DÉMARCHE

Je travaille au pastel sec noir sur papier.

Il s’agit d’atteindre des intensités de noir extrêmes, quasi photographique, en faisant éclater le blanc du papier. J'essaie de piéger l'observateur dans des paysages imaginaires et silencieux, en le plongeant dans la transparence d'eaux profondes et noires, en éprouvant son regard et sa perception du travail par de fausses perspectives.

Et puis, au détour d'un dédale de petits reflets virtuels, de le confronter à quelques repères dans l'obscurité, balises intemporelles dans un velouté de gris sombre. Souvenir de graphisme entre aperçus sur des rivages.

J’aime alors travailler sur de grands immeubles en devenir, ou bien en phase de destruction. La lumière y est rasante, éblouissante ou bien recroquevillée sur un monde intérieur abstrait. Des phénomènes lumineux étranges transpercent des éléments architecturaux réduits à l’état d’ébauche.

Le graphisme de leur structure crée des espaces sans fin où peuvent se cacher des organismes étranges. Ça et là, des villes imaginaires s’illuminent et puis s’effondrent. Et revient alors le Noir absolu que seule une frange spectrale illumine.

C'est une tentative de créer l'émotion sur la base du dessin pur, par un travail abstrait, monochrome et que j'espère rigoureux. YLAG.