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Travaux de culture en mars.
Le nitrate de chaux vaut le nitrate de soude.
Gaz des forêts. Fabrication du charbon de bois.
L’eucalyptus réussit-il en France ?
Ce que sont les chambres d’agriculture.
La traite des vaches après le vêlage.
Valeur alimentaire des féveroles.
Hygiène des écuries et étables.

Travaux de culture en mars.

Effectuer les semailles de printemps : blés de mars, avoines, orges, trèfle, luzerne, sainfoin, minette, vesce, pois gris. Plantation des pommes de terre et des topinambours. Préparer les terres destinées aux betteraves. Dans le Midi, on commence à semer le maïs. Dans le Centre, herser et biner les céréales d’hiver après avoir répandu 60 à 100 kilogrammes à l’hectare de nitrate de soude ou de nitrate de chaux sur celles qui ont souffert de l’hiver. Des essais ont montré que des épandages de superphosphate de chaux étaient aussi à conseiller.

Herser et étaupiner les prairies. S’il y a de la mousse, la détruire au préalable en répandant 300 kilogrammes de sulfate de fer en neige à l’hectare. Arroser au purin dilué. Semer les graines de prairies nouvelles, de préférence dans une avoine de printemps.

Détruire les mauvaises herbes dans les céréales, en pulvérisant 800 litres à l’hectare d’une solution à 10 p. 100 d’acide sulfurique du commerce (avoir soin de verser toujours l’acide dans l’eau, lentement, en remuant avec un bâton).

Le nitrate de chaux vaut le nitrate de soude.

— Nous tenons à rappeler que le nitrate de chaux peut, dans tous les sols et pour toutes les cultures, remplacer le nitrate de soude, à dose égale.

Le nitrate de chaux, produit en France et livré à des prix plus avantageux que le nitrate de soude, est même plus recommandable que ce dernier, dans toutes les terres argileuses ou pauvres en chaux.

Les agriculteurs qui ne sont pas encore habitués à employer le nitrate de chaux peuvent l’utiliser sans crainte d’insuccès.

Gaz des forêts. Fabrication du charbon de bois.

— On s’occupe beaucoup en ce moment de la transformation des automobiles pour les mettre en mesure d’employer les gaz des forêts. Il y a lieu d’abord d’organiser des dépôts de charbon et de bois préparés pour être employés dans les gazogènes. L’État ou des sociétés devraient en prendre l’initiative dans chaque région. Dans certaines contrées, on ne fait plus de charbon de bois, il faudra se mettre à en refaire en vase clos, partout où il y a du bois. Dans les scieries on pourra se procurer des fours métalliques et on convertira les déchets en charbon, que l’on changera en braisette prête à être employée dans les gazogènes ; il existe un appareil à cet usage qui donne de bons résultats.

Pour obtenir un bon charbon, il faut ne débiter le bois qu’au-dernier moment et n’employer que du bois sec non mouillé. On aura avantage à employer du charbon de distillation qui est plus sec et brûle mieux, ce qui serait intéressant pour les voitures de tourisme. Un mélange des deux charbons de distillation et vase clos pourrait être employé avantageusement. Il paraît que le Comptoir du charbon de bois épuré va créer 525 dépôts pour le ravitaillement des gazogènes. Il y aurait intérêt à ce que les usines de distillation continuent à bien fabriquer : cette fabrication ralentit en ce moment.

L’alcool méthylique, qui jusqu’à ces temps derniers était employé en totalité à la dénaturation de l’alcool éthylique à raison de 5 1itres pour 100, absorbait toute la fabrication ; mais, par suite d’une décision administrative, la proportion de l’alcool méthylique employé à la dénaturation serait abaissée de 50 p. 100 à 2,5 p. 100.

L’eucalyptus réussit-il en France ?

— Sous le climat de Paris, il a été fait plusieurs essais de plantations, notamment au bois de Boulogne. Ils n’ont pas été concluants, l’eucalyptus et ses racines gelant l’hiver quand le froid se fait sentir et se prolonge. Dans des régions plus chaudes, dans le Midi, dans les régions côtières de Provence et de Bretagne, les plantations d’eucalyptus ont plus de chances de réussir, et on en voit en plusieurs de ces régions.

Ce que sont les chambres d’agriculture.

— Chacun sait que les Chambres d’Agriculture, qui remplissent auprès des Pouvoirs publics le rôle d’organe consultatif et professionnel des intérêts agricoles, sont les institutions professionnelles publiques (établissements publics) de l’agriculture.

Elles ont aussi des attributions économiques étendues et que ne limite que l’insuffisance de leurs ressources.

Mais comment sont-elles composées ? Comment fonctionnent-elles ? Que font-elles ? Que sont la constitution, la composition, le rôle, l’action des Chambres régionales d’Agriculture et de l’Assemblée permanente des présidents des Chambres d’Agriculture ? Pour le savoir, demandez à Chambres d’Agriculture (11 bis, rue Scribe, Paris-IXe) la petite notice « Ce que sont les Chambres d’Agriculture » qui vous sera adressée gratuitement sur simple demande.

La traite des vaches après le vêlage.

— Dans nombre de régions, on a l’habitude de traire les vaches peu de temps après la naissance du jeune veau. C’est là une pratique à abandonner, car elle peut avoir des conséquences dommageables ; chez les fortes laitières, en particulier, elle prédispose à l’apparition de la fièvre vitulaire ou fièvre du lait.

Traire trop tôt, surtout lorsque la traite est poussée à fond, entraîne une modification profonde et trop rapide dans la circulation sanguine, déjà perturbée par la mise-bas, et qui peut entraîner l’anémie des centres nerveux, à laquelle serait due la fièvre vitulaire.

Donc, et surtout chez les vaches fortement nourries et fortes productrices en lait, on doit attendre au moins quatre ou cinq heures après le vêlage avant de procéder à la première traite ; encore, celle-ci ne sera-t-elle que partielle.

On évitera de traire à fond et l’on renouvellera cette traite partielle, quatre ou cinq fois dans les premières vingt-quatre heures.

Valeur alimentaire des féveroles.

— La teneur de cet aliment en matières azotées, dépasse de beaucoup, plus du double, celle de l’avoine. La composition du grain de féverole est assez variable ; elle se rapproche de la moyenne suivante :

Eau 14,65 p. 100.
Matières protéiques 27,79 —
Matières grasses 01,07 —
Matières non azotées 53,57 —
Matières minérales 02,92 —

Dans le grain de féverole, il y a 90 p. 100 de l’azote total à l’état de matières albuminoïdes, les plus précieuses des matières protéiques. Il s’agit donc d’un aliment concentré tout indiqué pour compléter avantageusement les rations des animaux de ferme, quelle qu’en soit l’espèce.

Cet aliment ne peut être échauffant que par suite d’un usage excessif. L’égrugeage et surtout la macération et la cuisson en facilitent la digestion. Il est prudent de ne distribuer les féveroles que quelques mois après la récolte, au printemps, au plus tôt. Leur conservation en greniers exige des pelletages énergiques et fréquents, surtout au printemps.

Hygiène des écuries et étables.

— Comme à l’homme, aux végétaux, il faut aux animaux, surtout aux animaux de ferme, de l’air et de la lumière, pour avoir et conserver toute leur vitalité.

Le soleil a une action très marquée et les animaux qui sont privés de lumière ont vite fait de s’étioler, de perdre vigueur, forces et entrain, et même d’être atteints de maladies.

L’air respirable joue également un grand rôle dans la vie animale. Pour se bien porter, il faut un cubage d’air suffisant et éviter le surpeuplement des locaux. Que de maladies d’épidémies se développent dans les endroits privés d’air et de lumière, ou insuffisamment pourvus de ces deux sources de vie !

À la ferme, air et rayons lumineux doivent, par conséquent, pénétrer abondamment dans tous les locaux servant d’écuries et d’étables qui seront agencés convenablement et peuplés en rapport avec leur espace.

Cela ne serait pas complet. Il faut également faire régner la propreté dans les litières et sur les animaux. Les murs seront blanchis à la chaux et ce blanchissage se fera au moins une fois chaque année.

Le Chasseur Français N°597 Mars 1940 Page 171