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« Cette association a pour but l’étude et la recherche sur la Révolution française, ainsi que la promotion auprès du public, dans la continuité du bicentenaire, de cette période historique, notamment ses valeurs démocratiques et républicaines. »

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René Levasseur

 
René LEVASSEUR

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ma généalogie

René Levasseur. Ma vie.

le chirurgien accoucheur


Levasseur est élevé depuis sa petite enfance par sa mère Marie Anne David, son père Gabriel Le Vasseur étant, d’après l’acte de mariage de 1663 de sa sœur Anne, « absent depuis quatorze ans ou environ » du foyer conjugal.

En 1760, il est élève de quatrième au collège de l’Oratoire du Mans où il obtient de bons résultats, mais est renvoyé pour indocilité à la fin de sa troisième année.

En 1763, il apparait comme « garçon tailleur d’habits » sur l’acte de mariage de sa sœur, s’initiant ainsi à la profession paternelle.


1766-1772

▪︎    Études médicales

Mais le jeune Levasseur n’entend pas devenir maître tailleur d’habits puisqu’il suit un apprentissage de deux ans chez Devillliers, « Maître-ès-Arts, & Corr. de l’Acad. Royale de Chir. à St. Calais ».

En 1768, il est étudiant et élève en chirurgie pendant trois ans à l’Hôpital Royal de Saint-Louis de la Salpétrière à Paris.

En 1770, il donne son premier cours d’accouchement à la Salpétrière (voir le bas-relief du statuaire Rolard). Puis il suit pendant un an les cours de Solayrès, professeur public des accouchements.

En 1771, il préconise, en février puis en décembre, la création au Mans, sous la surveillance du Corps municipal, d’une école publique et gratuite de formation de sages-femmes. Mais il n’obtient pas satisfaction malgré l’appui du Bureau d’Agriculture de la Sarthe.


1773 - 1778

▪︎    Maître en chirurgie

En 1772, de retour au Mans, il est garçon-chirurgien, puis aspirant-chirurgien, avant d’être admis le 27 mars 1773 dans le corps des maîtres en chirurgie.

Il a dès lors le droit de placer devant son logis l'enseigne aux trois bassins de cuivre qui, en souvenir des chirurgiens-barbiers, constituait la marque des chirurgiens.

Les débuts sont difficiles. Il vit avec son épouse Marie Reine Lafosse dans des logis modestes, place Saint-Pierre en 1772, et aux Petits-Fossés en 1773.

Le 25 novembre 1772, la Communauté des maîtres chirurgiens du Mans décide de créer des cours annuels. Les cours gratuits d’accouchement reviennent non à Levasseur mais à Goutard, lieutenant du Chirurgien du roi. Quant à lui, il est chargé des cours de thérapeutique et d’anatomie.

En 1775, l’Intendant lui attribue le traitement des maladies vénériennes, « l’une des principales causes de la dépopulation ».

En 1778, sa situation pécuniaire s’étant nettement améliorée, il quitte son médiocre logis et vient s'installer avec ses trois enfants Cul-de-sac de la Grande-Rue, dans un quartier bourgeois.


1779

▪︎    Son « Manuel des accouchements »

Levasseur écrit un Manuel dédié aux élèves en chirurgie et aux sages-femmes, considérant que les ouvrages publiés, trop compliqués, ne peuvent convenir aux sages-femmes « dont l'instruction doit se borner au manuel des accouchements ».

« Je me suis décidé à publier cet ouvrage auquel je travaille depuis longtemps. Les sages-femmes, de l'instruction desquelles on doit sérieusement s'occuper, trouveront dans ce traité tout ce qu'elles doivent savoir pour aider une femme en travail… Les jeunes chirurgiens, les sages-femmes pourront apprendre facilement et en peu de temps toute la pratique des accouchements, s'ils veulent mettre en usage la méthode dont je me suis servi… »

Le 6 juillet, il sollicite donc le visa du censeur royal, l’examen du Manuel étant confié au secrétaire perpétuel de l’Académie royale de chirurgie, Louis.

Deux ans plus tard, Levasseur reçoit de ce Louis une lettre datée du 5 avril 1781, indiquant que son manuscrit, égaré au cours d'un déménagement, vient d’être retrouvé, et que d’autres traités sur les accouchements ayant depuis paru, notamment celui de Baudelocque, il incite le jeune chirurgien à « retravaillé le sien ».

Levasseur ne publia jamais son manuscrit.

Celui-ci fut offert en 1887 à la Bibliothèque du Mans par Henri Boucher, légataire universel du colonel Leperche, natif de château-du-Loir, décédé en 1883, et auquel appartenait le manuscrit.


1791

Sous la Révolution, Levasseur est élu par le département, le 10 décembre 1791, professeur du cours gratuit d’accouchement.

Puis son engagement révolutionnaire suspend son activité professionnelle de septembre 1792 à octobre 1795.


An VI (1798)

▪︎    Chirurgien en chef de l’hôpital

Le 3e jour complémentaire an VI (19 septembre 1798), le département confirme la nomination par la municipalité de Levasseur au poste de chirurgien adjoint en chef des hospices.


An VII (1799)

▪︎    Professeur des cours d’obstétrique

Le 17 floréal an VII (6 mai 1799) l'administration sarthoise  rétablit le cours d'obstétrique en réattribuant le poste à Levasseur.

Levasseur officier de santé des hospices civils du Mans, avait été nommé professeur des cours d'accouchement avant sa promotion à la Convention nationale ; que, suivant la loi du 30 germinal an V les citoyens qui exercent des fonctions pour un tems limité ne perdent point leur place par l'acceptation de fonctions législatives, que leur remplacement dans ce cas n'est que provisoire, qu'en conséquence ledit Citoyen Levasseur doit de droit reprendre ses fonctions dévolues pendant son absence au citoyen Geslin… »


An VIII (1800)

▪︎    Répression politique par le préfet Auvray

Après le coup d’État de Bonaparte, le nouveau préfet Auvray fait retire à Levasseur, le 29 messidor an VIII (18 juillet 1800), son poste de chirurgien en chef de l’hôpital civil, par la commission hospitalière dont il vient de remplacer les membres républicains par de nouveaux hostiles aux anciens Montagnards.


An IX (1800)

▪︎    Son « mannequin » pour les cours d’accouchement

Le 26 vendémiaire an IX, (18 octobre 1800) l’Institut national des Sciences et Arts étudie un rapport sur « une pièce d’Anatomie artificielle » se substituant aux mannequins de toile bourrés de paille employés à cette époque lors des cours d’accouchement.

Le citoyen Levasseur a placé dans un bassin osseux de femme, une matrice faite en gomme élastique et d’une capacité suffisante pour contenir un fœtus de neuf mois, renfermé dans une vessie qui contient de l’eau destinée à représenter celle de l’amnios. Au-dedans du petit bassin est fixé un diaphragme de gomme élastique, percé d’une ouverture qui simule celle du col de la matrice ; enfin, au bas en dehors du bassin est un second diaphragme de même substance que l’autre, et qui, étant fendu longitudinalement, représente à-la-fois le périné et l’entrée de la vulve…

Et Tenon et Pelletan de terminer ainsi leur rapport approuvé par la Classe des Sciences physiques et mathématiques de l’Institut :

« Nous concluons à ce que l’invention du citoyen Levasseur soit consignée dans le premier volume des Mémoires des Savans étrangers, et qu’il lui soit délivré un extrait du présent rapport, pour lui servir auprès du ministre de l’intérieur à obtenir des secours que réclament également la justice qui lui est due, et l’avantage que l’humanité doit retirer de son invention, surtout pour l’instruction des Sages-Femmes qui habitent les campagnes.

Fait à l’Institut National, le 26 vendémiaire, an 9 de la république.

    Signé à la minute.    Tenon, Pelletan. »


An IX – An X (1801)

▪︎    Nouvelles répressions politiques

En conflit avec l’administration de l’hôpital depuis son éviction, celle-ci lui retire le 19 messidor an IX (8 juillet 1801) sa fonction d’officier de santé auprès des militaires malades qu’il avait conservée.

Et le 24 vendémiaire an X (16 octobre 1801), le maire du Mans, Négrier de la Crochardière, le relève, avec l’approbation du préfet, de ses fonctions de chirurgien des prisons.

Dès lors, Levasseur se consacre à son art auprès de ses patients jusqu’à son exil en Belgique lors du retour des Bourbons en 1815.


1822

▪︎    Sa « Dissertation sur la symphyséotomie… »

En exil, il reprend ses travaux sur les mannequins et publie à Bruxelles un nouvel ouvrage : Dissertation sur la symphyséotomie et sur l’enclavement, fascicule de vingt pages auxquel s’ajoutent quatre dessins d’un bassin très-défiguré et treize figures pour l’explication et la démonstration de la symphyséotomie.

Il entend par cet écrit « détruire les préventions si généralement répandues [par le professeur Baudelocque de Paris] contre les avantages de la section du pubis, surtout dans l’enclavement ».

« En faisant la section du pubis à temps, on conserve la vie de l’enfant, et on préserve la mère d’accident… »