Un combat peu banal.
— Par une chaude soirée de septembre, je chassais à la
lisière d’un bois. Soudain, une chouette sortit des grands arbres et se dirigea
vers la plaine en chassant à la façon de l’épervier, en rasant le sol. Plus
loin, une vingtaine de corbeaux étaient perchés sur les piquets d’une
pâture ; à la vue de cette indésirable, ils se mirent à sa poursuite, en croassant.
Ils tournaient autour d’elle en battant des ailes et en la frappant du bec. Au
bout de quelques minutes, la chouette s’abattit. Les corbeaux l’attaquèrent à
nouveau. La chouette se défendait du bec ; on eut dit un chat en colère.
Mon chien, s’approchant, mit fin à ce manège.
La chouette étant un peu étourdie. Je réussis à la capturer
et je l’emportai à la maison ; je la relâchai la nuit venue. C’était une
effraie (Strix flammea), pourtant de mœurs très nocturnes.
Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir une effraie
chasser à la façon d’un rapace diurne et soutenir le combat contre des corbeaux.
Un vieil abonné de Franche-Comté.
Disparition de l’alouette cochevis.
— En janvier 1941, toute la partie nord-ouest du
département de Vaucluse fut recouverte d’une couche de neige qui dura
longtemps. Beaucoup d’oiseaux périrent ; si les migrateurs purent aller
ailleurs, les sédentaires furent durement frappés. Parmi ceux-ci, l’alouette
huppée, ou cochevis, appelée encore coquillade dans la région, paraît avoir
complètement disparu dans cette partie du département. En est-il de même
ailleurs dans le Midi ?
Lucien BOMMENEL, abonné.
Plomb ... tuyaux.
— Plus généreux que le Grand Toine, notre abonné M. Dubourg
fait gracieusement don de son procédé à tous les lecteurs du Chasseur
Français qui désirent transformer en beau plomb de chasse les vieux tuyaux
et autres déchets de plomb. À l’appui de sa recette, il nous a adressé quelques
échantillons de sa fabrication, qui sont, ma foi, assez bien réussis.
Matériel.
— Prendre une petite poêle à frire de 10 à 12 centimètres
de diamètre ou tout autre récipient d’épaisseur suffisante. Percer avec un poinçon
rond le fond de la poêle, de manière que les bavures — qu’il faudra bien
se garder de limer — ressortent à l’intérieur. On remarquera que les
plombs seront légèrement plus gros que les trous percés.
Fabrication.
— Disposer la poêle sur une boîte à conserves, de 1 litre
par exemple, pleine d’eau, en laissant un espace de 10 à 20 millimètres
entre le fond de la boîte et le niveau de l’eau. Saupoudrer la poêle de
chlorure d’ammonium.
Le plomb fondu (tuyaux, déchets) est bon à couler lorsqu’il
roussit un morceau de papier journal. Lors du coulage, le plomb se
solidifiant assez vite, une partie seulement va passer à travers la poêle
percée ; on entretiendra alors la fusion avec une lampe à souder ;
ainsi tout le plomb maintenu liquide se transformera en plombs de chasse bien
ronds et bien brillants, qu’il suffira de trier avec une passoire du calibre désiré.
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