Accueil  > Années 1940 et 1941  > N°598 Avril 1940  > Page 234 Tous droits réservés

Travaux de culture en avril.
Les fanes de pommes de terre.
Végétaux à enfouir verts comme engrais.
Les poules qui se déplument.
Peut-on engraisser les moutons avec du regain ?
Herbes pour lapins.
Allaitement artificiel des veaux.
N’engraissez pas vos porcs au-delà de 100 kilos.

Travaux de culture en avril.

Hersage et roulage des céréales d’hiver. Binage des plantes semées en lignes avant l’hiver. Continuer la plantation des pommes de terre et des topinambours ; Biner les tubercules plantés en mars. On peut encore détruire les mauvaises herbes à l’aide de l’acide sulfurique dilué. Nitrater ensuite pour ranimer la végétation.

Semer : fèves, fèveroles, choux, betteraves, carottes, rutabagas, moutarde, houblon, tabac, en terrains bien exposés. Nettoyage des vieilles houblonnières.

Récolter le seigle en vert, le colza, le maïs à fourrage. Étaupiner, herser et rouler les prairies. Les irriguer abondamment.

Les fanes de pommes de terre.

— Les pommes de terre donnent des fanes qui, le plus souvent, font retour au sol. Les fanes, outre l’humus qu’elles formeront dans le sol, contiennent des éléments fertilisants utiles. Voici les chiffres moyens pour une récolte d’un hectare :

Azote 20,6
Acide phosphorique 4,2
Potasse 12,6
Chaux 21,1

Il est préférable de ne pas enterrer les fanes, mais de les brûler préalablement et d’incorporer les cendres. En effet, ces fanes sont souvent malades, infestées de spores de champignons, de larves d’insectes, etc., dont il est bien préférable de se débarrasser par le feu.

Végétaux à enfouir verts comme engrais.

— Dans certains pays, ce sont certaines céréales, notamment le seigle, que l’on enfouit vert. En France, la préférence va aux légumineuses et aux crucifères.

Il convient de semer ensemble des grains de plusieurs espèces, légumineuses, graminées, crucifères et autres, afin d’obtenir une récolte en vert épaisse, susceptible de se décomposer promptement lorsque son enfouissement l’aura incorporée au sol.

La vesce et la navette donnent d’excellents résultats ; en dehors de l’humus qu’elles produisent, elles affermissent le terrain, l’ameublissent et engraissent la terre davantage.

Ces notions anciennes ont été consacrées par le temps. On peut considérer ces plantes comme directement assimilables et possédant des propriétés fertilisantes immédiates.

Les poules qui se déplument.

— Cette dépravation est fréquente chez les poules tenues dans des parquets, des espaces trop restreints ; en les gardant sur terrain enherbé ou jardin, ou une cour assez grande, on obtient déjà une amélioration.

Cette manie naît parfois d’un besoin plus varié de nourriture. Pour remédier à cet état de choses, si préjudiciable à la santé des volailles, on leur jette des plumes à picorer, mais celles-ci ne remplacent pas toujours les plumes fraîches qui contiennent encore une matière pulpeuse plus ou moins sanguinolente. Il faut aussi mettre à la disposition des poules de la verdure ou, mieux encore, suspendre des choux après lesquels elles s’acharnent à picorer, distraction qui leur fait oublier l’autre. En outre, remplacer une partie du grain par un mélange de son et de pommes de terre cuites servies tièdes surtout le matin. Incorporer à la ration de la farine de viande ou, à défaut des déchets de boucherie cuits et divisés, à remplacer de temps à autre, par du sang frais ou cuit.

Un peu de fleur de soufre produit parfois aussi un effet utile, mais en cessant une semaine sur deux, ou cinq jours sur quinze. Il faut surtout varier l’alimentation.

Peut-on engraisser les moutons avec du regain ?

— Un mouton complètement nourri à l’étable consomme par jour 2kg,300 de regain et il lui faut quatre-vingt jours environ pour être gras. L’engraissement par le regain seul n’est donc pas avantageux, surtout si le fourrage n’a pas été bien récolté. Quand la qualité des herbages d’une contrée ne permet pas d’engraisser complètement au pâturage, on réussira par la stabulation, si l’on prend soin de joindre au foin des substances alimentaires convenables.

Voici une ration :

    Sainfoin, 0kg,500 à 1 kilogramme ;
    Betteraves, 1 à 2 kilogrammes ;
    Fèves ou vesces, 0kg,500 ;
    Carottes, 1 kilogramme ;
    Un peu d’avoine ;
    Paille à volonté.

Herbes pour lapins.

— Pour éviter les trop longs trajets le long des chemins, dans les près, il est préférable d’avoir à sa portée de l’herbe pour les lapins. Un petit coin de terrain, voire du jardin familial, sera réservé à cette culture. Il ne faut pas oublier, en effet, que le lapin est avant tout un herbivore.

Un mélange, à proportions égales de graines de luzerne, de minette, de trèfle blanc, de sainfoin, conviendra particulièrement pour l’ensemencement de ce petit parc à fourrage vert. L’époque où la végétation de chacune de ces plantes atteint son plus grand rendement, étant différente, on aura de l’herbe tout l’été. C’est la minette qui se développe le plus rapidement, puis trèfle et sainfoin, et enfin luzerne.

Ne pas oublier de planter également un carré de choux et de colza, pour l’hiver et le printemps, les lapins en sont friands, et cette provende leur réussit très bien.

Allaitement artificiel des veaux.

— Pour éviter les accidents qui peuvent se produire par l’allaitement artificiel, notamment la diarrhée assez fréquente chez les veaux nourris ainsi, il faut prendre certaines précautions.

    1 ° À des heures régulières, distribuer des rations normales, plutôt moins que plus ;

    2° Veiller à ce que le seau oui contient l’aliment soit toujours en parfait état de propreté, le biberon également ; les laver soigneusement et les ébouillanter après chaque distribution ;

    3° Donner des laits non altérés, proprement recueillis et bouillis. Éliminer ceux qui sont aigres ou douteux ;

    4° La ration sera tiède, 35 degrés environ, lorsqu’elle sera donnée ;

    5° Quand on utilise des laits écrémés et qu’on les complète par d’autres aliments (farineux, fécules, produits industriels, etc.), ceux-ci seront entièrement cuits.

N’engraissez pas vos porcs au delà de 100 kilos.

— Certains s’enorgueillissent parfois encore de posséder des cochons « fins gras » de 300 à 400 livres. En cela, ils sont de cinquante ans en retard. Autrefois, la graisse était, en effet, plus chère que la viande ; mais c’est aujourd’hui l’inverse. Le porc maigre, au dos long, aux reins larges et aux jambons aussi développés que possible, est exigé par l’armée, par la clientèle des villes, les charcutiers et les industriels qui font des salaisons et des préparations diverses.

Vendez donc vos parcs lorsqu’ils pèsent 90 à 100 kilos ; les races précoces vous permettront d’atteindre ce poids avec des animaux âgés seulement de six à sept mois ; ils vous seront payés plus chers au kilo vif que les porcs gras que l’on produit trop souvent.

Le Chasseur Français N°598 Avril 1940 Page 234