I- L’Union Européenne, un territoire en construction
A- De la CECA à l’UE
Voir chapitre histoire
B- Une union économique et politique
L’UE est une union économique et politique composée de 28 Etats. Son but est de favoriser les échanges entre les Etats membres et de renforcer leurs liens politiques : -les zones euro et Schengen (qui permettent aux hommes et aux marchandises de circuler librement)
-une justice européenne
-des politiques communes à l’image de la PAC.
-des projets communs comme Erasmus
Pour mener à bien ses actions, l’UE dispose de plusieurs institutions : - Le siège de la Commission européenne est à Bruxelles (Belgique)
- Le Parlement européen est implanté à Strasbourg (France)
- La Banque centrale européenne se situe à Francfort (Allemagne)
- la Cour de Justice siège au Luxembourg (idem)
Cependant, ces liens restent incomplets car tous les pays membres n’adhèrent pas à l’ensemble des dispositifs de l’UE : ainsi le Royaume Uni n’utilise pas l’euro et n’appartient pas à l’espace Schengen !
II- « Unie dans la diversité »
A- Des contrastes territoriaux.
L’Union européenne se divise en trois grands ensembles, inégalement développés.
- l’Europe du Nord ouest ou mégalopole : elle regroupe les Etats fondateurs de l’UE. Elle concentre les institutions européennes, les densités les plus élevés, ce sont les régions au PIB le plus fort, on y trouve les principales métropoles mondiales (vocabulaire !) et où le réseau de communication est le plus développé.
- Les périphéries dynamiques dont l’Europe du sud : influencées par la mégalopole, les densités y sont plutôt fortes, le PIB de ces régions est élevé, et le réseau de communication moyennement développé.
- Les périphéries en difficulté qui regroupent les Etats d’Europe centrale et orientale : ce sont les pays « d’Europe de l’Est » qui appartenaient pour beaucoup au bloc soviétique : le PIB et les densités de population sont faibles, les réseaux de communication très peu développés
Mégalopole européenne : grande région urbaine qui s’étend de Londres à Milan en passant par la vallée du Rhin.
Voir croquis des différents types d’espaces dans l’Union européenne
B- Réduire les inégalités
L’UE tente de réduire ces contrastes grâce à sa politique de cohésion c'est-à-dire en apportant son soutien aux régions les plus en difficulté (Europe de l’Est en particulier).
Ce soutien se fait dans plusieurs domaines : développement d’infrastructures, le transport, l’agriculture ou encore pour les reconversions grâce au FEDER et au FSE.
Politique de cohésion : politique économique et sociale visant à réduire les écarts de développement entre les régions de l’UE.
FEDER : Fond Européen de DEveloppement Régional
FSE : Fond Social Européen
Même si l’UE n’est pas un ensemble homogène, elle possède une influence mondiale, notamment pour la défense des droits de l’Homme. Malgré la crise économique, elle apparait comme un espace attrayant, riche et développé (IDH et revenu par habitants).
III- Réalités et limites de la puissance de l’UE
A- une candidature d’adhésion : la Turquie
pages 374 à 377
La Turquie se trouve au sud-est de l’Union européenne ; sa principale ville, Istanbul, se trouve sur le continent européen. ( ! Ankara est la capitale !)
Depuis l’accord d’association entre la Turquie et l’UE de 1963, les liens sont économiques, commerciaux et politiques. De plus, de nombreux émigrés turcs vivent en Europe.
Elle est à la fois un « pole de croissance » qui peut dynamiser l’économie turque, mais elle représente aussi une possibilité de modernisation politique et culturelle.
Droits politiques : suppression de la peine de mort, avancées sur les droits des minorités (non musulmanes comme grecs, juifs ou les Arméniens !), liberté de culte, modification du Code pénal, des statuts des associations et des partis politiques.
Droits sociaux : accès à l’éducation pour 3 000 enfants dans le cadre d’un programme européen.
Les aspects de la puissance européenne qui apparaissent à travers la candidature de la Turquie sont :
– la puissance économique : liens économiques, migrations, raisons de la demande ;
–la puissance politique : modification des lois turques, démocratisation, progression de la défense des droits des enfants, abolition de la peine de mort ;
– la puissance culturelle : participation de la Turquie à des événements culturels et sportifs européens.
Le pays a réalisé des progrès mais des efforts sont encore nécessaires, notamment en matière de droits fondamentaux et de liberté d’expression. Il faut aussi que la Turquie mette en œuvre ses obligations en matière douanière et normalise ses relations avec Chypre.
52 % des Européens sont contre l’adhésion de la Turquie pour les raisons suivantes : « la Turquie est un pays musulman incompatible avec les racines chrétiennes de l’Europe (38,9 %) », « la Turquie n’est pas située sur le continent européen » (14,6 %).
Les pays européens ne semblent pas très favorables à l’adhésion de la Turquie, ou du moins semblent freiner sa possibilité d’adhésion. Cela montre que les pays européens ne sont pas surs de leur puissance et hésitent à s’ouvrir. Cela explique aussi leur faiblesse au niveau international.
Dans le domaine géopolitique, l’adhésion de la Turquie permettrait à l’UE de se rapprocher des pays arabes, et de renforcer ainsi sa puissance au niveau international.
L’opinion publique turque est de moins en moins favorable à l’adhésion de la Turquie en raison de la crise économique actuelle et de la crise identitaire que celle-ci traverse aujourd’hui.
B- L’UE, un pôle mondial
-Depuis la fin de la guerre froide, l’UE est un pôle attractif pour ses voisins (cf élargissements et candidatures) :
Elle instaure des liens privilégiés de coopération avec les autres pays de l’Europe, d’Afrique du Nord ou encore d’Asie occidentale par la Politique Européenne de Voisinage (PEV).
Elle est partenaire des pays du bassin méditerranéen grâce à l’Union pour la Méditerranée (UPM). (Organisation fondée par Sarkozy en 2008 pour l’énergie, l’eau, l’environnement)
-L’ UE est la première puissance commerciale du monde (réalise 40% du commerce mondial) et une des grandes puissances économiques (26% du PIB mondial, 150 firmes transnationales, l’€ est une monnaie d’échange internationale et concurrence le $, 1er rang pour les IDE…). (502 millions de consommateurs !!!)
-Elle occupe la première place mondiale pour les activités touristiques.
C- Une puissance limitée
Même si depuis le traité de Lisbonne en 2009, l’UE a un haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité, son rôle diplomatique reste très limité. En effet, il est difficile aux 27 Etats membres de prendre des décisions à l’unanimité.
Sur un plan militaire, l’UE joue un rôle marginal par rapport aux Etats-Unis d’autant plus que beaucoup de membres de l’UE appartiennent à l’OTAN.
La crise économique de 2008 montre des fragilités comme en Grèce par exemple ou encore avec la faible participation aux élections des nouveaux pays adhérants (cf Croatie).