Quatre nouvelles vidéos
Tirées de la formation continue réalisée, au Pôle
en avril 08, par Junling Zhou et Christophe Jeanjean tous deux entraîneurs
nationaux.
Des exercices sur les appuis et le travail de pieds
ainsi que des exercices sur la coordination et la dissociation pour des jeunes
joueurs de Badminton.
Appuis coordination vitesse J Zhou ici et ici
Dissociation et coordination C Jeanjean ici et ici
Séances types
Vous trouverez ci dessous des exemples
de séances "types" qu'effectuent régulièrement les joueurs du Pôle :
- double échauffement ici
- double 1 ici
- double 2
ici
- régularité 1 ici
- régularité 2
ici
Vidéos d'entraînement du Pôle
Vous pouvez voir un moment
d'entraînement ou les joueurs du Pôle effectuent un parcours
physique ici et des exercices
d'initiation aux déplacements et à l'équilibre ici.
Vous pouvez retrouver ces séquences et bien d'autres dans un DVD
d'entraînement "Parcours de déplacements et
maniabilité chez les jeunes" réalisé par l'Equipe Technique Régionale et
les entraîneurs du Pôle. Présentation
du DVD ici
et bon de
commande ici.
Une
définition de la tactique
Pour tout observateur novice ou non pratiquant l’aspect tactique d'une
discipline est souvent difficile à appréhender : regarder un
match de badminton, c’est voir des joueurs se déplacer, sauter,
effectuer des frappes puissantes ou très précises au filet, c’est
voir en fait l’aspect énergétique et technique de l’activité.
Pourtant le badminton est avant tout une activité tactique
Prenons un exemple: un joueur smash sur le service de son adversaire puis
suit son volant au filet pour effectuer un rush. Bien plus que de réaliser
des coups techniques (smash et rush), ce joueur a fait des choix, des choix
tactiques. En effet, dés le service un peu court de l’adversaire,
il a choisi d’attaquer et de suivre au filet, car il sait que son adversaire, à moins
d’être vraiment bien placé, est incapable de renvoyer, suite à un
smash, un volant en fond de court. De plus il a choisi d’attaquer sur
le revers adverse et suivre son volant au filet de ce côté car
il a pu observer sur les échanges précédents que ce dernier
sur un volant pris sur le côté du corps, dans la ligne des épaules
en revers, fait régulièrement, ce notamment à cause de
sa prise de raquette, des retours droits. Nous constatons donc que le choix
du coup dépend d’observations prisent :
- sur l’environnement : le service est un peu court donc propice à une
attaque ;
- sur soi même : je suis bien placé, bien équilibré dans
l’attente du volant donc je peux attaquer sans risque de faire une faute
ou d’être en retard sur le retour ;
- sur l’adversaire : ce dernier n’arrive pas à défendre
long et à une prise revers particulière ;
- sur le court du jeu : sur chaque volant rapide pris latéralement côté revers,
l’adversaire a régulièrement retourné droit
;
Ainsi le joueur, comme l'entraîneur d'ailleurs, est constamment amené à faire
des choix, la difficulté supplémentaire est le délai
extrêmement court accordé au joueur pour choisir le "bon" coup à effectuer.
Des conséquence pour l'entraînement
Nous pouvons donc voir que le joueur en match n’est pas, ou ne devrait
pas être, dans la reproduction de schéma tactique préconçus
ou théorique mais bien plutôt dans une perspective exploratrice
de l’adversaire et de son jeu afin d’effectuer les meilleurs
choix tactiques. Nous devons à l’entraînement tenter de
nous placer dans la même logique; Les exemples d’exercices proposés
ci-dessous ont donc pour objectif de développer les capacités
d'analyses et de déductions des joueurs en étant au plus près
des processus cognitifs mis en jeu lors d'un match.
Empêcher l’adversaire
d'exploiter ses points forts
- l’adversaire ne doit pas effectuer plus de 5 smashes en 5 minutes
de match.
- le joueur n’a le droit de jouer qu’une fois sur le coup droit
de l’adversaire par échange.
Exploration du jeu adverse
- l’adversaire à un thème de jeu, par exemple toujours
jouer droit sur les frappes de fond de court, que le joueur doit trouver
dans un temps et/ou un nombre de point donné.
- faire des matchs en 5 points (ou commencer le set à 10/10 ou 7/7
pour les femmes) en changeant à chaque fois d’adversaire.
Prendre
des informations sur l’adversaire
- avant chaque frappe du joueur, son « adversaire » indique de
ses doigts un nombre de un à cinq.
- si l’adversaire ne touche pas le volant, le joueur marque 3 points.
Cette liste n’est bien sur pas exhaustive et nous vous invitons à construire
de nombreux exercice à finalité tactique en vous inspirant
de votre expérience et en utilisant notamment les exercices à contrainte.
En conclusion, toutes les modifications des règles du jeu : matchs à thème,
coups ou espaces interdits ou valorisés, modification du temps… induisent
nécessairement une adaptation tactique et/ou technique du joueur,
face à la contrainte posé par l'exercice.
Une définition de la technique
Nous pouvons dire que la technique est un moyen utilisé par le joueur,
dans un espace délimité et réglementé, pour atteindre
un résultat ou un objectif. La technique est forcement évolutive
en ce qu’elle est dépendante des règlements (qui peuvent évoluer),
des contraintes de jeu (augmentation de la vitesse), des contraintes imposés
par l’adversaire (rapport de force défavorable), de la créativité des
individus (service revers en double). De plus comme chaque individu est différent
les réponses techniques apportées par les joueurs, même
si elles respectent certains invariants (les points clés), sont nécessairement
singulières. Il suffit pour s’en assurer de regarder l’ensemble
des joueurs d’une compétition, que cela soit le championnat
régional cadet ou le championnat du Monde : chacun a son propre style,
reconnaissable entre tous. La technique n’est donc pas une fin en soi,
mais bien un outil, un moyen, en réponse à des contraintes
et/ou au service d’un projet tactique.
L'apprentissage de la technique
Nous pouvons considérer qu'il y deux moyens d'apprendre la technique,
l'un consiste à répéter une solution, l'autre à découvrir
une solution à un problème. Ces deux pédagogies différentes
ne doivent pas s'opposer mais être complémentaire au sein d'une
séance ou tout au long du processus d'apprentissage du jeune joueur.
Répéter une solution : la méthode analytique
L’entraîneur peut utiliser des procédés de facilitation
afin de favoriser l’apprentissage. Le geste est divisé en actes
assez simples pour que le pratiquant puisse les exécuter plus facilement
: faire un amorti au filet sans déplacement, puis avec un pas de déplacement,
puis en partant de la zone centrale du terrain… En simplifiant le geste
et en augmentant progressivement la difficulté on économise
les tâtonnements, donc les erreurs. Cette méthode semble donc être
particulièrement économe et s’inscrire pleinement dans
un processus d’entraînement qui tend à optimiser l'apprentissage
dans un temps limité.
Avantages :
- permet au joueur de se concentrer sur un élément du geste
;
- grand nombre de répétition dans un temps réduit ;
- application correcte d'un modèle de geste technique ;
- réussite plus rapide dans l'exercice ;
Pourtant plusieurs remarques pour nuancer ce type d’enseignement :
- l’accent est mis principalement sur la forme du mouvement alors que
dans les activités sportives à habiletés ouvertes dont
le badminton fait partie, la forme particulière du mouvement est le
moyen justifié par la fin ;
- la répétition d'un même geste, ou le travail sans volant,
peut être fastidieux ;
- un joueur qui semble avoir acquis un geste technique lors d’un exercice
de ce type s’avère ensuite souvent incapable de le reproduire
dans une situation de match ;
Se confronter à un problème : la méthode
globale
Cette méthode met en avant l'idée que l’apprentissage
technique passe plutôt par la confrontation à des problèmes
que par la répétition de solutions. Ainsi plutôt que
de répéter le geste du contre amorti, il est plus utile pour
s'approprier le geste de faire des situations de jeu ou, par exemple, le
joueur ne peut pas faire de lob.
Dans le cas d'un sport à forte incertitude comme le Badminton, qui
sollicite la capacité d’adaptation du joueur, on peut penser
qu’un apprentissage issu en partie d’une recherche et d’une
découverte personnelle est plus pertinent qu’un apprentissage
guidé et dirigé. Certains auteurs pensent même que la
faculté future pour le joueur de modifier rapidement son activité motrice
en réponse aux exigences de la situation de jeu incertaine et changeante
est déterminée par la variabilité même des apprentissages
qui ont permis l’acquisition de ces habiletés. Ainsi, il semble
intéressant que l'entraîneur confronte ses joueurs à des
situations variées en intervenant : sur le temps, l’espace,
le matériel, ou bien encore l’opposition, dans le but de favoriser
l’émergence d’une adaptabilité motrice.
Avantages :
- exercices qui se rapprochent le plus de la situation de jeu en intégrant
le facteur incertitude ;
- le joueur mobilise ses ressources pour atteindre un objectif ;
- exercices ludiques, permettant de varier les formes de travail ;
Plusieurs remarques pour nuancer ce type d’enseignement :
- attention de ne pas donner le but sans aucun indice sur les moyens d’y
parvenir ;
- il faut que le niveau de difficulté des exercices soit adapté aux
ressources du joueur : notion de zone proximale de développement ;
Pour conclure nous dirons que qu’elle que soit la forme de travail
envisagée, le joueur ne peut organiser son comportement que s’il
a clairement conscience du but à atteindre. L'entraîneur doit
veiller à ne pas mettre en place des exercices répétitifs
sans que le joueur en comprenne la finalité autant qu'il doit se garder
d’exercices ou le but est donné mais sans aucun indice sur les
moyens d’y parvenir.
Aussi, loin d’opposer le travail analytique au travail global, même
si nous pensons que le premier doit s’adresser en priorité à des
joueurs confirmés, capable d’y donner du sens, nous pensons
que l’alternance de ces formes de travail doit être privilégié.
Vous trouverez dans le chapitre suivant un exemple de séance à dominante
technique qui pourra clarifier et illustrer ces propos.
Vous pouvez télécharger ici l'intégralité de cet article de Patrice Delabrouille paru dans le CDRom "Outils du dirigeant" de la FFBa édition 2006/2007.
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