Trois pionniers de l’expansion française en Afrique qui
disparaissent.
M. Albert Nebout.
— Né à Auffray (Seine-Inférieure) le 29 septembre
1862, débarquait à Dakar en 1882. Sa carrière coloniale ne devait prendre fin
qu’en 1921, à son retour du Cameroun. Après avoir participé aux opérations de
la colonne Voyron dans le Fouta-Djalon, il fait partie de la mission Crampel
qui explore le Haut-Oubangui en 1890. Après le massacre de son chef et de ses
compagnons, il est membre de la mission Dybowski, chargée d’explorer la même
région. Puis il est affecté à la mission Mizon, qui cherche à atteindre le lac
Tchad par la Bénoué.
Nommé administrateur des colonies et promu chevalier de la
Légion d’honneur en 1894, il est affecté en Côte d’Ivoire où va se dérouler la
majeure partie de sa carrière. Il prend une part active à la pacification de la
colonie et exerce d’importants commandements, notamment en pays Agni.
M. Albert Nebout avait été promu, en 1931, commandeur de la Légion
d’honneur et gouverneur honoraire des colonies.
M. Henri Bobichon.
— C’est aussi dans l’ancien Congo français devenu
Afrique équatoriale qu’il débuta dans la vie coloniale. Il fit ses premières
armes sous de Brazza, fut successivement chef d’exploration, chef de poste,
puis administrateur des colonies. Il est alors envoyé dans le Haut-Oubangui que
dirige M. Liotard, commissaire du Gouvernement. H. Bobichon
commandait le poste et la région de Bangui, lorsque devait passer la mission
Marchand. Grâce à son énergie, grâce à son influence sur les populations encore
sauvages, il réussit à recruter les milliers de pagayeurs qui transportèrent la
mission et ses impedimenta sur le M’ Bourou. En récompense de ses éminents
services, M. Bobichon reçut la médaille coloniale avec l’agrafe en or « de
l’Atlantique à la mer Rouge » dont peu nombreux furent les titulaires.
M. Bobichon était officier de la Légion d’honneur, termina sa carrière
comme trésorier payeur général.
Fortuné-Charles de Chavannes.
— Né à Lyon, le 19 mai 1853, il avait été un des
principaux collaborateurs de Savorgnan de Brazza avec lequel il partit en mars
1883 pour le Congo, et c’est lui qui construisit la première « case »
de la future Brazzaville, dont il devait plus tard devenir administrateur.
M. de Chavannes fut ensuite désigné comme lieutenant gouverneur du Gabon,
fonctions qu’il exerça jusqu’en 1893 ; mais son état de santé ne lui
permit pas de poursuivre une carrière si bien commencée, il rentra en France.
On doit à M. de Chavannes deux importants ouvrages : Avec Brazza,
mars 1883-janvier 1886 et Le Congo français, sans compter plusieurs
brochures sur le développement économiques de l’Afrique française.
Avec M. de Chavannes disparaît le dernier compagnon de
Brazza dans ses magnifiques explorations et dans la première organisation du Congo français.
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