Les sémiologues-linguistes utilisent de préférence les termes d'énoncé, de discours, de discours-énoncé, le mot texte apparaissant tantôt trop général, tantôt trop particulier. Dans la tradition saussuro-hjelmslévienne qui s'appuie sur la dichotomie langue/parole ou substance/contenu, le "texte" c'est la parole ou le contenu.
Le texte ou énoncé est alors défini comme le résultat de l'acte de langage qu'est l'énonciation.
Mais alors que R. Jakobson privilégie l'expression orale (pour lui le discours, qui s'oppose au "texte" ou énoncé, est le fait premier), L. Hjelmslev pose au contraire que la distinction de la substance -graphique ou phonique- n'est pas pertinente. Le terme de texte est alors souvent pris comme synonyme de discours et même étendu à des sémiotiques non-linguistiques : ainsi, "un rituel", un ballet peuvent être considérés comme texte ou comme discours.
Avec E. Benvéniste, l'ambiguïté du terme discours augmente et la notion se complexifie quand il fait référence, suivi en cela par A.J. Greimas, à celle de narrativité qui permet de différencier les discours narratifs et les discours non-narratifs.
Pour E. Benvéniste, la notion de narrativité permet d'opposer le récit historique (ou histoire) au discours (au sens restreint) en prenant essentiellement comme critère la catégorie de la personne (la non-personne caractérisant l'histoire, la personne je/tu étant propre au discours).
Pour G. Genette qui constate que ces deux types de discours n'existent presque jamais à l'état pur, ce sont deux niveaux autonomes : le récit est "le narré" et le discours "la manière de narrer le récit".
Pour l'Ecole de Paris , A.J. Greimas, s'appuyant sur les distinctions précédentes, propose l'organisation suivante : un plan de l'énonciation et un plan de l'énoncé, et, pour passer de l'un à l'autre, la procédure d'un double débrayage : débrayage énonciatif et débrayage énoncif (l'un installe les actants de l'énonciation, l'autre les actants de l'énoncé -de la narration-).
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