O C É A N O L O G I E:


Ensemble des disciplines scientifiques (physique,chimie et biologie) et des techniques (prospection, exploration) relatives à l'étude et à l'utilisation du domaine océanique. (Les principaux projets et réalisations océanologique actuels concernent la productivité des eaux et des fonds, l'amélioration des pêches, l'aquaculture, l'utilisation des aliments marins, la reconnaissance de gisements, hydrocarbures, minerais, nodules polymétaliques) les énergies de la mer (thermique, mécanique, éolienne), le dessalement de l'eau de mer, la pollution.

 G R A N D. L A R O U S S E .1 9 9 2



A PROPOS DES STATIONS MARINES:


"...Les Cultures terrestres ont bénéficié les premières des travaux des naturalistes. Il est possible déjà d’aborder l’étude expérimentale des champs maritimes.
Les zoologistes qui ont classé les coquilles, étudié les vers, les crustacés, les infiniments petits de la mer, auront préparé les travaux techniques utiles aux pêches, à l’aménagement des eaux riches ou pauvres en poisons comestibles, car c’est de ces êtres que les poissons se nourrissent, et l’on voulait se rendre compte du parti industriel qu’on en peut tirer (...) Le Roman scientifique est assez ébauché pour satisfaire philosophes et artistes.

Que l’on fasse quelque chose de directement utile! Ce sera la meilleure manière de démonter l’exactitude des recherches des naturalistes... "

C ‘est avec de telles idées, novatrices à I ‘époque où Marion les écrit, que se crée le premier laboratoire de Biologie marine à Marseille.

 

  Le rôle scientifique et historique joué par les stations marines est souvent méconnu ou mal compris en France. L’origine et les statuts très divers des stations marines n’ont pas facilité leur intégration dans une situation qui s’est profondément modifiée depuis leur création (fin du XIXème siècle pour la plupart). Alors que l’analyse des documents recueillis au cours des campagnes hauturières ne dépend pas nécessairement de l’accès à une structure de recherche en bordure de mer, toute approche des phénomènes côtiers (modèles en laboratoire, écosystèmes expérimentaux, modèles naturels, mesures in situ, approvisionnements en matériel biologique, etc.) dépend fondamentalement de l’existence des stations marines. Il en est de même dans la mise en oeuvre des programmes pluridisciplinaires d’océanographie.

  L’exploration et l’utilisation de modèles biologiques issus de la faune marine pour la biologie et la physiologie requiert l’implantation sur les sites d’équipes formées aux technologies de la biologie cellulaire et moléculaire et l’accès aux moyens de collecte, de stabulation et d’élevage des organismes marins.

Enfin, outre les missions, d'information de formation, d’enseignement et d’accueil, traditionnellement assumées par les stations depuis plus d’un siècle, les stations sont devenues des lieux d’échanges et de rencontres scientifiques (Conférence Monod à Roscoff, « Mecque » des biologistes à Woods Hole).

La station marine de Marseille à une vocation nationale par sa taille, sa diversité thématique, son rôle de centres de stages national et international. Sa vocation est l’océanographie de proximité, qui inclut le plateau et le début de la marge continentale, ainsi que la biologie fondamentale s’appuyant sur l’exploration et l’utilisation des organismes marins. Le C.O.M. pourrait être fortement incitées à développer des recherches littorales si un programme national d’environnement littoral, était mis en place en complément du Programme National d’Océanologie Côtière. Les stations nationales et internationales ont depuis 1985 le statut d’observatoires des Sciences de l’Univers (OSU), dont la responsabilité a été confiée par décret à l’institut National des Sciences de l’Univers. Cette tutelle fait actuellement l’objet de certaines discutions dans la mesure où elle ne semble pas prendre suffisamment en compte la dualité des disciplines fondamentales, sciences de l’Univers et sciences de la Vie, qui sont exercées dans les stations.

 D’une façon générale, la vocation des stations marines, en~dehors de thèmes spécifiques de recherche, déterminés par le contexte local, en particulier en biologie et géologie, devrait consister principalement en:

  - l’étude de l’environnement littoral (océanologie et géosciences);
  - l’expérimentation sur le vivant (biologie);
  - l’étude intégrée, interdisciplinaire, du milieu côtier, siège de phénomènes interactifs complexes et hautement variables;
  - la combinaison sur place d’approches faisant intervenir de manière coordonnée le terrain, l’expérimentation in situ et la modélisation;
  - l’enseignement des caractéristiques du milieu marin côtier et continental adjacent, ainsi que des contraintes de caractère naturel et anthropique;
  - une activité d’interface entre scientifiques et techniciens de la mer et du littoral, d’une part, utilisateurs et aménageurs du domaine côtier, d’autre part;
  - une stratégie volontariste d’accueil et d’échange de chercheurs issus d’autres stations du littoral national ou international.

L’autre vocation des stations marines, dans le prolongement de leur tradition naturaliste, est de contribuer au progrès des connaissances en biologie par l’étude approfondie de quelques modèles marins. Les principales disciplines concernées, aujourd’hui, sont la biologie du développement et la génétique, la physiologie de l’adaptation, la phylogénie et la systématique. Les stations jouent également un rôle prépondérant dans la transposition des biotechnologies du vivant aux espèces marines d’intérêt fondamental ou appliqué.

 SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES:

"Comptes rendus de l'Academie des Sciences"tome 11, n°1, 1994.
" Un siecle d'Océanographie à Marseille" Muséum du palais Lonchamp 1989.