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Travaux à effectuer en septembre au jardin fruitier.
Travaux à effectuer en septembre au jardin d’agrément.
Avant de semer, contrôlez le pouvoir germinatif de vos graines.
La sagittaire.
Surveillez vos arbres fruitiers.
Plantation et semences.

Travaux à effectuer en septembre au jardin fruitier.

La taille en vert est continuée pour les pommiers.

Pour les poires et pommes, il est encore possible, dans les tout premiers jours du mois, de faire un traitement à la bouillie arsenicale, mais seulement sur ceux de ces fruits qui ne doivent pas se récolter avant fin octobre.

Pour ceux qui doivent se récolter plus tôt, on substituera à la bouillie arsenicale une pulvérisation d’un produit à base de roténone stabilisée ou un poudrage avec un produit analogue.

On continuera à récolter les fruits de fin été, puis ceux du début de l’automne.

On taillera en vert successivement les pêchers, au fur et à mesure que les fruits seront récoltés. On en terminera le palissage. On achèvera, dès les premiers jours du mois, les greffes en écusson sur amandier.

On récoltera également les prunes tardives et les raisins. Pour préserver ces derniers de l’attaque des guêpes, particulièrement nombreuses en cette saison, on les ensachera dans des sacs de crin, ou bien on placera, de place en place, des fioles à demi pleines d’eau miellée.

Travaux à effectuer en septembre au jardin d’agrément.

Courant septembre, on sème un grand nombre de plantes vivaces et bulbeuses dont les graines ont besoin d’être stratifiées après récolte : Anémones, Gypsophile paniculé, Phlox vivaces, Pivoines herbacées, etc.

Il est encore possible de semer quelques plantes bisannuelles destinées à la garniture des plates-bandes au printemps : Pâquerettes, Silène à fruit pendant, Lunaire bisannuelle, Myosotis des Alpes, Erysimum, etc. Toutes ces plantes, se développant vite, seront encore assez fortes pour bien passer l’hiver. Par contre, il est beaucoup trop tard pour semer les pensées et les giroflées.

On termine, dans les premiers jours du mois, le bouturage des géraniums à corbeilles. On fait de préférence ces dernières boutures en pots pour n’avoir qu’à rentrer les pots dans la serre froide vers le 10 octobre.

L’époque est très favorable pour bouturer, sur couche tiède, les Chrysanthèmes frutescents (Anthémis), Héliotropes, Verveines, Sauges éclatantes.

Ces jeunes plantes seront mises en pots dès qu’elles seront suffisamment enracinées. Elles seront rentrées en serre tempérée pour y passer l’hiver.

On peut encore écussonner à œil dormant les églantiers ; mais, à partir de la mi-septembre, la reprise n’est plus assurée, surtout si les nuits deviennent très froides.

Enfin, c’est le moment d’éclater, pour les multiplier, et de mettre en place les plantes vivaces rustiques fleurissant au printemps : Centhurea montana, Ancolies vivaces, Doronic du Caucase, Pavots d’Orient et Pavots à bractées, Lupin polyphylle, Pivoine officinale et Pivoine de Chine, Iris germanica, etc.

Avant de semer, contrôlez le pouvoir germinatif de vos graines.

— Vous éviterez ainsi des disconvenues, du travail et de la perte d’un temps si précieux au moment d’ensemencer. Par un moyen bien simple et peu dispendieux, jugez-en.

Prendre deux feuilles de papier buvard, les tremper largement dans l’eau. En placer une, ainsi bien humectée, sur une surface plane recouverte de papier journal, dans un local quelconque, mais où règne une température de 15 degrés au minimum et de 20 au maximum. Disposer sur ce buvard 50 ou 100 graines suivant leur grosseur et les recouvrir de l’autre feuille de buvard qui se trouve également largement imbibée d’eau. Visiter le germoir pour surveiller l’évolution et aussi maintenir humides les deux feuilles de buvard par de légers arrosages.

Les graines qui pourrissent sans germer, celles qui moisissent, sont à rejeter.

On peut facilement évaluer le pourcentage de levées en comptant les graines qui ont germé normalement, sans se contaminer. Une semence qui accuse 80 à 90 p. 100 peut être utilisée ; on n’attendra pas en vain la sortie de terre et la récolte.

La sagittaire.

— La sagittaire a pour racines un paquet de fibres piliformes un peu charnues, presque simples, un peu jaunâtre. De leur collet part une tige souterraine et rampante, d’abord très courte, terminée par un bulbe ovale, au moins de la grosseur d’une olive, enveloppés l’un et l’autre d’une ou de plusieurs membranes prolongées en gaine sur la tige ; à mesure que celle-ci s’allonge, le bulbe emporte la membrane dont une portion reste sur la tige. De l’extrémité de ce bulbe sortent des ramifications nombreuses toutes chargées de bulbes, les uns terminaux, d’autres disposés comme les grains d’un chapelet. Ces rejets acquièrent souvent plusieurs décimètres de longueur. Une substance ferme, blanchâtre, douce, amylacée, occupe tout l’intérieur des bulbes, ils ont la saveur de la châtaigne, ils sont bons à manger même crus. Il est avantageux de multiplier cette plante sur le bord des étangs, des rivières, partout où elle peut croître sans nuire à aucune production. Elle en ferait l’ornement par ses belles fleurs d’un blanc virginal, elle servirait par ses feuilles de nourriture aux bestiaux qui les recherchent avec avidité, surtout les chèvres et les porcs. Ses longues traînasses sont propres à fixer les sables mobiles et inondés, elles les bonifient par leurs débris et les disposent à la fertilité après la retraite des eaux.

Surveillez vos arbres fruitiers.

— Cette surveillance a pour but de déceler les ennemis des arbres et de leurs fruits, de les combattre et surtout de prévenir leurs ravages. Des traitements appropriés, au printemps et à l’automne, rempliront cette mission.

Mais il faut également exercer cette surveillance sur la végétation des arbres, leur comportement,  et ceci par tous les indices que la nature met en évidence pour notre enseignement. Parmi ceux-ci se trouve la mousse ; si elle apparaît sur les troncs d’arbres, c’est sinon un signe de sénilité, du moins celui du dépérissement, de l’affaiblissement. Il faut alors songer à régénérer l’arbre et même à le remplacer par une nouvelle plantation.

Tout d’abord, il faut extirper ce cryptogame qui épuise la sève, par ses nombreuses tentacules. Se servir pour cela d’un émoussoir et gratter méticuleusement l’écorce pour bien la débarrasser de ce parasite épuisant. On peut enlever le plus gros de la mousse à la main et finir avec une brosse à fils métalliques.

L’opération.se terminera par un badigeonnage à la chaux éteinte. Ensuite travailler le terrain autour de l’arbre fruitier.

Si, malgré ces soins, l’arbre continue à péricliter ou végète, il faudra sans plus tarder prévoir son remplacement.

Plantation et semences.

— Pour hâter la germination des semences (noyaux et graines), il est nécessaire de les stratifier avant de les semer. Pour cela, il faut les placer par lits séparés les uns des autres par de petites couches de sable ou de terre légère ayant 5 centimètres d’épaisseur chacun. Effectuer cette opération dans des pots ou en pleine terre.

Les pots sont fermés et mis en terre à 0m,50 de profondeur au pied d’un mur exposé au midi. On peut aussi les placer dans une cave.

Si elles ne commencent pas à germer en février, on leur donne un léger arrosage. On les retire pour les mettre en terre au mois de mars.

Le Chasseur Français N°601 Septembre 1941 Page 418