Quels sont ces oiseaux.
— 1° Mobilisé aux armées et étant en permission, je
suis allé faire un tour en bateau sur la prairie inondée. J’ai eu la chance
d’abattre un oiseau que je ne connais pas du tout. Voici sa description :
Poids : 650 grammes.
Plumage : dessous entièrement blanc pur, dos
noir, à partir de la partie inférieure du cou (là le noir commence comme la
forme d’une fourche) devenant gris-bleu vers la queue.
Ailes : mélangées de plumes blanches, noires et
gris-bleu, ces couleurs tranchant nettement les unes sur les autres ; le
dessous tire un peu sur les couleurs du canard pilet (mâle).
Tête : blanche, joues noires très tranchantes où se trouvent les yeux petits et noirs, huppés.
Bec : conique, rond, avec la partie supérieure en forme de crochet, légèrement denté.
Cet oiseau était avec un autre, beaucoup plus sombre, certainement la femelle.
Ne serais-je pas là en présence de harles huppés ? J’en
avais tué un spécimen il y a plusieurs années.
Jules PETIT (Saône-et-Loire), aux armées
actuellement.
Vous avez deviné juste. Il s’agit bien en effet d’un
couple de harles, mais de harles piettes (et non huppés), mâle et femelle.
— 2° Je voudrais bien savoir le nom de l’oiseau dont
voici la description :
Taille : la même qu’un rouge-gorge.
Bec : un peu long et très fin.
Cou : moyen.
Queue : droite et rouge.
Tête : noire.
Gorge : noir et tombant sur le noir tigré en allant vers la queue.
Ailes et dessus du corps : noir cendré.
Longueur du bec : 15 millimètres.
Cet oiseau ressemble beaucoup à celui qu’on appelle
queue-rouge et qui mange beaucoup de vermine l’hiver ; mais il n’est pas
si noir et il est de passage l’automne quand on sème.
Louis CAVALIER (Hérault).
Cet oiseau est le rouge-queue de murailles (Ruticilla
phenicura) ou (Phœnicurus phœnicurus). On l’appelle aussi rossignol
de murailles.
— 3° Ayant été à la chasse en hutte, j’ai tué 2 canards
dont je désirerais savoir l’espèce, et d’où ils viennent. L’un est comme
suit :
Longueur du bout du bec à la queue : 0m,67.
Envergure : 0m,67.
Bec de canard rouge avec un trait noir d’un demi-centimètre
au milieu et par le bout du bec, narines et yeux noirs. Tête vert foncé, cou
blanc sur une longueur de 10 centimètres, ensuite environ 10 centimètres
de plumes marrons ; ventre noir ; dessous de la queue marron clair et
bout noir ; ailes avec quelques plumes noires à la naissance, blanches sur
une hauteur de 11 centimètres et se terminant par des plumes noires, reflets
verts et 2 plumes marron ; dos et côtés blancs. Tout le fond du
plumage est complètement blanc. Pattes palmées rosées et ergots noirs.
Voici la description de l’autre :
Longueur du bout du bec à la queue : 0m,66.
Envergure : 1 mètre.
Bec dessous et dessus noir, longueur du bec 0m,07,
largeur 0m,01 garni de petites dents très fines. Bout très recourbé,
côtés et narines rouges, yeux noirs. Tête vert foncé ; cou et ventre
crème, dos à la naissance du cou noir en forme de V, ensuite gris jusqu’au bout
de la queue ; ailes à la naissance ; quelques plumes grises, ensuite
blanches et se terminant par des plumes gris foncé ; pattes palmées
jaune-rouge.
MILLET Julien, abonné, (Seine-et-Marne).
Le premier canard est le Tadorne vulgaire (Vulpasser
tadorne). À cette époque ce canard quitte les régions méridionales pour
aller nicher en Suisse, Norvège, Danemark, Finlande, etc.
Le second n’est pas un canard, c’est un harle et, de
façon plus précise, le Harle Bièvre (Mergus merganser). Comme le
précédent, il faisait son voyage de retour.
— 4° Abonné au Chasseur français, je serais
heureux de connaître le nom d’un oiseau que j’ai trouvé mort le 20 février
au cours d’un déplacement de mon unité. Comme le corps de cet oiseau était dans
un état de décomposition avancée, je m’excuse du signalement peu précis que je
vous donne :
Taille : un peu inférieure à celle de la corneille noire.
Bec : droit, de couleur blanc nacré, 7 à 8 centimètres
de longueur, forme complètement cylindrique allant en s’amincissant vers l’extrémité.
Queue : les plumes de la queue sont courtes par rapport à la taille de l’ciseau.
Pattes : plutôt courtes, de couleur gris-plomb,
quatre doigts dont deux en avant et deux en arrière, terminés par des ongles à
pointes acérées et légèrement crochues.
Plumage : très caractéristique. Noir sur tout le
corps avec une calotte rouge cramoisi recouvrant toute la tête. Cette calotte
prend naissance à la base du mandibule supérieur du bec, passe par une ligne
droite au-dessus de l’œil pour se terminer derrière la nuque.
Je pense que cet oiseau doit appartenir à la famille des
pies.
Marcel BERNARD, aux armées.
Cet oiseau est le Dryoccpe noir ou Pie noire (Dryocopus
martius). C’est donc un Picidé du genre Dryocope.
— 5° Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me
donner le nom de l’oiseau de proie dont description suit :
L’oiseau a été trouvé mort sur le sol par un froid
rigoureux, sans blessure apparente.
Poids : 252 grammes.
Envergure : 1m,15
Longueur du bec à la queue : 0m,50.
Longueur des plumes de la queue : 0m,22.
Longueur du cou : 8 centimètres.
Longueur des pattes : 25 centimètres.
La tête est aplatie, avec l’extrémité noire, très crochue.
Les pattes sont jaunes à griffes noires, très crochues.
Les ailes atteignent l’extrémité de la queue.
La queue est étalée à forme régulière composée de 12
plumes égales ayant 5 centimètres de large et 22 centimètres de long.
Plumage : partie supérieure presque uniformément
brun avec l’extrémité des ailes plus foncée. Les plumes du dessus de la tête
sont entièrement blanches à l’intérieur. La partie visible seule étant marron.
Dessous : beaucoup plus clair dans l’ensemble ;
les plumes de la queue sont largement striées de raies gris pâle. Les grandes
rémiges sont gris foncé à l’extrémité les 3e et 4e étant
les plus longues. Toutes sont blanches à la base.
J. PROVENT, abonné.
Il s’agit de l’autour des Palombes (Astiu palumbarius).
J. DHERS.
Jaseurs de Bohême et guerre.
— J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la note signée
M. G. qui est parue dans votre numéro de février 1940. Je partageais, en
effet, la même opinion, le même doute, le même désir d’être informé que son
auteur.
Comme mon confrère (en abonnement au Chasseur français)
je n’avais pas vu d’incursions de jaseurs de Bohême sur ma région
(Basse-Bourgogne) depuis 1938. J’ajoute même aujourd’hui qu’il ne m’a pas été
donné d’en voir ces premiers mois de 1940. Comme lui, j’avais l’intention de
demander aux chasseurs de nos autres provinces et aux ornithologues de faire
connaître s’ils avaient vu de ces oiseaux, jusque-là néfastes, précurseurs de
guerre.
Or, votre journal est resté muet sur cette question qui avait
soulevé ma curiosité et probablement celle de pas mal de lecteurs. Cependant,
le Chasseur français, vu son énorme tirage et sa diffusion dans tous les
milieux, a certainement reçu des communications après la publication de cette
note intéressante pour tous : chasseurs, savants, superstitieux, simples
curieux. Quelques lignes dans un prochain numéro faisant connaître le résultat
de cette insertion et la teneur des communications reçues seraient certainement
bien accueillies par nombre de vos lecteurs. Je serai de ceux-ci et je vous en
remercie.
M. PETIT, abonné.
Nous nous faisons un plaisir de satisfaire la curiosité bien
légitime de M. Petit.
Parmi les nombreuses lettres reçues à ce jour, nous n’en
avons trouvé aucune signalant la présence de jaseurs de Bohême en France depuis
1938.
La réputation de présageurs de guerre de ces oiseaux se
trouve donc bien entamée par cette carence.
Mais, avant de porter un jugement, attendons d’autres
communications. La présente notice nous en amènera probablement de nouvelles.
Nous aurons alors mieux d’éléments pour conclure.
La rédaction.
La caille était revenue dans la Meuse.
— Abonné du Chasseur Français depuis une
quinzaine d’années, j’ai suivi avec attention les études publiées dans votre
journal sur ce gentil gibier, et voici quelques remarques à ce sujet :
elles ont été faites sur une chasse banale dans le sud de la Meuse.
Avant la guerre de 1914-1918, la caille se rencontrait à
chaque ouverture, sauf en période extraordinaire de mauvais temps où elle avait
déjà quitté nos régions. Certaines années favorables, elle y était même très abondante.
Les temps, hélas ! ont ensuite changé et même la
présence de la caille à l’ouverture était devenue une rareté. Depuis 1924, date
de mon premier permis, je n’ai eu l’occasion d’en rencontrer qu’à quatre ou
cinq reprises différentes et en qualité relativement faible, quelques nichées
chaque année.
L’année 1938, par contre, fit exception à la règle. À
l’ouverture, on constata la présence de cailles en assez grande quantité et les
nemrods se croyaient alors revenus aux temps heureux de jadis. Dans une
certaine contrée du territoire, on en rencontrait un peu partout dans les
chaumes, céréales encore sur pied, mais surtout dans les hautes herbes des
friches où elles piétaient parfois longtemps devant les chiens avant de prendre
leur essor. L’année avait dû être très favorable à leur réussite, car toutes
étaient de belle taille et je n’ai pas constaté un seul pouillard, comme cela
m’était arrivé d’en rencontrer au cours de saisons précédentes.
En 1939, en raison des événements, il ne m’a pas été
possible de faire des constatations à ce sujet ; mais j’ai tenu à
souligner cette réapparition de la caille en souhaitant que les mesures prises
pour la protection de cet intéressant gibier permettent d’envisager le retour
de nombreuses et agréables journées de chasse à la caille à l’ouverture
prochaine ... qui, se fera en 1940, espérons-le ?
L. VIARDOT, abonné (Meuse).
Lieutenants de louveterie.
— Plusieurs lecteurs ont manifesté le désir de
connaître comment étaient nommés les lieutenants de louveterie, pour combien de
temps et s’ils ont un uniforme qu’ils doivent obligatoirement porter ?
Voici, d’après M. Colin, notre éminent collaborateur de la rubrique « Causerie
Juridique », des renseignements sur cette question.
Les lieutenants de louveterie sont, dans chaque département,
nommés par le préfet, sur la proposition du conservateur des Eaux et
Forêts ; le préfet doit donner avis de cette nomination au ministre de l’Agriculture.
La nomination n’est faite que pour un an, mais la commission
est indéfiniment renouvelable ; le renouvellement se fait tacitement, par
le seul fait qu’elle n’a pas été retirée.
L’ordonnance du 20 août 1814 détermine l’uniforme des
lieutenants de louveterie, mais le port de cet uniforme n’est pas obligatoire.
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