Travaux de mars au jardin fruitier.
On continue à tailler les arbres à fruits à pépins en
activant plus particulièrement ce travail en ce qui concerne le poirier, de
végétation plus précoce que le pommier.
On réserve, pour la fin, les arbres vigoureux et
les jeunes arbres en formation.
On taille aussi la vigne et, vers la fin du mois, le
pécher.
On peut continuer à effectuer les traitements
d’hiver sur les pommiers à végétation tardive, et ce, pendant tout le mois,
alors que, sur les poiriers, il faut cesser d’employer les produits
ordinairement utilisés pour ces traitements, dès que l’on peut
apercevoir un liséré vert entre les écailles du bourgeon.
Le badigeonnage des écorces, avec des produits très
concentrés, en vue de la destruction de certains parasites exceptionnellement
difficiles à détruire comme le Kermès du poirier, donne les meilleurs
résultats en mars.
Les traitements, la taille et le palissage à l’osier
terminés, on se hâte d’achever le labour avec fumure du terrain.
Dans les terrains froids et humides, où il n’a pas
été possible de planter des arbres avant et pendant l’hiver, on peut
encore faire ce travail, mais il ne faut pas, autant que possible, dépasser
le 15 mars. On aura des chances de réussir, si l’on ne néglige pas les
soins consécutifs pour les arbres ainsi plantés tardivement.
Dans la première quinzaine de mars, on continue les
greffes en fente et à l’anglaise pour les poiriers ; dans la deuxième
quinzaine, on greffe, à leur tour, les pommiers. Tout à fait au début du
mois, on peut encore rabattre certains vieux pommiers que l’on
désire regreffer en couronne vers la mi-avril.
Pour tous ces greffages, utiliser les rameaux greffons
prélevés et mis de côté en janvier.
Travaux de mars au jardin d’agrément.
Semis.
— Beaucoup de plantes à fleurs peuvent déjà
se semer en pleine terre en mars ; mais, si l’on veut avoir des fleurs de bonne
heure, il est nécessaire de faire ces semis sous châssis et sur couche pour un
grand nombre d’espèces.
Parmi les plantes annuelles, à semer sur couche dans la
deuxième quinzaine du mois, citions les Œillets d’Inde, les Verveines
hybride, les Zinnias, la Sauge éclatante, les Pétunias,
Les Pentstemons, les Reines-Marguerites, le Cosmos bipinné,
le Gaura de Lindheimer, les Coreapsis annuels, les Balsamines,
le Pyrèthre doré, les Mufliers grands ou nains qui, toutes,
pourront être plantées en mai dans les corbeilles et les plates-bandes.
Quelques plantes à plus grand développement, pour isoler,
peuvent être semées dans les mêmes conditions. Telles sont : le Datura d’Égypte
double, le nicotiana colossea, le Ricin sanguin, le Wigandia,
le Solanum robustum, le Solanum marginatum, les Dahlias,
etc., etc.
Enfin, un certain nombre de plantes grimpantes, dont en veut
garnir de bonne heure berceaux et treillages, sont à semer en mars sur couche,
par exemple, le Cobæa scandens, l’Eccrémocarpe grimpant, les Capucines
hybrides de Lobb.
Au nombre des espèces annuelles qui peuvent se semer en
plein air, vers la fin du mois, on peut citer les Clarkias, les Coquelicots
et Pavots doubles, l’Eschcholtzia de Californie, les Gilias,
la Nigelle de Damas, les Œillets de Chine, les Pieds-d’Alouette,
le Souci des jardins double, et, parmi les espèces grimpantes, les Pois
de senteur.
Multiplication des plantes vivaces à floraison d’automne.
— Mars est le meilleur moment de l’année pour s’occuper de la multiplication
par éclatage des touffes, des plantes vivaces de plein air qui doivent fleurir
à la fin de l’été et à l’automne : Asters, Solidagos, Anémones
du japon, Héléniums, Chrysanthème des lacs, Phlox paniculés,
etc.
C’est aussi le moment de refaire les bordures de plantes
vivaces à fleurs : Iris pumila et germanica, Œillet
Mignardise, Gazon d’Espagne, Saxifrages divers, Aster alpinus,
Campanule naine, Ceraiste tomenteux, Plumbago Larpentæ, Germandrée
Petit-Chêne, Hémérocalles, Funkias, Vittadinia triloba,
etc., etc.
Bouturage en serre de plantes molles.
— On continue, en mars, le bouturage d’un certain nombre de plantes vivaces non
rustiques à planter en mars dans les corbeilles. Le bouturage se fait dans la
serre à multiplication ou sur couche tiède. En particulier, le Salvia splendens,
les Ageratums, les Coleus, les Alternantheras, les Telantheras,
bouturés en mars, fournissent encore des plantes suffisamment fortes pour être
plantées en mai.
On bouture aussi les chrysanthèmes.
Emploi du sable pour les boutures.
— La tourbe, la terre des mares, la terre de bruyère,
le loam ou terre franche, les décombres, la blocaille et le sable doux et
graveleux, conviennent, séparés ou combinés, à la culture et à la
multiplication des arbres et des plantes d’ornement.
Les semis, les replants, les boutures retrouvent dans les
manipulations l’équivalent du sol qui leur convient et y puisent une nourriture
abondante ; mais, parmi ces substances, simples ou composées, il n’en est
point dont l’emploi soit plus digne d’observation que le sable. Sa perfection
consiste dans sa finesse, sa blancheur et sa pureté. Sans rechercher jusqu’à
quel point ce sable contient en lui-même des propretés végétatives, des
expériences nombreuses prouvent qu’il n’est point de terres auxquelles il ne
puisse être avantageusement mêlé ; l’extrême division de ses molécules,
couvrant alors un sol trop compact, favorise l’extension de ces faibles
radicules qui ont souvent à la fois la finesse du cheveu et la mollesse de la
gélatine.
Pendant longtemps, on se contenta de répandre sur la surface
des caisses où l’on implantait les boutures une simple couche de ce sable
blanc, dans le seul but de prévenir la moisissure et la pourriture. On ne
songeait point à y faire enraciner les boutures, mais l’observation fit
reconnaître l’efficacité du sable blanc, non seulement dans les cas où
l’organisation délicate de la plante exige essentiellement un sol extrêmement
divisé, mais encore pour les boutures des arbres et des arbrisseaux toujours
verts, faites dans le courant de l’été, à l’ombre, mais à l’air libre, et
surtout pour les boutures faites sous verre pendant l’automne, des arbres et
arbrisseaux à feuilles persistantes les plus délicats et pour les plantes les
plus robustes d’orangerie, tels que les fuchsias, etc. Dans une telle
situation, les boutures, assurées contre la pourriture et la moisissure,
échappent facilement à toutes les chances contraires de la mauvaise
saison ; du léger renflement qui se forme insensiblement à leur base
s’échappent, dès la naissance du printemps, des racines vigoureuses ; les
empotages peuvent par conséquent se faire plus tôt et les plantes nouvelles
deviennent plus en état de résister aux rigueurs du prochain hiver et, par un
procédé aussi simple, qui n’exige que de la patience et des soins de propreté,
on obtiendra chaque année, seulement à l’aide de quelques châssis, une immense
quantité de plantes parfaites provenues de petites boutures faites seulement dans
les espèces d’arbres et arbrisseaux dont on ne peut pas se procurer de bonnes
graines ; les semis étant toujours le meilleur comme le plus rapide moyen
de multiplication.
Des sylviculteurs et des jardiniers ont fait des boutures
dans un sable fin blanc et doux, qu’ils se sont appliqués à rendre encore plus
pur, en le dépouillant par le lavage d’un peu d’argile qui se trouvait mêlée
avec la silice. Ils ont fait des boutures en pleine terre, à l’ombre, au pied
d’un mur et sous un simple châssis, puis dans une grande serre dans des pots
plongés dans la mousse fraîche.
Ils ont employé pour les petites boutures des cloches
aplaties ayant quelques centimètres de hauteur et ne laissant qu’une petite
distance entre la tête des boutures et le verre ; les boutures ont été
transplantées dans des caisses longues. Les intérieurs des cloches étaient
chaque jour essuyés et étaient ombrées pour garantir les boutures des coups de
soleil.
On n’a éprouvé aucune pourriture, les vers n’ont point
troublé la surface des pots, comme cela arrive avec la terre de bruyère.
La couche de sable était tellement épaisse que le pied de la
bouture y était plongé et c’est dans ce sable moyennement humide que
l’enracinement a eu lieu. Quand l’hiver est doux, les boutures, qui ont été
placées au dehors dans un coffre recouvert d’un châssis, se comportent bien si
on empêche l’accès de la gelée et favorise l’entrée de la lumière. On a produit
ainsi quantité de plants et de plantes d’organisation robuste qui prouvent la
bonté de cette méthode, principalement pour les plantes à racines fibreuses et
pour la culture des plantes exotiques qui, depuis quelques temps, fait de très
grands progrès en France.
Louis TESTART.
Pour activer la pousse des boutures.
— Sait-on que le miel ordinaire peut être employé en
floriculture pour stimuler la pousse des racines des boutures ?
Les expériences préliminaires faites par des fermes
expérimentales au Canada ont mis en lumière, l’utilité du miel sous ce rapport
et un essai très complet, qui a été fait en mars, a établi qu’une solution de
miel à 25 p. 100, exerce un effet très favorable sur les racines des
boutures de cèdres et de chrysanthèmes et souvent, très avantageusement, la
comparaison sous ce rapport avec les ingrédients chimiques à base d’hormones employés
pour cela.
(De L’Abeille du Canada.)
Le fraisier des bois au jardin.
— Le fraisier des bois peut se transporter des bois
dans nos jardins ; il y produit abondamment et quelquefois en deux
saisons, des fruits assez gros et parfumés, s’il est bien abrité. La première
récolte qu’il donne sans abri et sans secours étrangers est vers le 25 mai
et se prolonge jusqu’au 25 juillet. On se trouvera bien de les planter en
terre fraîche et dans une situation un peu abritée des rayons trop vifs du
soleil.
Cette variété se reproduit franche par ses graines ; le
semis se fait dès qu’elles sont mûres à la fin juin, dans un petit coin de
terre légère, douce, extrêmement divisée après l’avoir bien égalisée ; ce
premier produit beaucoup de coulants qui s’allongent au loin sur la
terre ; de distance en distance, ils sont garnis de nœuds, il n’y a jamais
que la moitié de ces nœuds ou yeux placés alternativement, qui se développent
en nouvelles plantes.
Haies pour jardins.
— Comment les constituer ? Quel est l’arbuste ou
la plante à choisir ?
La préférence de la plupart des connaisseurs va à
l’aubépine. Celle-ci est une espèce d’alizier, appelé aussi épine blanche.
C’est le meilleur des arbustes d’Europe pour former des haies destinées aux
enclos des jardins.
On multiplie l’aubépine par semis de graines, greffage et
marcottage.
La graine est récoltée aussitôt mûre et mise en terre
sur-le-champ ou doit au moins être conservée dans du sable frais. Il faut lui
laisser sa pulpe, par conséquent semer le fruit entier en le recouvrant de
terre.
À noter que les semences doivent être peu recouvertes de
terre, d’autant moins que le terrain est plus serré.
Les aubépines se plaisent partout, mais particulièrement
dans les terres fortes et qui ont beaucoup de fond.
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