Dépérissement des rosiers.
— Quand les rosiers présentent de nombreuses petites
pousses, peu développées, c’est qu’ils sont en voie de dépérissement. Cela peut
provenir du sol qui s’est appauvri, et une transplantation dans un autre
endroit, coin de terrain neuf bien préparé, leur redonne presque toujours de la
vigueur. Mais, le plus souvent, à moins que le sujet soit trop vieux, il faut
rechercher la cause du dépérissement dans la taille ; celle-ci a été faite
d’une façon défectueuse, trop souvent, à de mauvais moments, ou sans méthode.
En ce cas on peut redonner de la vie aux rosiers en
supprimant tous les rameaux mal venus, peu développés, toutes les ramifications
rendues noueuses par la succession des tailles, et conserver seulement quelques
branches les plus rapprochées de la greffe. Prendre soin de rabattre ces
branches sur deux bons yeux, tailler à quatre yeux les rameaux qui restent et
enduire toutes les coupes de mastic à greffer. Un peu d’engrais approprié après
cet émondage complétera l’œuvre de rajeunissement. Naturellement, il ne faudra
pas laisser se développer de nombreux rameaux, chétifs, ce qui épuise les
rosiers et les fait dépérir par manque de vigueur.
L’air et la végétation.
— L’oxygène de l’air est nécessaire aux plantes. Si
elles en sont privées ou n’en ont pas assez, elles s’étiolent ou ne poussent
pas. Même dans les opérations de forçage, cultures sous châssis, sous cloches,
en serre, en appartement, Il faut en tenir compte. Pour avoir des plants sains
vigoureux, résistants, donnant le maximum, donnez-leur de l’air chaque fois que
la température le permet ; soulevez les châssis, cloches, que vous
maintenez avec une brique ou un pot, ouvrez les baies de la serre, les fenêtres
d’appartements où se trouvent des plantes. Aérez surtout largement quand le
soleil donne sur les vitres de leur logement.
Mettre les plants en jauge ?
— Voilà une expression courante en horticulture, et
cependant, non seulement beaucoup amateurs, mais des professionnels ignorent a
signification.
Quand les plants ne peuvent pas être repiqués immédiatement,
ou si l’on désire retarder le repiquage, il y a lieu de les mettre en jauge.
Par là, entendez ceci : prenez la bêche, et ouvrez une tranchée de 0m,25
de large procédant comme pour bêcher. Cette tranchée, qui s’appelle une jauge, aura
une profondeur variable suivant les végétaux qu’elle est destinée a recevoir.
Les plants y sont mis côte à côte, le collet au niveau du
sol sans les espacer ; ramener de la terre sur les racines et procéder à un
léger arrosage qui tassera la terre. Les racines seront ainsi protégées de l’air,
mais recevront l’humidité du sol et pourront attendre le moment choisi pour le
repiquage.
Les rosiers pleureurs.
— On les obtient absolument de la même manière que les
rosiers hauts de tige ordinaires, en ce qui concerne le mode de greffage.
Prendre des églantiers jeunes et vigoureux, ayant la hauteur que l’on veut
donner aux rosiers pleureurs, les munir d’un tuteur et les écussonner à œil
dormant en juillet-août, sur les quatre ou cinq branches qui se sont
développées le plus près possible du sommet. En résumé, on les traite comme de
simples tiges ordinaires.
Le choix des variétés à écussonner a une importance
capitale. Il faut greffer des variétés à rameaux longs et flexibles s’infléchissant
naturellement vers le sol et formant d’eux-mêmes parapluie.
Comme rosiers remontants, greffer Reine Marie-Louise,
Henriette, Rêve d’or, Maréchal-Niel, Bractéata, Maria-Léonida, Rosabelle,
Madame-Alfred-Carrière, etc. ...
Comme rosiers non remontants : Mutabilis, Félicité,
Perpétue, Princesse-Marie, Dundée-Rambler, à fleurs pleines, à fleurs roses de
Laffay, René-André, Albéric-Barbier, Laure, Laure-Davoust, Tumer’s-Crimson-Rambler,
Dorothy-Perkin, Hiovata, etc. ... Ces diverses variétés forment de
magnifiques rosiers pleureurs.
Le chlorure de chaux au jardin, à la maison.
— Le chlorure de chaux du commerce est un mélange
d’hypochlorite de chlorure de calcium et de chaux hydratée. On emploie le
chlorure de chaux pour détruire les miasmes putrides et les mauvaises odeurs.
L’acide hypochloreux qui entre dans la composition de l’hypochlorite de chaux
est chassé peu à peu par l’acide carbonique contenu dans l’air, et il détruit,
comme le chlore, les substances qui produisent ces odeurs.
On l’emploie depuis longtemps pour les water-closets. C’est
la substance blanchâtre dont on saupoudre les encoignures publiques. L’odeur du
chlorure de chaux est la même que celle du chlore, elle est tout à fait
caractéristique et même désagréable. En utilisant cette dernière propriété, on
est parvenu à chasser les mouches, les insectes, les rats, qui éprouvent une
violente répulsion pour les émanations de chlorure de chaux. Par son emploi,
les mouches peuvent être chassées d’une écurie en une seule nuit. Il suffit, pour
cela, de placer un peu de ce chlorure sur une planche suspendue à une certaine
hauteur et de laisser entr’ouverte une fenêtre que l’on doit avoir soin de
fermer le lendemain de bonne heure. Ce chlorure, loin de nuire au bétail, lui
est au contraire utile par son influence sur les miasmes. Il va sans dire que
l’on doit souvent employer ce moyen, au moins une fois par semaine, ce qui est
facile; puisqu’il ne nécessite que peu de dépense et de préparatifs.
Une pièce où il y a du chlorure de chaux est ordinairement
désertée par les rats et les souris, on en a fait l’expérience avec réussite.
Le chlorure de chaux préserve aussi les plantes des insectes et il suffit
d’arroser un champ de chlorure de chaux pour mettre en fuite les puces de
terre, les chenilles et les papillons. Pour cela, on fait un lait de chlorure
de chaux et on asperge les plantes avec un balai, autant que possible le soir
et le matin de bonne heure. On a vu des arbres ainsi préparés être épargnés par
les chenilles, tandis que des arbres voisins étaient dévastés. Pour éloigner
les chenilles des arbres fruitiers, on prend une partie de chlorure que l’on
mélange avec une partie de saindoux, et l’on forme une pâte que l’on enveloppe
dans de l’étoffe que l’on suspend au tronc de l’arbre. Les chenilles se
laissent tomber et ne tentent pas de remonter sur le tronc.
Le tournesol est très utile.
— Les Anglais ne l’ignorent pas, et ils ont entrepris
en grand la culture de cette plante appelée soleil, grand soleil, tournesol, et
dont le nom scientifique est hélianthe annuel.
C’est une fort belle plante originaire du Pérou, adorée des
Chinois, et que l’on peut considérer comme très utile.
Elle est cultivée comme ornement dans beaucoup de jardins,
où elle se fait remarquer par sa grande taille et par l’éclat de ses immenses
calathides. On en possède une variété dont les fleurs, devenues doubles, sont
du plus bel effet. Les feuilles du grand soleil sont mangées avec plaisir par
les moutons et les vaches. Ses fleurs offrent aux abeilles une excellente
nourriture et les teinturiers s’en servent pour obtenir un beau jaune qui est
recherché en Chine. Ses graines conviennent beaucoup aux volailles, elles
contiennent une grande quantité d’huile grasse, qui est aussi bonne que l’huile
d’œillette et vaut l’huile de colza pour l’éclairage
Les tourteaux de graines d’hélianthe constituent un mets
recherché par le bétail. Sa tige fournit une belle fibre utilisée en Chine pour
faire de la soie, mélangée au cocon du ver élevé dans les magnaneries. Dans ces
derniers temps, on a cultivé le grand soleil dans les contrées marécageuses, et
on a reconnu qu’il absorbait les miasmes paludéens.
On voit que cette plante n’est pas à négliger et qu’on peut
l’expérimenter comme en Angleterre.
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