Les premières applications de la T. S. F-3

  Les premières applications de la T. S. F   

Pourtant, la T.S.F. a déjà, à cette époque, sauvé de nombreuses vies humaines : Le premier sauvetage maritime de grande ampleur assisté par la TSF restera sans doute, dans l'histoire, celui du SS REPUBLIC qui, le 23 janvier 1909, était entré en collision avec le vapeur italien FLORIDA au large de la côte Est des États-Unis.

Pendant 2 jours, l'opérateur radio Jack Binns, dans des conditions très difficiles de froid et de brouillard avait aidé les secouristes de LA LORRAINE et du BALTIC. La T.S.F. avait contribué à sauver 760 personnes parmi les 1700 passagers à bord.

Ce bâtiment était équipé d'une installation Marconi. Mais le système de Marconi n'est pas à cette époque le seul à être utilisé sur les mers. Il existe d'autres procédés brevetés et rivaux tels ceux commercialisés par Telefunken, la Western Electric ou la United Wireless par exemple.

La concurrence entre les procédés et les compagnies exploitantes est telle à cette époque que les opérateurs radio ont pour instruction de ne pas traiter ou relayer les messages concernant les compagnies rivales !

A bord des navires, l'utilisation de la télégraphie manque encore de règles de déontologie : les opérateurs radio ont pour mission essentielle d'envoyer les messages personnels des passagers (messages payants), ce qu'ils ne peuvent faire qu'à courte distance des côtes et le reste du temps, ils s'amusent parfois à perturber les transmissions des radios rivales. Ils ne sont pas tenus, en tout cas, à une veille permanente qui pourrait contribuer à sécuriser le trafic maritime.

L'aventure malheureuse du TITANIC sera un argument de poids pour obliger les compagnies maritimes récalcitrantes à s'équiper en matériel de T.S.F. et les pays à mettre en place une réglementation maritime cohérente.

On se souvient que le naufrage survenu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 fit plus de 1500 morts malgré un signal de détresse lancé vers 0h30 et capté par le Carpathia qui fonça vers les lieux du drame.



On n'oubliera pas non plus les autres évènements dramatiques survenus en mer au début du 20ième siècle et le grand nombre de victimes évitées lors de naufrages, grâce à l'utilisation de la T.S.F. pour alerter les secours.

Beaucoup de radiotélégraphistes laisseront leur vie en mer pour sauver des naufragés.

Pratiquement tous les pays industrialisés vont à cette époque renforcer leur législation dans ces domaines.

Récepteur horaire vers 1925

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En France, par exemple, le décret du 24 février 1917 publié au J.O. du 6 mars, autorise les Directeurs départementaux des postes à délivrer aux particuliers des licence d'installation d'appareils récepteurs de signaux horaires et de télégrammes météorologiques.

Les mairies, les écoles, les industries horlogères, les compagnies de chemin de fer, la marine marchande vont profiter des renseignements horaires et météorologiques transmis par les stations radiotélégraphiques.

L'image ci-contre montre un exemple de récepteur horaire à détecteur électrolytique utilisé à cette époque.

L'appareil était monté sur une planchette de bois fixée au mur. L'écoute des signaux morse se faisait à l'aide d'un écouteur téléphonique.


Les premiers utilisateurs de cette "nouvelle technologie" pour reprendre une expression des années 90, sont les horlogers, qui s'enorgueillissent de pouvoir régler les montres et horloges de leurs clients sur l'heure exacte de l'observatoire de PARIS.

Ainsi un célèbre horloger d'AMBOISE (Indre et Loire), Abel, construit pour lui-même et quelques confrères des récepteurs horaires.

Ayant acquis une certaine notoriété dans le domaine, il fondera en 1912 sa propre entreprise et fabriquera des récepteurs réputés jusqu'en 1955.