Longévité des Oiseaux.
— Les petits oiseaux vivent, en moyenne, de 12 à 20
ans. Néanmoins, on a noté qu’un rossignol a vécu 25 ans en cage ; une
alouette, 24 ans ; une grive, 17 ans ; un chardonneret, 23 ans.
Mais il semble bien que ce soient là des exceptions.
Les pies vont jusqu’à 35 ou 40 ans, ainsi que les
ramiers. Les corbeaux vivraient plus longtemps : ceux centenaires ne
seraient pas rares.
Les grands rapaces peuvent aussi dépasser le siècle. Le
coucou vit 50 ans environ ; la cigogne, de 35 à 40 ans ; le
cygne, 80 ans ; le goéland et la mouette, de 40 à 45 ans.
Le record de la longévité paraît appartenir au perroquet.
Les centenaires sont nombreux dans cette espèce, et on a signalé des perroquets
ayant vécu jusqu’à 120 et 130 ans.
Quant aux perdrix, hélas ! la plupart finissent
perdreaux. Mais, s’il ne leur arrivait rien de fâcheux, on pourrait fixer la
durée de leur existence entre 10 et 15 ans.
Double bécassine.
— Dans le numéro de novembre 1939, M. Fély Designes
a fait paraître un article intitulé : Chasse de Provence. Double
bécassine et faisan.
M. Designes écrit qu’il a tiré une double bécassine
avant qu’elle ne commence ses crochets. Au départ, l’oiseau avait poussé un cri
qu’il traduit par « klet-klet ».
Je n’ai jamais vu de double bécassine. Cet oiseau étant très
rare en France, M. de la Fuye qui fait autorité parmi les grands
chasseurs de marais a écrit que la double bécassine ne faisait ordinairement ni
crochets ni arabesques. Il indique cependant à la même page que par temps froid
on a observé une double qui faisait des crochets (le cas doit être rare). Plus
loin, dans un résumé des différences essentielles entre la bécassine ordinaire
et la double, il dit, en ce qui concerne ce dernier oiseau : « vol
régulier, droit assez lent, ne crie pas en partant ».
Étant données les déclarations de M. Designes, que je
ne mets nullement en doute, il serait intéressant de savoir si d’autres
chasseurs ont vu aussi des doubles bécassines crier au départ et faire des
crochets.
Un abonné.
Quel est le plus lourd : renard ou blaireau ?
— Cette question se pose souvent entre chasseurs. Que
de paris elle a fait s’engager, que de gageures elle a fait perdre !
Pourquoi ? C’est que le profane voit le renard adulte plus volumineux que
le blaireau, par conséquent plus lourd, et ce n’est pas exact.
À conditions de vie et d’habitat équivalentes, c’est en
effet le blaireau qui est le plus pesant. Contrairement aux observations de
l’œil non averti, le blaireau a le corps plus long, plus compact, bien qu’il
paraisse plus ramassé. Son poil, il est vrai, n’avantage pas autant ses
formes ; de plus, le blaireau a une existence plus sédentaire que le
renard, il se nourrit mieux et a une propension à l’engraissement.
Dans les tableaux, dans les comptes rendus de chasse, on a
noté des blaireaux de 12 à 15 kilogrammes, même de 16 kilogrammes, tandis que
les plus beaux renards inscrits ne pesaient que de 8 à 11 kilogrammes. Ces
chiffres sont éloquents.
Pour juger, on le voit, il ne faut pas toujours se fier aux
apparences. La belle fourrure et la queue empanachée du renard, si elles ont
une certaine valeur auprès des élégantes, ne pèsent guère sur la
balance ...
Quel est cet Oiseau ?
— Un de mes voisins a trouvé, dans son pigeonnier, un
oiseau que personne n’a pu cataloguer ; en voici le signalement :
Taille : grive mauvis ;
Plumage : semblant en mue et assez mélangé ; tête noire avec
points blancs ; collier blanc dessus, genre moineau, avec plumes jaunes ;
croupion et dessous de queue jaune canari ; queue comme un moineau ;
Bec : fort, genre pinson à gros bec, gris de plomb ;
Yeux : oranges, iris assez fort ;
Pattes : fortes, calleuses ;
Aspect général : oiseau exotique, très remuant, genre travailleur.
L’oiseau vit très bien en cage et a un chant bizarre formé
de petits claquements répétés.
S’agit-il d’un oiseau exotique, échappé de volière ou d’un
passereau quelconque égaré dans nos régions ?
Il me serait agréable d’être renseigné par la voie du Chasseur
Français.
Un vieil abonné.
Réponse. — Cet oiseau n’est pas un exotique. Il
s’agit d’un embérizidé, le Bruant des roseaux (Emberiza schossiclus).
C’est un oiseau de passage assez fréquent. On le rencontre surtout dans les
roseaux et les broussailles.
J. DHERS.
Pour empêcher les furets de mordre.
— Ce n’est pas difficile, de l’avis de certains
fureteurs. Le furet, paraît-il, a une véritable répulsion pour l’oignon. Qu’on
lui présente un oignon au bout d’une baguette, il se détournera ; si, par
mégarde, il le saisit, il le lâchera aussitôt avec dégoût. Ces fureteurs
recommandent donc simplement d’introduire une fois pour toutes un morceau
d’oignon dans la gueule du furet et de le maintenir solidement quelques
instants, puis le lui laisser rejeter. Quand on saisira ensuite le furet, après
avoir frotté ses mains à l’oignon, il ne mordra plus.
Le moyen est en effet simple et économique ; il ne
coûte pas beaucoup de l’essayer et de l’adopter, s’il se révèle efficace.
À propos du faisan.
— Il y a un siècle, Maudrus faisait, le premier,
mention d’une circonstance particulière à l’histoire du faisan, celle des femelles
qui, à leur cinquième ou sixième année, cessent d’être fécondées ou ne le sont
que très peu, ce qui est dans le cours ordinaire des choses ; mais elles
prennent alors un plumage qui ressemble un peu à celui du mâle, et s’en
rapproche d’autant plus qu’elles sont plus vieilles, de sorte qu’elles ressemblent
à un mâle dont le plumage est terne et décoloré. Ce changement de plumage
dépend d’une manière plus ou moins directe de la cessation de la ponte ;
la quatrième année est ordinairement celle où le changement se complète. Alors,
la faisane n’a pas seulement les couleurs, mais elle a aussi l’éclat du mâle
auquel elle ressemble même par tout son plumage.
Le passage des couleurs ternes au plumage brillant du coq
adulte se fait d’une manière toute différente chez un jeune mâle que chez une
vieille faisane, quoique finalement, chez l’un comme chez l’autre, le résultat
soit exactement le même.
Ce changement de plumage chez les vieilles femelles a lieu
chez tous les oiseaux du même genre. Chez quantité d’autres espèces d’oiseaux,
tels que les pinsons, les rouges gorges, etc., les femelles dans la vieillesse
deviennent absolument semblables par la robe à leurs mâles.
L. TESTART.
Le léporide.
— On a pu voir, ces dernières années, à l’étalage de
certains marchands de gibier parisiens, un nouveau genre de lièvre allemand qui
répond au signalement suivant :
Fourrure d’un roux rougeâtre fauve avec fond bleuâtre :
tête grosse assez large entre les yeux allant en s’amincissant et portant de
longues oreilles de 12 centimètres environ, fines, garnies de poils fauves et
terminées par un liséré noir, brillant. Les partes intérieures et postérieures
sont longues, minces et de couleur fauve, sans blanc ; le corps est allongé
et mince ; les hanches sont arrondies, les yeux sont grands ; ces
lièvres pèsent de 4 à 5 kilogrammes. Ils nous paraissent ressembler d’une
manière frappante et étonnante au léporide anglais dont on fait un grand
élevage en Angleterre et en Allemagne. Ce léporide est un animal rustique, robuste
et très prolifique ; la femelle se fait un nid comme celle du lapin domestique ;
elle est d’une fécondité exceptionnelle ; elle porte trente-deux jours et
donne des portées de six à huit petits.
Un M. Van der Snickt, qui fut directeur du
jardin zoologique de Dusseldorf, en éleva des quantités dans un parc spécial et
les propagea en Prusse, et même dans toute l’Allemagne. Le léporide est un
animal obtenu par le croisement du lièvre et du lapin domestique.
Vainement Buffon essaya pendant dix ans de créer le
léporide ; il a fallu toutes les ruses et toute la puissance de l’homme
pour arriver à ce résultat.
C’est M. Cayot, par son livre : Lièvres,
lapins, léporides, qui fut le vulgarisateur en France du croisement du lièvre
français avec le lapin domestique, dont il avait obtenu des résultats multiples
et sérieux.
La chair du léporide cuite est de couleur grise ; elle
a peu de différence comme goût, avec celle du lièvre, si ce léporide a été
élevé et nourri au grand air et si l’on relève, huit jours avant de le
sacrifier, la saveur de sa chair en lui donnant comme nourriture : du
céleri, du persil, du cerfeuil et du thym.
Les léporides lâchés en plaine et au bois ne se terrent
point ; ils grattent la terre avec leurs pattes et font des gîtes où ils
se pelotonnent les corps aplatis ; chassés au chien courant, ils se font
battre comme des lapins, mais ils n’ont pas le fond, ni du lièvre, ni du lapin.
L. TESTART.
Perdrix ou perdreau ?
— Cette question se pose bien souvent devant l’oiseau mort,
si la différence de teinte des pattes, les caractéristiques des joues ne
permettent pas d’emblée l’identification. Voici un moyen bien simple qui permet
de distinguer facilement un perdreau de l’année d’une perdrix. Soulever, entre
le pouce et l’index, l’oiseau mort, en le tenant par la mandibule inférieure du
bec : s’il s’agit d’un perdreau, le poids du corps suffira a taire plier
la matière cornée qui est encore peu résistante ; s’il s’agit d’une
perdrix, le bec tiendra bon.
De nouveaux nuisibles ?
— Nous aurions d’autres noms à ajouter à celui du
lapin ; d’autres dévastateurs de nos cultures se seraient révélés. Jugez-en
plutôt.
Une démarche a été faite dernièrement par un sénateur pour
obtenir du ministère de l’Agriculture, le classement dans les animaux nuisibles
du faisan. Oui, nous disons bien du faisan, du coq-faisan pour préciser. Dans un
département de l’Ouest, il a été pris sans attendre un arrêté « autorisant
les propriétaires ou ayants droit à détruire, en lieu clos, les coqs-faisans préalablement
pris à la mue, sur autorisation individuelle délivrée par la Préfecture, etc. »
Dans un autre département, ce sont : cerf, biche et
chevreuil qui sont décrétés animaux nuisibles, à cause de « leur nombre
excessif et des dégâts importants qu’ils font aux cultures ».
Mais ce n’est pas tout. Voici un pronostic effarant relevé
dans un article récent : « Si leur destruction n’est pas assurée à
brève échéance, les bois, jardins, champs seront ravagés, les récoltes
anéanties », et c’est du lièvre qu’il est question, oui, du lièvre que l’on
donnait l’année dernière comme étant en voie de disparition.
Alors, tous les cris d’alarme : « La chasse se
meurt », « Le gibier disparaît », « Repeuplons »,
etc., n’étaient donc que des boniments ; ou tous ces gibiers seraient-ils tombés
du ciel cette année ?
Hélas ! ce n’est pas encore maintenant que faisans,
cerfs, biches, chevreuils et lièvres, pourront être, dans notre pays,
considérés comme des animaux effectivement nuisibles.
M. G.
Les lièvres qui « tiennent ».
— Après les notes de janvier 1939 de M. Roost et
celle de M. Salam, de janvier 1940, je viens signaler que moi aussi j’ai
vu le même cas se produire.
C’était en novembre 1938, j’arpentais un champ labouré,
quand, devant moi. j’aperçois des débris de fumier (le champ en était parsemé
pour sa fumure) qui remuaient à quinze pas devant moi. Après avoir observé plus
attentivement et avoir avancé de trois ou quatre pas, je voyais un beau lièvre
abrité bien peu par un sillon qui avait l’air de me narguer et n’avait pas du
tout de velléité de fuir. Que faire ? Je le visais en avant du museau,
pensant que le bruit de la détonation l’obligerait à quitter son gîte. La
charge fit un trou dans la terre devant son nez ; je le vis nettement rentrer
le cou dans les épaules au coup, mais il ne bougea pas. Devant cette
obstination, je décidais de répéter le coup ; il fit alors un bond énorme
et disparut.
Ceci confirme qu’il n’est pas rare de passer à côté d’un
lièvre au gîte, sans s’en douter, et qu’il ne déguerpit souvent que si on l’y
oblige.
CLARET, abonné.
Non, le renard n’est pas un malin.
— Permettez.moi par ces lignes, de venir corroborer les
dires de M. Marcel Rouquette, abonné comme moi au Chasseur Français
et répéter avec lui : Le renard n’est pas malin.
Le fait que je tiens à vous raconter est beaucoup plus
récent, puisqu’il date du 11 novembre 1938. Comme tout le monde le verra,
ce n’était pas l’armistice pour notre compère le renard.
Huit jours avant ce matin tragique, je me trouvais
pareillement, par une matinée ensoleillée de l’été de Saint-Martin, sur le bord
de l’ancienne route d’Auxerre, finage de Beines-Yonne. La route à flanc de
coteau surplombe à cet endroit un petit ravin vers lequel mon cher compagnon
m’entraîne toujours ; à ce moment, son flair subtil le fit descendre et
fouiller les broussailles ; je l’encourageai, mais, ne voyant rien, je fis
remonter mon chien, en me retournant, quelle ne fut pas ma surprise de voir sur
la bordure du chemin, à vingt pas devant moi, un autre chien — du moins je
le pris pour un chien — de même couleur que le mien, qui s’en allait
lentement, tranquillement, lorsque, vingt mètres plus loin, empruntant une
saignée de la route, il descendit avec le même flegme dans ce ravin, là, plus
profond.
À cet instant seulement et à la vue de sa tète, je pus
l’identifier : c’était un superbe renard roux. Sa disparition fut si vive
que je n’eus pas le temps de tirer. Je dois avouer que j’ai hésité devant la
faiblesse du plomb que j’avais dans mon fusil, du 7 et du 5.
J’en étais resté là avec une légère sensation.
Enfin, huit jours après, je me trouvais dans les mêmes
parages, à cinq cents mètres environ de la première apparition, en plein bois,
toutefois dans une belle éclaircie de sapins ; mon chien menait à voix un
lapin et, comme bien l’on pense, j’étais tout entier à mon compagnon et au
lapin que j’espérais voir et tirer, quand, tout à coup, — il devait en
être ainsi — je tournai la tête et je vis, bien cette fois, mon fameux
renard qui venait à petits pas sur la menée de mon chien. Je m’arrête ; il
s’arrête aussi, me regarde, cependant que, sans hésitation, alors qu’une
quarantaine de mètres nous séparaient, je lui envoie mon coup de 5 en
plein travers droit. Et, tout à mon bonheur, Je le vis s’écrouler foudroyé,
sans mouvement. Le dénouement fut aussi rapide qu’imprévu.
Et moi de conclure avec votre aimable correspondant, dussent
en souffrir la fable et la légende ;
« Non, le renard n’est pas un malin. »
En terminant mon récit, j’ajoute ce détail : à l’autopsie
de mon renard, celui-ci n’avait dans son sac qu’une souris avec quelques fruits
et herbes trouvés.
Un autre, un charbonnier celui-là, fut tué le même jour par un
jeune voisin. Et il en reste trop malheureusement.
A. PERRIER.
Le lièvre se reproduit-il en captivité ?
— À maintes reprises, votre journal a publié des notes
d’abonnés sur ce sujet.
Je viens, à mon tour, vous signaler les faits suivants, de
nature à apporter une réponse affirmative de plus à cette question.
Il y a plus d’un an, j’avais eu l’occasion, au cours d’une
chasse, de capturer vivants deux petits levrauts. Grâce à des soins, ils ont pu
vivre, se développer et ils étaient même devenus très familiers. Comme je
savais qu’il y avait un mâle et une femelle, je les avais mis chacun dans une
case de mon clapier.
Au bout de six mois, je résolus de les mettre ensemble
quelques jours et de les séparer à nouveau après. J’eus le plaisir
d’enregistrer la naissance d’un levraut dans le délai normal ; il se
développa et actuellement pèse 2 kilogrammes. Les parents pèsent
respectivement, le mâle 2kg,750, la femelle 2kg,500. J’ai
répété cette opération, et la hase est prête à mettre bas, à nouveau.
Je me propose de lâcher toute la famille dans mon parc un de
ces jours, afin de le repeupler en lièvres, heureux d’être fixé maintenant sur
le cas de leur reproduction en captivité.
L. C., abonné de Sologne.
Pour bien réussir au furetage.
— Il y a des moments où le furetage réussit bien mieux.
En principe, il faut ne commencer que deux ou trois heures après le lever du
soleil et terminer deux ou trois heures avant son coucher. S’abstenir par temps
de pluie ; le brouillard, un temps doux, sont particulièrement propices.
Côté furet, celui-ci doit être mis préalablement au régime
de la viande crue, viande de veau de préférence, ce qui n’empêche pas de lui
donner sa friandise, lait tiède avec du pain. Il faut bien le nourrir, car une
alimentation insuffisante l’anémie, lui enlève sa vigueur et ses moyens.
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