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Comment les avions prennent leurs photos.
Grave accident évité.
Marius.
Entre marchande de lait et bonne.
Un voyageur.

Comment les avions prennent leurs photos.

— Les avions chargés de la prise de vues sont équipés de deux appareils photographiques de précision. L’un, qui prend à la verticale, fixé à la partie inférieure du fuselage, est entièrement automatique : réglé avant le départ avec la visibilité probable à l’altitude moyenne du vol, de manière à ce que les corrections soient très légères en cours de route. Tout film impressionné est aussitôt remplacé, et le magasin, qui peut être remplacé facilement et rapidement en vol, contient 125 vues.

L’autre appareil, destiné à photographier en oblique sur le côté de l’avion, se manœuvre aisément à la main, grâce à des supports et suspensions très étudiés. Il est destiné aux vues près de terre, distantes de 300 à 500 mètres.

Bien entendu, ce sont des officiers spécialistes qui opèrent avec des données sur les objets, ouvrages et régions à photographier. En outre, ces avions spéciaux sont confiés à des pilotes très habiles, sachant se défiler dans les nuages, surgir à l’altitude voulue aux moments opportuns et conserver cette altitude le long du parcours.

On s’est rendu compte, par les photos aériennes prises par la « Royal Air Force » publiées dans les revues londoniennes, de la valeur des documents pris (et les plus importants n’ont pas été livrés à la curiosité publique) et du personnel qui a réussi à les prendre. Voilà des as de la photo.

G. M.

Grave accident évité.

— Il y a des gens très impressionnables. Mon ami Poche est de cette catégorie.

Hier, je l’ai rencontré avenue de Trudaine. Il était nerveux et semblait égaré. Je lui demandai :

— Alors ... Cela ne va pas ?

— Ah ! mon cher, dit-il en me broyant les doigts, je tremble encore au souvenir du péril auquel j’ai échappé ...

— Raconte-moi cela ... Que s’est-il passé ? ...

— Voici : je suis sorti ce matin de chez moi pour aller chez le coiffeur en face. J’ai donc traversé la rue à huit heures et demie juste. Étant assis, pendant que l’on me coupait les cheveux, j’ai remarqué qu’à neuf heures juste une auto est passée dans la rue à une vitesse d’au moins trente kilomètres ...

— Eh bien ... quel rapport ? ...

— Comment ... quel rapport ? ... Mais songe à ce qui aurait pu se passer si j’avais traversé la rue juste une demi-heure après, ou si cette voiture était passée trente minutes plus tôt ! ... J’étais écrasé, tout simplement ... C’est horrible ! …

Et, tout tremblant, il me quitta pour aller avaler un rhum réparateur.

Marius.

— Ma femme est tellement jalouse qu’elle vérifie chaque jour mon argent de poche et me fait rendre compte de toutes mes dépenses.

— La mienne pousse encore plus loin la précaution : elle m’oblige, quand je sors seul, à lui remettre mon canif.

Entre marchande de lait et bonne.

— Madame trouve que, depuis quelques jours, le lait n’a plus le même goût.

— Que voulez-vous que j’y fasse ? Qu’elle se plaigne à la Compagnie des Eaux.

Un voyageur.

— Sans aigreur du reste : « Dites-moi, monsieur l’hôtelier, pourquoi donc appelez-vous ce vin du vin de Bordeaux ? L’hôtelier avec bonhomie :

— Oh ! je n’y mets pas d’entêtement, je l’appelle aussi du Bourgogne à l’occasion.

Le Chasseur Français N°598 Avril 1940 Page 256