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3 - effet d'ensemble / autonomie
p3
effet synthétique
s12
croquis cathédrale de Strasbourg   une trame linéaire et une trame faite de parties séparées s'interpénètrent de façon répétée, de telle sorte qu'on ne sait dire laquelle est à l'intérieur de l'autre

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 12 12 intérieur / extérieur :
bien qu'elles soient très différentes par leurs types, les deux trames ont un poids visuel équivalent, de telle sorte que de chacune on peut dire qu'elle est à l'intérieur des espaces laissés par l'autre ou qu'elle forme l'extérieur à l'intérieur duquel l'autre s'insère. Leurs types très différents affirment l'autonomie de chacune, tandis que l'effet d'interpénétration qui résulte de leur imbrication réciproque et produit une trame commune à plus grande échelle est un effet qu'elles construisent ensemble, c'est leur effet d'ensemble
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe 13 un / multiple : faut-il lire deux trames encastrées l'une dans l'autre, ou faut-il lire une seule trame commune, faite de leur complémentarité ?
3 - il s'organise au moyen du paradoxe 14 regroupement réussi / raté : les deux trames regroupées dans une même trame commune gardent leur indépendance grâce à leurs types très différents : l'une est à caractère linéaire, et l'autre est faite de parties séparées
4 - il est noué par le paradoxe clef 15 fait / défait : les deux trames sont à la fois à l'intérieur de l'autre et l'extérieur de l'autre, donc à la fois une chose et son contraire

Justification du caractère synthétique de type identification : c'est la différence d'aspect des deux trames qui permet la lecture de leur imbrication mutuelle, et c'est donc l'effet d'autonomie de chacune des trames qui génère leur effet commun (leur effet d'ensemble) d'imbrication

les exemples de référence

étape C0-35 en Occident - les porches de la cathédrale de Strasbourg (1277-1339) : les alignements de sculptures habillant les porches sont d'un usage fréquent dans le gothique, mais, dans les périodes précédentes (qui relèvent des étapes C0-33 ou C0-34, par exemple à Chartres, Senlis, Paris, Reims ou Amiens), les rangées de sculptures ne sont séparées que par de fines colonnes, ou même par des rainures en creux qui se contentent de marquer un léger trait visuel séparant les rangées. L'originalité des porches de Strasbourg par rapport aux dispositions plus anciennes est la très forte hauteur des nervures de séparation. En acquérant la même hauteur de relief que les statues, ces nervures ne sont plus seulement des tracés situés entre les rangées de statues, mais elles deviennent aussi des cloisonnements entre lesquels se logent les statues : ainsi, les statues sont autant entre les nervures, que les nervures sont entre les rangées de statues. L'ensemble forme une trame continue qui alterne deux motifs de même poids visuel : une fois un alignement vertical de statues, une fois un cloisonnement vertical. Cette trame commune est un effet commun auquel les deux motifs contribuent à égalité, et le caractère très différent des deux motifs (alignement de statues bien séparées l'une au-dessus de l'autre dans un cas, nervure continue dans l'autre cas) maintient fortement leur autonomie d'aspect [lien vers une analyse de l'ensemble de la façade, qui ne traite pas de cette partie-là des porches] - source de l'image : Le Gothique, édité par Hachette (1965)
Strasbourgcroquis cathédrale de Strasbourg


utilisation aux époques préhistoriques


utilisation aux époques anciennes


utilisation aux époques plus récentes

voir l'image  étape C0-31 dans la civilisation musulmane - décor de stuc dans un palais de Samarra (9e siècle) : les feuilles de vigne et les grappes de raisin sont à l'intérieur des ronds dessinés par les tiges, mais des tiges on peut dire aussi qu'elles se glissent à l'intérieur des espaces laissés entre les feuilles et les grappes. Ces deux motifs (tiges continues et feuilles ou fruits séparés) sont bien distincts, et ils ont le même poids visuel, car les tiges compensent leur plus faible largeur par leur pouvoir de cloisonnement plus fortement lisible. La trame commune qui résulte de leur imbrication est donc une trame d'ensemble dans laquelle chacun des deux motifs a son autonomie bien affirmée
Sammara - décor de stuc


utilisation à l'époque contemporaine

dernière mise à jour de cette fiche : 11 juillet 2004

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