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Calendrier pour mai.

En mai, la pêche des Salmonidés est seule permise en eaux libres ; encore ne l’est-elle pas sur toutes les rivières ; avant de s’y livrer, il est bon d’être bien renseigné à cet égard.

Dans nos contrées, la pêche du saumon devient de plus en plus difficile avec la baisse des eaux et leur clarté plus grande ; il peut en être autrement dans les fleuves côtiers et les gaves pyrénéens soumis à un régime de montée et descente des eaux, assez différent de celui de nos rivières.

La pêche de la truite bat son plein. Dans des rivières qui ont conservé un bon débit, on pourra encore obtenir de bons résultats de la pêche au ver, et des leurres métalliques ; sinon, il faudra recourir à la pêche aux insectes naturels, et mieux encore aux mouches artificielles. Vers la deuxième quinzaine du mois, apparaît la grande éphémère de mai dont la truite est friande ; mais l’insecte vivant est très difficile à escher sur l’hameçon et devient inutilisable après seulement quelques lancers. L’imitation, au contraire, dont on trouve dans le commerce des modèles parfaits, ne se déforme pas et peut durer très longtemps sans être remplacée. Il est, cependant, assez difficile de la faire parvenir au loin sur l’eau et de la présenter à la truite d’une manière convenable.

On pêche ainsi, en mouche flottante, l’appât restant en surface et revenant sur le pêcheur qui le lance en amont de lui. La moindre fausse manœuvre, le moindre sillage, mettent la truite à l’éveil et l’empêchent de se saisir du leurre ; c’est pourquoi un certain nombre de confrères ont adopté des modèles de mouches plus réduits qui, assez souvent, se montrent presque aussi efficaces.

Mai est une excellente époque pour la pêche en étang.

La carpe mord au gros ver, au cube de pomme de terre, à la noquette de chènevis, à la fève.

La tanche, qu’il ne faut guère pêcher qu’aux abords immédiats des herbiers, préfère le ver de terre à toute autre chose.

La perche n’a pas fini de frayer et ne mord pas encore très bien ; on la prend au ver, au vif, à la petite bête ou à l’asticot.

L’anguille d’étang se pêche au gros ver, de très bon matin ou tard le soir.

Le brochet, dont le frai a eu lieu en mars, est très vorace ; il prend de préférence un petit gardon ou rotangle, moins bien une carpette ou une toute petite tanche.

Dans les places claires et profondes, vers la limite des bancs de roseaux, on peut essayer la cuillère qui, assez souvent, donnera de bons résultats.

R. PORTIER.

Le Chasseur Français N°599 Mai 1940 Page 272