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Habitation économique

La répercussion des grands événements dépasse de beaucoup leur limite et la guerre vient de donner au problème de la reconstruction une place de premier plan.

Pour restaurer les cités dévastées, une conception nouvelle s’impose, commandée par des moyens financiers très réduits. Il faut donc bâtir des logis adaptés aux besoins et aux conditions de vie de ceux qui vont les occuper et en soumettre l’exécution aux règles de l’hygiène et aux exigences du goût.

Si l’on peut soutenir que chacun a le droit de construire sa demeure à sa guise, on ne saurait nier que l’ensemble des maisons privées constitue la physionomie d’une ville et que, pour obtenir un aspect général agréable, il serait bon de conserver le caractère régional, en utilisant les procédés modernes de construction.

Nous commençons une série de petites habitations par la présentation d’un bungalow étudié économiquement et susceptible de durer, sous réserves d’un sérieux entretien. Ce projet de notre confrère R. Bischoff a été primé par la Fédération des Communes Forestières.

La maison se compose, pour un logement de deux personnes, d’une salle commune, d’une cuisine et d’un cabinet. Pour quatre personnes, une chambre supplémentaire, réservée aux parents, permet le séjour d’un ménage avec deux enfants. Enfin, pour un ménage de sept personnes, elle comprend : 1° une salle commune de 26 mètres superficiels donnant accès aux autres parties de l’habitation ; 2° une chambre réservée aux parents et complètement indépendante ; 3° une chambre d’enfants dont la séparation la nuit avec la salle commune est constituée par une cloison mobile repliable durant le jour dans un placard aménagé à cet effet ; 4° enfin, comme pour les autres types, nous avons une cuisine et un privé de bonnes dimensions.

L’ensemble de la construction est assis sur un châssis horizontal, constitué par les semelles et les solives, fixé aux plots de fondation, à l’aide de clavettes, ou de queues de carpe scellées. Les parois sont composées de panneaux coulissant sur une glissière, un revêtement extérieur en planches de 25, un revêtement intérieur en contreplaqué de 5 et un panneau intermédiaire en fibre de bois.

Les baies peuvent être constituées, soit par des verrières glissant dans un guide, soit par des châssis tabatières s’ouvrant vers l’extérieur.

La fermeture de nuit comprend un système de stores en bois à lames interchangeables et ajouré pour la ventilation.

Le parquet est constitué par des panneaux en volige de 18, revêtus de bois synthétique. Le plafond est garni de ce dernier revêtement posé sur le châssis supérieur.

Les cloisons de distribution sont conçues par des éléments indéformables en contre-plaqué avec nervure en toile de jute. La couverture utilisée, des panneaux de bois revêtus de bandes de cuivre 2-10 avec un collier sur le feutre intercalaire.

L’installation sanitaire comprend un appareil portatif aseptique, un chauffe-eau et un filtre. L’installation d’un bac cylindrique, d’un réservoir et d’un évier est prévue.

Le mobilier adapté à ses fins et réduit consisterait en lits-banquettes, où lits superposés suivant les cas. L’éclairage et le chauffage peuvent être assurés par des appareils portatifs.

Le montage se décompose en dix opérations, qui sont les suivantes :

    Placer les plats de béton sur le sol aux emplacements judicieusement choisis ;

    Mettre en place les semelles et les solives, l’ensemble des châssis inférieurs étant ainsi constitué, claveter sur les plots ;

    Mettre en place les guides verticaux et les boulonner sur la semelle ;

    Faire glisser les panneaux verticaux, ceux-ci ne pesant que de 45 à 67 kilogrammes ;

    Poser le châssis supérieur, venant s’emboîter sur les tenons des panneaux, ainsi que la vanne maîtresse, boulonner sur les guides verticaux ;

    Poser les panneaux, du parquet ;

    Poser les panneaux du plafond ;

    Poser et fixer les panneaux de couverture ;

    Monter à l’intérieur les cloisons de distribution, constituées par panneaux prêts à l’assemblage ;

    Accrocher les portes et poser les accessoires.

En série, suivant les modèles, les prix prévus sont respectivement 20.000, 30.000 et 36.000 francs.

M. DELAFOSSE,

Architecte.

Le Chasseur Français N°601 Septembre 1941 Page 430