Quel rapport y-a-t-il entre sémantique et sémiotique ?

La sémantique étant définie comme la "science des significations" peut être considérée comme la science de ce à quoi les signes renvoient. A ce titre elle est un moment de la sémiotique. On se gardera d'identifier sémantique et sémantique linguistique.

Parcours conseillé.


Pour en savoir plus :


Dans la conceptualisation saussurienne du signe la signification est inhérente au signifiant. L'image bien connue de la feuille de papier qui porte sur une face le signifiant et sur l'autre face le signifié de façon que tout découpage de l'un implique un découpage de l'autre rend bien compte de cette conception biunivoque et véhiculaire de ce qui représente : découpant des signifiants dans le domaine phonique, nous découperions du même coup des signifiés dans le domaine conceptuel et, en conséquence, étudier la langue ce serait du même coup étudier simultanément les significations véhiculées par les mots. Il s'agit en fait d'un seul geste fondateur qui produirait ses effets à deux niveaux. On conçoit immédiatement le type de difficultés que l'on va rencontrer dans cette perspective : les signes non-linguistiques ne se présentant pas comme les mots de la langue et n'obéissant pas aux mêmes combinatoires seront d'emblée hors d'atteinte de cette conceptualisation et la tentation sera grande de les rabattre sur les signes linguistiques de façon à assurer un semblant d'universalité de la méthodologie. Louis Hjelmslev et ses continuateurs ont tenté d'échapper à la pression historique du modèle linguistique en diversifiant, d'une certaine manière, la chose qui représente et sa signification et, par voie de conséquence, la relation qui les lie.

Dans la perspective peircienne, on distingue trois moments constitutifs de la sémiotique : la syntactique qui traite de ce qui représente, la sémantique qui traite de ce qui est représenté et la pragmatique qui dégage les règles d'usage qui gouvernent, dans chaque contexte d'interprétation, les agrégations de ces moments. On peut donc assimiler la sémantique à un moment de la sémiotique, le terme moment étant pris dans son acception philosophique.

Retour à l'index de la zone bleue. Parcours conseillé