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Travaux de décembre au jardin fruitier.
Travaux de décembre au jardin d’agrément.
Faut-il enlever les feuilles des arbres atteints de la cloque ?
Destruction des limaces et des escargots.

Travaux de décembre au jardin fruitier.

La plantation des arbres fruitiers est activement poursuivie dans les terrains sains. On commence aussi, dans ces mêmes terrains, la préparation du sol en vue des plantations du printemps.

Si elle n’a pas encore pu être effectuée, on ne doit pas plus longtemps différer la fumure des plantations anciennes en le faisant suivre d’un labour. Les fumiers demi-décomposés et les engrais phosphatés et potassiques doivent être employés à cette époque.

On commence à enlever le bois mort et à élaguer les arbres de plein vent, puis, aussitôt après, on effectue un traitement d’hiver. Pour cela, choisir un temps doux et calme, sans pluie. Ne pas trop attendre, car les journées favorables au traitement vont devenir de plus en plus rares.

La taille des poiriers et pommiers cultivés en formes naines est également mise en route. On taille en premier les arbres dont la formation est achevée, ainsi que ceux qui souffrent de la chlorose. Pour ces derniers, badigeonner aussitôt les plaies de taille avec une solution concentrée de sulfate de fer.

Par temps plus froid, on effectue les transports de terre et de fumier, on continue la construction des treillages pour espaliers et contre-espaliers. Enfin, lorsque le temps s’oppose absolument à l’exécution de tous travaux à l’extérieur, on prépare et on peint les lattes destinées aux treillages, on fabrique les auvents en paille nécessaires pour abriter les pêchers au printemps, on répare et on remmanche les outils, etc., etc.

On visite fréquemment le fruitier pour en enlever, d’une part, les fruits parvenus à maturité ; d’autre part, ceux qui auraient tendance à pourrir et risqueraient de contaminer les fruits sains du voisinage.

On décortique, avant de les ébouillanter, les ceps de vigne.

Vers la fin du mois, on commence à prélever, sur les pieds mères choisis à cet effet, boutures et greffons. Ces derniers, soigneusement étiquetés, sont piqués en terre au pied d’un mur au nord.

Travaux de décembre au jardin d'agrément.

En ce qui concerne les travaux à effectuer en plein air, décembre est un mois creux. Les plantations de plantes bisannuelles et d’oignons à fleurs printanières sont en effet terminées. Si elles ne l’étaient pas, et que les premiers jours de décembre soient favorables, il faudrait se hâter de les achever.

C’est donc sur les serres et les abris vitrés que va se porter l’activité du jardinier-fleuriste, tant pour entretenir convenablement les plantes qui s’y trouvent entreposées que pour effectuer au matériel et aux locaux eux-mêmes les réparations nécessaires.

En ce qui concerne les plantes, rempotages, lavages, traitements antiparasitaires sont autant de soins d’une utilité incontestable qu’il convient de donner en temps opportun.

Pour les locaux et le matériel, le remplacement des vitres brisées, la peinture des charpentes en bois ou en fer, la confection des paillassons, la préparation des tuteurs, le trempage des uns et des autres dans un bain de sulfate de cuivre tiennent une très large part dans l’emploi du temps saisonnier de l’amateur et du professionnel.

Faut-il enlever les feuilles des arbres atteints de la cloque ?

— La cloque est une maladie des feuilles des arbres, et principalement des feuilles du pêcher, qui les rend épaisses, difformes, raboteuses et en change la couleur. On l’attache assez généralement à la piqûre de quelques insectes, mais on n’en a pas la preuve certaine. Quand elle se déclare, c’est augmenter le mal que d’enlever les feuilles cloquées. En effet, on détermine ainsi par les blessures faites à la branche une extravasation de sève qui affaiblit la plante. Il vaut mieux laisser les feuilles tomber d’elles-mêmes et laisser la nature réparer doucement les pertes de l’arbre par de nouvelles pousses.

Destruction des limaces et des escargots.

— Aux mois de mars et avril, en labourant un champ dans lequel se trouvait encore une certaine quantité de carottes, un jardinier jeta ces racines dans un coin de son jardin. Quelques semaines plus tard, il trouva autour du tas de carottes une mare d’escargots qu’il lui fut très facile de ramasser. Il eut alors la pensée de déposer des carottes dans plusieurs coins du jardin et il obtint un plein succès, car sur une étendue d’un mètre carré seulement où il avait placé quelques petites carottes il trouva réuni plus de 500 limaces. Il suffit donc, pour faire disparaître les escargots, de répandre dans les champs ou plutôt les jardins, quelques carottes et de recueillir ces mollusques dans les soirées humides. On sait que les escargots et les limaces sont mangés avec avidité par les volailles et surtout par les canards qui en sont très friands.

L. TESTART.

Le Chasseur Français N°604 Décembre 1941 Page 607