Travaux de février au jardin fruitier.
— Lorsque le temps doux le permet, on continue à
tailler les arbres et à effectuer le palissage de ceux qui sont
conduits en espalier ou en contre-espalier.
Par temps de gelée, on achève la préparation et la
peinture en atelier des lattes que l’on posera lorsque la température sera
moins rigoureuse. On transporte dans les carrés les fumiers et
composts que l’on a l’intention d’enterrer par labour ou défoncement.
On achève la préparation du terrain en vue des plantations
de printemps. Celles-ci doivent être, autant que possible, faites avant la fin
du mois, s’il s’agit d’arbres à fruits à noyau, et avant la mi-mars, s’il
s’agit d’arbres à fruits à pépins.
On commence à tailler à la serpette les jeunes arbres
dont la formation est en cours.
Vers la fin du mois, on traite préventivement les pêchers
contre la cloque avec une bouillie bordelaise assez forte, ou mieux avec
une bouillie à l’oxychlorure de cuivre.
On place des auvents au-dessus des pêchers en espalier, afin
de préserver les fleurs des intempéries.
On continue, pendant tout le courant du mois et même au
delà, le traitement d’hiver des pommiers et des poiriers à végétation tardive,
tandis qu’à partir du 10, on cesse de traiter aux huiles d’anthracène ou aux
colorants organiques les arbres à fruits à noyau.
On visite chaque semaine le fruitier, pour enlever
les fruits qui commencent à pourrir et ceux qui sont à point pour la
consommation.
E. D.
Travaux de février au jardin d'agrément.
— C’est à Février qu’est consacrée la locution si
courante dans la bouche du jardinier : « Longs jours, longs froids ».
Et, de fait, en février, les jours s’allongent très sensiblement, ce qui
n’empêche pas le froid d’être encore redoutable et redouté.
Aussi, n’est-ce que vers la fin du mois que l’on peut
commencer à semer dehors, soit en place, soit en pépinière, quelques espèces
dont les graines peuvent germer à basse température : Souci double,
Thlaspi annuel, Clarkia pulchella, Pavots doubles, Coquelicots
doubles, Pieds-d’alouette de toutes tailles, etc.
Pour les semis sous châssis et sur couche, il est encore un
peu tôt, car le temps qui s’écoulerait entre ces semis et la mise en place des
plantes serait trop long pour que ces plantes puissent se conserver en bon
état. Aussi, dans le Nord et le Centre de la France, est-il plus sage, de façon
générale, de remettre les semis à la deuxième quinzaine de mars, ou même au
début d’avril.
C’est seulement dans le Midi que l’on peut semer sur couche,
ou même à froid sous un châssis pour quelques-unes, un certain nombre de
plantes à fleurs, afin d’en avoir la floraison de bonne heure. Citons, parmi
beaucoup d’autres, la Sauge éclatante, les Verveines hybrides,
les Pentstemons hybrides, les Œillets de Chine, les Œillets
d’Inde, le Coréopsis élégant, les Dahlias, le Lychnis
chalcedonica, le Nigella damascæna, etc., et quelques plantes à
feuillage : Pyrèthre doré, Cinéraire maritime, Périlla de
Nankin, etc.
Vers la fin du mois, on peut diviser et transplanter les
plantes vivaces de pleine terre fleurissant à l’automne : Soleils
vivaces, Heleniums, Asters, Anémones du Japon, Verge
d’or. C’est aussi le moment de refaire les bordures de plantes
naines : Pyrèthre gazonnant, Œillet mignardise, Céraiste
tomenteux, Statice armeria, Saxifrages divers, Aubrietia
deltoïdes, Véronique petit-chêne, etc.
En serre à multiplication, on bouture les Fuchsias, Achyranthes,
Géraniums, Anthémis, Héliotropes, Lantanas,
réservant pour un peu plus tard les Coleus, Salvias, Ageratums,
de croissance plus rapide.
On prépare le terrain, en vue de la réfection des
pelouses envahies de mauvaises herbes, par un bon bêchage à 30 centimètres
de profondeur précédé d’un décapage de l’ancien gazon que l’on place au
fond de la jauge.
Sur les pelouses à conserver, mais qui, cependant, sont plus
ou moins couvertes de mousse, on répand un herbicide, par exemple, du sulfate
de fer en neige, à la dose de 50 à 60 grammes par mètre carré.
E.D.
Pour avoir du bon terreau.
— Il faut toujours disposer au jardin d’un bon tas de
terreau en réserve, afin d’en avoir toujours à sa disposition pour les couches,
semis, amendements, etc. C’est une matière bien précieuse ; elle demande
donc toute l’attention du jardinier, de l’amateur, sa valeur fertilisante
dépendant pour beaucoup de sa constitution et de son entretien.
Constitution.
— Vieux terreau, de la terre du jardin, de la terre de
bruyère, des végétaux non utilisés, feuilles mortes, crottin, débris de paille,
fumier, du sable, un peu de chaux, débris animaux non solides, etc. Exclure les
mauvaises herbes, les cailloux et corps durs, les débris de matériaux de
construction, les noyaux et graines, les racines de plantes et tout débris
végétal ou animal qui ne se décompose pas. Il ne faut pas que le tas de terreau
soit un dépotoir.
Entretien.
— L’arroser souvent, si possible, de temps à autre avec
un peu de purin et le remanier souvent. Cette opération, qui a pour but de bien
mélanger le tout et d’aider la décomposition, de lui donner également de
l’oxygène par l’aération. Pour cela, abattre le tas de haut en bas à la fourche
crochue, bien mélanger, briser les mottes, sortir ce qui ne devrait pas y être,
et faire un nouveau tas à côté. Plus le terreau sera remué souvent et par
conséquent vérifié, homogène, fin, aéré, et peu dense, meilleur il sera.
Protection contre les vers blancs.
— Dès la fin de mars ou commencement avril, au plus
tard, mettre un lit de mousse tout autour du pied des rosiers, plantes de
massifs et d’intérêt. À défaut de mousse, on peut se servir de foin ou de
paille. Prendre la précaution de ne pas enterrer ces matières et de mettre
quelques pierres dessus pour empêcher le vent de les disperser. Cette
couverture dérobera la vue de la terre à la femelle du hanneton qui cherchera
un autre endroit pour déposer son indésirable progéniture. En effet, la femelle
du hanneton, une fois fécondée, vient vers le soir faire un trou en terre, elle
y dépose un paquet d’œufs blancs desquels sortent des larves connues sous le
nom de vers blancs, dont on connaît les dégâts. Comme ces larves creusent des galeries,
plus leur berceau sera loin des plantes, moins elles pourront atteindre les
racines dont elles font leur nourriture.
Enduit pour le greffage.
— Un produit peu cher et qu’il est facile de se
procurer, convient particulièrement comme enduit de greffage. C’est la
paraffine.
Elle s’emploie liquide à 60°. Il y a lieu d’en badigeonner
complètement le sujet et le greffon. Elle donne les meilleurs résultats.
|