Une nouvelle
venue
Mon prénom… C’est la seule chose que ma
voisine connaît de moi. Un prénom que j’ai échangé
avec un bonjour, un matin, alors qu’elle sortait de
chez elle. De cette petite maison aux grandes fenêtres qui
s’ouvraient sur le pavillon que j’habitais, de
l’autre côté de la rue.
Elle était brune, avec des yeux verts, comme si son prénom
avait teinté son regard, elle s’appelait Jade. Elle
avait de longs cheveux brun-noir qui luisaient sous le
soleil et son corps semblait accompagner les ondulations de
sa chevelure lorsqu’elle marchait en partant de son
domicile. Elle vivait seule, mais il était rare de la voir
solitaire dans sa maison. Moi, c’était
l’inverse, j’étais marié avec Alexia et
ensemble nous filions le parfait amour. Au bout de quelques
années, la monotonie de couple s’était fait une
petite place entre nous jusqu’à ce que Jade vienne
emménager dans la petite maison d’en face. En fait,
nous avons découvert sa présence en revenant de vacances,
elle était arrivée dans le courant du mois d’août. Ce
n’est que vers le mois d’octobre
qu’Alexia et moi nous sommes intéressés à elle. Un
soir où la nuit était claire et un peu fraîche, nous
venions de quitter le salon pour aller nous coucher et je
me rendais dans la chambre à coucher pour y fermer les
volets.
J’avais encore l’habitude de l’été, de ne
pas allumer la lumière pour éviter que les insectes ne se
précipitent dans la pièce. C’est à ce moment que mon
regard fut attiré par une silhouette féminine.
C’était Jade que je voyais en train de se déshabiller
dans sa chambre et se déplacer autour de son lit. Par les
larges fenêtres de sa maison, je pouvais facilement voir
ses allers et venues. De plus, elle n’avait pas
installé de rideaux et il était rare qu’elle ferme
ses volets. Tout ceci ne me déplaisait pas et je restais
scotché à la fenêtre. Elle se baladait en culotte et
chemisier entre sa chambre et sa salle de bain que
j’apercevais en partie. Jade s’y tenait à
l’entrée et elle coiffait ses longs cheveux bruns. Je
ne percevais que sa silhouette et les détails de son corps
m’échappaient. Malgré cela, ses mouvements étaient
une grande source d’inspiration pour mon imagination
et je n’avais aucun mal à décrire ce que je ne voyais
pas. Elle avait terminé de lisser ses longs cheveux et elle
commençait à déboutonner son chemisier tout en se tenant
devant un miroir. Je la voyais de côté et la lumière de sa
salle de bain faisait jouer les ombres au travers du tissu
détourant de façon vague les rondeurs de sa poitrine.
Sans que je m’en aperçoive, Alexia se tenait derrière
moi, depuis quand, je n’aurai su le dire, mais je
sentis sa présence au moment où le chemisier de Jade ne
couvrait plus que le dessus d’un meuble. Sûrement
pour mieux voir, Alexia s’était approchée et
j’avais senti son souffle. Je commençais à me
retourner pour lui faire face, mais elle se collait contre
moi et je comprenais que le spectacle l’intéressait
autant que moi. Était-ce le contact corporel d’Alexia
ou bien le spectacle de Jade qui faisait monter le désir en
moi, je ne trouvais pas de réponse immédiate. Je
n’étais pas seul à éprouver de l’émotion et je
sentais sa poitrine pressée contre mon dos, ses tétons se
faisaient durs et ardents. Alexia s’écartait de moi
et allait s’allonger sur le lit. Je continuais à
observer Jade qui à présent se trouvait assise sur le sofa
de sa chambre ; elle était désormais entièrement
nue… Je restais là, pensant à quelques phantasmes.
Soudain, mon regard fut attiré par une certaine activité
dans la chambre de Jade. Elle se levait et enfilait
rapidement un peignoir, puis elle quittait sa chambre. Je
ne la voyais plus, alors que la lumière de son perron
s’allumait. Il était au moins vingt-trois heures et
un visiteur se tenait devant sa porte. Jade ouvrait à
l’inconnu et commençait à discuter avec ; une
femme à première vue. J’en eus le cœur net
quand elles se tournèrent dans ma direction et
qu’avec surprise je reconnaissais le visage
d’Alexia. Je me retournais vivement dans la chambre
pour m’apercevoir que je ne rêvais pas et que le lit
était désert. Jade invitait Alexia à rentrer chez elle.
Elles se retrouvèrent dans la chambre à coucher et tandis
que Jade ôtait son peignoir, Alexia ouvrait son grand
manteau pour se découvrir nue. Elles me firent un petit
coucou de la main en riant et allèrent s’allonger sur
le lit. Je décidais de garder une trace de ce qui était une
première pour moi, observer ma propre femme avec une autre
alors qu’elles se savaient sous mon regard.
Je trouvais rapidement mon appareil photo et le zoom, qui
me permettrait de participer à distance à cette expérience
nouvelle et déroutante.
Phyleas - 1999