douceur car c'est du sable). Finalement, nous arrivons
dans l'élargissement après le goulet où nous nous « plantons »,
sur le fond comme la fois précédente en 2001. Il y a vraiment
peu d'eau, à peine 80 cm à
marée haute, il faut dire que nous sommes par très
petits coefficients (48). Après avoir mouillé nos deux ancres
devant et derrière,
nous sommes très bien ici et nous décidons de rester au
moins une journée complète.
Du vendredi 15 au samedi 16 juin
(dans le Rio Niembro)
Vendredi, au réveil les nuages se sont dissipés et c'est encore
ne belle journée ensoleillée qui nous attend.
Nous allons tout d'abord au restaurant voisin « La Parrera »
nous enquérir des commerces et de la liaison wifi que nous avons
repérée au bateau. Nous allons ensuite à Celorio pour les
courses. Au départ, il y a un beau sentier piéton mais trouver
un supermarché dans cette zone touristique de campings, hôtels
et villas s'avère un peu difficile. La route nous a paru longue
à l'aller, mais il n'y avait réellement que 3 kms. Au retour,
wifi au bar du restaurant. Après le repas, on repart vers la
plage de
San Antolin
sur le chemin de Saint-Jacques. La
côte est magnifique, nous marchons entre la mer et la
montagne sur les hauteurs.
Le
soir, nous nous offrons le restaurant à «
La Parrera », chez Félix (prénom du patron, et clé wifi
...). C'est facile à partir du bateau car la mer est basse et il
suffit de traverser la plage. Excellent menu, bon et copieux :
gambas à l'ail et à la plancha, thon grillé et merlu pané.
Samedi, c'est un vrai crachin breton, dense et humide, que nous
découvrons au réveil ! Ce sera « grasse mat » pour moi jusqu'à
10 heures, et nous attendons que ça passe ...
L'après-midi, le ciel s'est un peu éclairci et il ne pleut plus,
aussi nous envisageons d'aller à pied jusqu'à
Llanes qui nous semble être un joli petit port dans une
petite ville avec un centre historique. Des français qui passent
à Niembro et qui avaient repéré notre bateau nous proposent de
nous y conduire ce que nous acceptons volontiers (il y a au
moins 8 kms par la route, et nous projetions d'emprunter le
sentier côtier, encore plus long !).
Dimanche 17 juin
(du Rio Niembro à Lastres)
Ce
matin, la météo nous sourit avec du soleil, mais les prévisions
ne sont pas fameuses pour traverser le golfe. Dans notre tête,
nous étions en partance pour revenir en France, mais il faudra
attendre au moins jusqu'à vendredi prochain ...
J'essaie la crevette dans la rivière, il y en a quelques grises
mais le résultat est assez minable, environ 30 grammes. Il y a
cependant le plaisir d'être dans la grève.
La
sortie du rio, à 15 heures, une heure avant la pleine
mer, est toujours aussi impressionnante. Dès que nous passons
les falaises de l'entrée, nous sommes surpris par le vent et
d'emblée nous prenons un ris. Le vent d'est est portant force
4-5 (avec rafales à 20 noeuds), aussi nous n'utilisons que la
grand voile, ce qui nous fait avancer à environ 5 noeuds. Un
petit tour devant le port de Lastres pour repérer le ponton que
nous avions à l'aller qui est toujours libre. Belle manoeuvre
pour y arriver sous le regard des nombreux promeneurs et
pêcheurs du dimanche.
Soirée électorale à la radio (le temps s'est couvert la
mi-journée).
Lundi 18 et mardi 19 juin
(à Lastres)
Lundi, temps gris, pas de vent, petit tour en ville le matin.
L'après-midi, après une petite sieste et un peu de bricolage
dans les wc (ça fuit toujours ces trucs là ...), nous partons à
la recherche d'un chemin côtier. Nous sommes rattrapés par la
pluie ()
et après avoir vu le Castillo qui domine le port,
nous décidons de rentrer en passant par l'office du tourisme qui
est ouvert. Nous y recueillons quelques informations et cartes,
la pluie s'arrête et nous repartons par la route à
Colunga () distante de 4 kms. Ce gros bourg dont dépend
Lastres n'a rien d'intéressant, sinon ses petits supermarchés et
son accès internet gratuit à l'office de tourisme (dont nous
profitons). Retour en car (bien pratique) et soirée calme au
bateau (lorsque nous avons fini de faire tourner le moteur pour
l'énergie, le panneau solaire et l'éolienne étant au repos toute
la journée !).
Mardi, la nuit a été difficile car la houle entre un peu dans le
port avec en plus un petit clapot. Tout cela rend la cabine
arrière inconfortable, et on déménage dans le carré pour finir
la nuit. Au réveil, le brouillard est dense, les nuages sont bas
et il pleut vraiment. C'est comme à Rio Niembro samedi dernier,
si bien qu'on ne bouge pas dans la matinée et on attend que ça
passe ...
L'après-midi, nous pouvons faire la rando que nous avions prévue
jusqu'au
phare du cap Lastres en passant par Luces, une dizaine
de kilomètres dans la campagne. Ici, il semble que le temps se
soit arrêté au siècle dernier, le maïs sèche en épis pendus à
l'abri de vieux
greniers à grains, le tas de fumier est souvent dans la
cour devant l'étable, le débroussaillage se fait à la faux et
les quelques machine agricoles « ont vécu ».
Mercredi 20 juin
(de Lastres à Gijon)
Nous nous réveillons après une nuit très calme, ce qui nous a
permis de rester dans notre couchette. Le vent est complètement
tombé.
Nous
partons vers Gijon vers 10 heures, une heure après le
vent se lève un peut (force 2-3) ce qui nous permet de faire un
peu de voile au petit largue. Nous arrivons à Gijon vers 15
heures, avec un peu de soleil, mais la pluie reprend le dessus
en fin d'après-midi.
Nous allons donc attendre ici, dans un endroit confortable, la
bonne fenêtre météo pour remonter vers Brest, peut-être à partir
de vendredi, mais plus surement samedi ou dimanche. Patience ...
Du jeudi 21
au samedi 23 juin (à Gijon)
Jeudi, au petit matin le vent qui était nul toute le nuit se
lève brusquement vers 7 heures et souffle en rafales.
Les
fichiers météo nous montrent clairement qu'il faudra attendre
samedi soir ou dimanche pour partir. Il faudra que nous allions
directement à Brest si je veux participer au pot de retraite de
Denise et préparer la rando de Pleubian. Que la vie de retraité
est difficile !
L'après-midi, il y a toujours du vent mais le soleil est
généreux. Nous prenons la direction de la plage et du
paséo le long de la côte, une dizaine de kilomètres
avant de retrouver nos amis randonneurs qui reprennent le ferry
à 21 heures pour Saint-Nazaire.
Repas dans un restau sympa dans un cadre agréable, une petite
alcôve qui donne sur la place Marquès : derniers pulpos à la
gallega et chipironnes, croquetas de centollo.
Vendredi, l'office du tourisme propose des parcours en ville,
dont l'un sur les traces de
Jovellanos qui a contribué à l'épanouissement de Gijon
au XVIIIe et XIXe siècle, et un autre sur l'architecture du
début du XXe où la bourgeoisie était très prospère. Nous avons
donc l'occasion de visiter des quartiers que nous ne
connaissions pas encore et de lever la tête pour admirer
quelques
belles façades.
Bernard, le maître de CP de Anne (il y a plus de 25 ans !),
hardi navigateur est à Gijon. Nous avions déjà eu l'occasion de
le voir lors d'autres navigations en Espagne, à Luarca, à Muros,
et nous sommes contents de nous retrouver pour l'apéro sur son
bateau (un Bénéteau Evasion 36).
Samedi, préparatifs du départ : courses, nettoyage du bateau,
douches. Nous avons fait des provisions de chorizo, pulpo, vins
espagnols, turron et autres spécialités en plus des vivres
nécessaires à la traversée. Nous retrouvons Bernard et sa femme,
cette fois sur notre bateau. Ils continuent leur route vers
l'ouest et le sud de l'Espagne, voire le Maroc.
En
conclusion, je peux dire que j'ai beaucoup aimé ce séjour hors
saison sur les côtes espagnoles même s'il n'a pas fait très
chaud comme en été. Nous n'avons pas mangé dehors le soir et je
ne me suis pas beaucoup baignée.
Les
espagnols sont toujours sympathiques et très serviables. Malgré
la crise, ils ont gardé l'habitude de sortir dans la soirée, ils
se promènent sur les « paséos » mais ne s'arrêtent pas dans les
cafés et les restaurants. Les grandes terrasses restent vides,
signe, sans doute de temps difficiles.
La suite ...
le retour vers Brest.
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