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Échos de partout

Curieuse chasse au lièvre.
Quelques vitesses horaires chez les animaux.
À propos du furet.
Une chasse au faucon improvisée.
Souvenir sur les derniers loups.
La chasse en temps de guerre.
Un vœu sur la Fédération de chasse de Meurthe-et-Moselle.
Nichées de cols-verts à Paris.
Tannage des peaux de petits animaux.

Curieuse Chasse au lièvre.

— J’ai lu dans votre numéro de janvier 1939, sous le titre de « Curieuse chasse au lièvre », un article dans lequel M. Ross indique qu’il serait heureux de connaître si semblable aventure est arrivée à un autre lecteur du Chasseur Français.

« C’était, il y a quelques années, pendant une chasse aux cailles au bord de la mer sur une grande étendue de sable, semée par-ci et par-là de quelques petits buissons maigres. Soudain, de l’un de ces petits buissons, tout juste suffisants pour cacher mon corps et à une cinquantaine de mètres, un lièvre surgit en vitesse devant moi. Ayant tiré mes deux coups sans résultat, je dus me contenter de le suivre du regard, car je chassais sans chien, jusqu’à ce qu’il disparût derrière une petite colline de sable. Je m’attendais à le voir sortir de l’autre côté, mais, n’ayant rien vu au bout de quelques instants, j’en déduisis qu’il devait sûrement s’être arrêté derrière cette petite colline.

« Je me dirigeais alors vers celle-ci à pas de voleur, en suivant les traces du lièvre, et, lorsque je pus découvrir tout le terrain, je vis mon capucin devant moi à une vingtaine de mètres. Je pris mon fusil, visai et tirai, mais l’animal resta à sa place sans bouger même ses longues oreilles. Mes plombs firent voler une petite poussière autour de lui. Je m’avançai et le saisis par les oreilles. Il n’était pas mort et se mit à remuer essayant vainement, de s’échapper. »

S. A. SALAM, abonné, Liban.

Quelques vitesses horaires chez les animaux.

— La gazelle et l’antilope font du 100 kilomètres à l’heure ; le buffle et l’autruche, 55 ; le lion, le roi de ce règne, réussirait à peine à rattraper ces derniers. L’éléphant va plus lentement ; il arrive cependant à son 40 à l’heure.

Quant à la gent ailée parmi les plus vites, il faut citer le pluvier doré et la sarcelle qui atteignent le 115 à l’heure. Il faut dire aussi que le pierrot, s’il est agile et effronté, n’arrive qu’à 75 comme vitesse horaire ; c’est, sans doute, qu’il n’a pas besoin de se presser davantage ...

À propos du furet.

— J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article intitulé Berliquette dans le Chasseur Français de janvier 1939. Je possède, en ce moment, un semblable furet que nous appelons Jacotte.

Gâtée, choyée, notre Jacotte trotte souvent dans la maison, galopant sous les meubles en faisant le gros dos et des petits bonds comiques, jouant à cache-cache avec le chat, un persan bleu, qui est son ami, et, ce qui doit être plus rare, avec un chien de chasse, un jeune épagneul breton, et aussi avec un chien esquimau qui se prête à ses fantaisies. Quelquefois, Jacotte grimpe l’escalier et on la retrouve dormant dans un lit. Elle nous embrasse gentiment, nous léchant la figure de sa petite langue rose et jamais non plus elle ne donne un coup de dent. En auto, elle voyage, dormant en boule sur nos genoux. Tous les jours, elle mange gros comme un œuf de viande crue, un peu de légume et une tasse de lait. Je ne saurais trop recommander l’alimentation carnée aux furets, car ils s’habituent au sang et ne s’endorment pas dans les terriers comme ceux, trop nombreux, hélas ! qui ne connaissent que le lait. À la chasse, elle revient à l’appel de son nom ; elle saute en faisant le gros dos et nous suit comme un chien.

J’ai élevé beaucoup de bêtes et je n’en ai jamais eu de méchantes, même des renards élevés au biberon qui étaient de gentils compagnons de jeux pour mes enfants. Pour élever des bêtes, il faut savoir les étudier et les comprendre, leur donner les soins que demande leur tempérament, et alors, soyez sûrs que ce sont les meilleurs amis, ceux qui ne trahissent jamais.

Madeleine BRASSEUR.

Une Chasse au faucon improvisée.

— Par une des rares belles après-midi du début d’août dernier, commodément installé sur les rives du canal de la Marne au Rhin, à quelques kilomètres en aval de Bar-le-Duc, je péchais consciencieusement le gardon en compagnie de trois amis, lorsque notre attention fut attirée par les cris répétés d’un épervier.

Pendant quelques instants nos regards se risquèrent à quitter l’onde pour suivre dans le ciel les évolutions de l’oiseau qui ne tarda pas à fondre sur une proie dans un champ situé à une centaine de mètres en face de notre lieu de pêche. Comme le rapace tardait à reprendre son essor, nous pensâmes qu’il avait atteint sa proie et la dévorait. Un quart d’heure plus tard, en effet, alors que nous avions repris nos pacifiques occupations, nos regards furent de nouveau attirés vers le ciel par des battements d’ailes précipités et bruyants. C’était notre épervier, qui, à petite hauteur, franchissait le canal, tenant dans ses serres un oiseau plus volumineux que lui-même et que nous ne parvînmes pas d’abord à identifier.

Comme sa proie était tout de même un peu lourde pour lui, notre oiseau, malgré son courage et son appétit, dut bientôt atterrir dans un taillis voisin que je repérai avec soin. Quittant alors ma ligne je m’approchai sans bruit de l’endroit où j’avais vu se poser le malfaiteur ; puis, me jugeant suffisamment près de lui, je poussai un cri que je rendis aussi puissant et terrifiant que possible ...

Le résultat que je recherchais était atteint. Épouvanté, l’épervier s’était enfui en abandonnant, probablement avec bien des regrets, une proie de choix, un superbe pigeon ramier du poids de 300 grammes et qui ne présentait d’autres blessures que celles que lui avaient ouvertes dans les flancs les serres cruelles du rapace.

La conclusion de cette petite histoire, qui m’a fait songer aux exploits des fauconniers d’antan, est qu’un épervier est capable d’enlever une proie plus lourde que lui-même. Ce rapace, qui était en effet d’une taille sensiblement inférieure à celle du malheureux ramier, me parut être un épervier mâle.

Voilà qui éclairera par ailleurs les disciples de Saint-Hubert sur les rapines de l’épervier et la nécessité de lui réserver quelques bonnes volées de plomb.

A. LALIN, abonné.

Souvenir sur les derniers loups.

— La lecture, dans le n°591, septembre 1939, du Chasseur Français, des articles relatifs à la chasse et à la présence des loups au pays, m’incite à vous confier un souvenir sur la destruction du dernier de ces animaux dans le département de la Manche.

C’était au mois d’avril 1883. J’avais alors dix-neuf ans, et j’étais déjà passionné chasseur. Un loup de forte taille, présumé venu des forêts de Bretagne où de nombreuses chasses avaient été pratiquées, fut aperçu à plusieurs reprises dans les campagnes environnant Saint-Lô et y occasionna des ravages inquiétants.

À la demande de cultivateurs intéressés, une battue fut prescrite par M. Philippini, préfet de la Manche, qui en confia la direction à M. Desplanques, maire de Sainte-Croix de Saint-Lô.

Les gendarmes accompagnés d’un groupe de chasseurs, au nombre desquels je fus admis, sous la conduite de M. Guillerme, éleveur à Saint-Lô, et de M. Mansury, vétérinaire au même lieu, se rendirent sur le territoire de Saint-Pierre de Semilly où le fauve avait été vu en dernier lieu. Nous fûmes assez heureux de relever des traces récentes dans le bois « du Parc », propriété de M. le marquis de Mathan. La nuit nous ayant surpris, rendez-vous fut pris pour le lendemain. Au point du jour, le dit bois était cerné par une quarantaine de fusils. Les rabatteurs, avertis par les allures et la nervosité d’un cheval de pur sang arabe que montait M. Guillerme, l’un des conducteurs de la chasse, pénétrèrent dans les fourrés épais et y découvrirent le loup qui, en s’enfuyant, essuya plusieurs coups de feu sans être atteint ; mais il fut de nouveau découvert, à quelques kilomètres de là, dans le bois de Saint-Germain d’Elle où il fut blessé d’un coup de feu, à tel point qu’on le suivit à la trace du sang. Il fut enfin achevé par M. Delayen, président de la Société de tir de Saint-Lô, à qui revinrent les honneurs de la journée. Apporté triomphalement à la Préfecture, le fauve fut offert à la ville de Saint-Lô qui le fit naturaliser et exposer au musée de cette ville où on peut encore le voir.

M. BAZIN.

La chasse en temps de guerre.

— Nous avons encore reçu de nombreuses lettres à ce sujet. En voici quelques-unes qui reflètent les opinions le plus souvent émises :

1° Malgré les circonstances tragiques actuelles, il serait bon, dès maintenant, d’étudier les incidences présentes et futures de la guerre sur la chasse en France. Beaucoup de chasseurs mobilisés seront heureux de sentir que les camarades de l’arrière pensent à eux.

Dans un esprit d’égalité hautement louable, le Gouvernement a interdit la chasse en France dès la mobilisation. Ainsi, ceux de l’arrière ne pourront pas s’approprier le gibier qui appartient aussi bien à ceux qui sont partis.

Cette décision, d’ordre général, aura donc une influence directe sur la densité du gibier pour l’ouverture 1940 sur toute l’étendue du territoire, car c’est certainement le repeuplement naturel qui doit donner les meilleurs résultats.

Voici donc les chasseurs français de 1940, pourvus de terrains giboyeux.

Tout ce gibier va-t-il être de nouveau détruit en quelques mois par des chasseurs égoïstes et imprévoyants ? Je me permettrai donc d’émettre quelques idées personnelles sur les prochaines saisons de chasse en Bretagne, mon pays natal.

Les autres régions de la France peuvent évidemment avoir sur cette question des opinions différentes.

Donc, en Bretagne — comme vous le savez, sans doute — très peu de chasses privées, de nombreuses chasses communales plus ou moins bien réglementées (plutôt mal que bien) et beaucoup de chasses banales. Que va-t-il se passer ?

    a) L’abondance du gibier, et particulièrement du lapin, peut causer de graves dommages à l’agriculture ;

    b) Les mobilisés venant en permission du front seraient heureux de pouvoir chasser tranquillement.

Nous devons donc en conclure à l’utilité de l’ouverture pour 1940. Oui, mais comment, dans ce cas, respecter également les droits des chasseurs de l’arrière et ceux des permissionnaires ? Il paraîtrait équitable de solutionner le problème de la manière suivante :

    a) Les permissionnaires du front (zone des armées) chasseront gratuitement tous les jours pendant leur permission régulière, le titre de permission tenant lieu de permis, mais seulement pendant la période légale d’ouverture de la chasse ;

    b) Tous les autres chasseurs de l’arrière (mobilisés ou non) devront payer un permis annuel et ne pourront chasser légalement que les dimanches et jours fériés, pendant la période légale d’ouverture naturellement.

Ainsi, chaque chasseur français pourrait jouir équitablement du plaisir de la chasse.

J’admets que le propriétaire (non mobilisé) d’une chasse gardée — donc très giboyeuse — pourrait émettre la prétention de pouvoir chasser tous les jours ; mais la loi doit être la même pour tout le monde. Je suppose qu’il admettra volontiers cette restriction et sera même heureux d’offrir quelques autorisations pour une journée, aux poilus du front ... qui défendent « là-haut », sa propriété et sa liberté.

La guerre terminée, il ne faudra pas naturellement gaspiller le trésor de ces restrictions.

L’ouverture se fait beaucoup trop tôt chez nous et partout en France. Ici, elle est fixée en principe au troisième dimanche de septembre. Il n’y aura qu’à faire un petit sacrifice et la reporter résolument au premier dimanche d’octobre. En retour, que de pouillards, que de levrauts sauvés ainsi ... et combien plus jolies les pièces qui garniront nos carniers !

Une seule ouverture principale, une seule fermeture.

Quant au furet, je suis partisan de la délivrance d’un permis spécial, de 20 francs ou plus, avec effet du 1er novembre au plus tôt.

Que maintenant, en 1939, un « poilu » tue un lièvre, pardonnons-lui, mais pareil acte de la part d’un chasseur de l’arrière mérite tout notre dégoût pour le triste individu qui profite de la situation et lèse, en quelque sorte, ces camarades chasseurs qui sont au front. Celui-là mérite d’être dénoncé et sévèrement puni.

Là où les lapins abondent, il est naturel que la Préfecture accorde des autorisations nécessaires pour leur destruction justifiée, même au fusil. Il faut aussi penser aux cultivateurs qui ne doivent pas souffrir de notre passion pour la chasse et aux récoltes à protéger pour l’intérêt public.

En ménageant ainsi notre capital retrouvé, nous resterons riches en gibier de longues années encore.

E. B.

2° Nous sommes plusieurs chasseurs dans le secteur des Armées où nous nous trouvons. Le Chasseur Français continue à nous parvenir, et nous sommes heureux de le lire : c’est un délassement, une détente pour nous.

Nous y avons vu votre passage sur la chasse et la guerre. Eh bien ! vous seriez bien gentils, si vous vouliez exposer le point de vue de quelques-uns du front.

Nous ne sommes pas contre l’ouverture de la chasse : parmi les civils, il y en a pas mal qui ont fait la dernière et qui sont privés de leur sport favori. Sans compter qu’il faut considérer l’appoint de la chasse, tant aux points de vue financier qu’alimentaire. Mais nous voudrions qu’on accorde aux militaires de la zone des armées le droit de chasser pendant les permissions de détente qui leur seront accordées. Le titre de permission servirait de permis de chasse pendant la durée de celle-ci.

Si cela n’est pas possible, on devrait tout au moins leur permettre, à ce moment, de détruire les lapins au fusil.

Nous comptons bien que, par votre journal, notre voix sera entendue.

Pour un groupe de chasseurs actuellement au front : M. G.

3° Je viens de lire ce qui suit dans Le Matin             : « Cette question a bien son intérêt : convient-il ou ne convient-il pas, en temps de guerre, d’autoriser la chasse du lapin au fusil ? Peut-être, pour trancher le problème, conviendrait-il de laisser de côté les règles de sentiment de bienséance, voire de tenue générale qui, certes, ont leur valeur, et de se placer sur le terrain de l’intérêt public, qui est proche voisin de l’intérêt national.

Nul ne peut contester que le lapin soit un animal essentiellement nuisible à la culture, et que le rendement maximum des champs et des herbages importe au premier chef à la production du pays ; donc, c’est travailler pour la production que de détruire un de ses plus redoutables adversaires, et on ne détruit vraiment le lapin que par le fusil.

Mais il y a une autre considération ; on entend ménager, en temps de guerre, la viande de boucherie, qui est le principal aliment de la troupe ; on entend tellement la ménager qu’on crée un jour sans viande de boucherie pour la population civile. Pourquoi ne pas permettre la consommation du lapin qui, précisément, permettrait de ménager la consommation du bœuf et du mouton ? Et, si on la permet, ne faut-il pas permettre qu’on tue le lapin ?

Les hôpitaux civils et militaires, les marchés, les fabriques de conserves, le commerce, trouveraient leur compte en même temps que l’agriculture, à la chasse au lapin. »

De tout cet article, je ne retiendrai que les deux mots : Intérêt National.

Outre la chasse au lapin, ne pourrait-on pas également autoriser la chasse aux oiseaux de passage, dans l’intérêt général du pays. Au besoin, tenir compte du permis de chasse pour ceux qui s’y livreraient, ce qui serait un gain pour le Trésor public en y ajoutant celui des munitions.

Je vous soumets cette idée purement personnelle, idée que je crois aussi être celle de beaucoup de vieux chasseurs.

Je ne crois pas qu’il y aurait des protestations.

H. RIBARD.

4° Au nom de tous mes camarades et en mon nom personnel, je vous prie, monsieur le Directeur, de bien vouloir insister auprès de M. le Ministre de l’Agriculture pour avoir, durant nos permissions de détente, le droit de chasse.

Jean LOUBÊS, ...R. A. P., ... groupe. Secteur postal ..., abonné.

Un vœu sur la Fédération de chasse de Meurthe-et-Moselle.

— Le Comité de la Fédération de chasse de Meurthe-et-Moselle, réuni à Nancy, le 17 octobre 1939, demande instamment à M. Queuille, ministre de l’Agriculture, de lever l’interdiction de la chasse, afin de ne pas perdre inutilement les ressources importantes que celle-ci procure au pays et d’éviter la paralysie d’une branche importante de notre industrie et de notre commerce.

Outre de multiples considérations, la réouverture permettra aux chasseurs de surveiller leurs chasses et de mettre fin au braconnage intensif favorisé actuellement par la mobilisation des gardes.

Elle amènera la destruction des animaux nuisibles et protégera ainsi les futures récoltes.

La réouverture de la chasse vient de se faire en Suisse et en Allemagne.

Pendant la dernière guerre, la chasse fut autorisée, à part quelques minimes restrictions.

La Fédération espère que cette réouverture sera faite le plus rapidement possible, afin que la campagne de chasse 1939-1940 ne soit pas entièrement perdue aussi bien pour les chasseurs que pour l’État.

Nichées de cols-verts à Paris.

— Comme abonné et comme lecteur assidu de votre rubrique Échos de Partout, je me permets de vous signaler un fait qui m’a paru extraordinaire. Ce matin, 10 novembre, au Bois de Boulogne, dans un petit lac situé au bout de l’avenue de Madrid le Neuilly, mon attention a été attirée par deux nichées de canards race col-vert demi-sauvages, dont les exemplaires sont nombreux sur les lacs du Bois. Ces deux nichées, comprenant environ l’une dix, l’autre six petits, peuvent être âgées de 2 à 3 jours pas plus.

Ce qui a surtout retenu mon attention, c’est l’époque absolument unique comme propice à la naissance de ces petits canetons. Je crois que le fait mérite d’être signalé.

M. MENETRIER, abonné.

Tannage des peaux de petits animaux.

— Après avoir dépouillé l’animal, on écharne la peau, c’est-à-dire qu’on la racle du côté chair avec un couteau à lame mousse pour enlever les débris de graisse ou autres.

On immerge ensuite la peau dans un bain contenant par litre d’eau : alun, 100 grammes ; sel marin, 50 grammes. La dissolution peut s’en faire à chaud ; mais il faut attendre que le bain soit revenu à 18°-20° avant d’y plonger la peau ; celle-ci doit être complètement couverte, puis on remue plusieurs fois par jour.

La durée d’immersion dans le bain varie selon la nature et la grosseur de l’animal ; on compte, en dessous de celle du lapin, un jour ; pour le lapin et le lièvre, deux jours ; pour le renard, trois jours ; le loup, cinq à six jours.

On écharne alors définitivement par un second grattage, de façon à obtenir du côté chair une surface lisse ; puis on fait sécher sur une corde, en ayant la précaution de frotter souvent la peau avant séchage complet.

Une fois la peau sèche, on l’assouplit en la frottant côté chair ; les extrémités de la peau étant tenues à deux mains, sur une planche tenue verticalement de champ et à bords arrondis, on tire ainsi en tous sens (opération qui porte le nom de palissonnage en mégisserie).

La peau est enfin saupoudrée de talc et frottée entre les mains comme pour un savonnage ; elle est enfin battue avec une baguette pour enlever le talc.

Un brossage et un peignage terminent l’opération.

Le Chasseur Français N°595 Janvier 1940 Page 13