Le chervis.
— Voici un légume fort intéressant, très cultivé
autrefois en France, au moyen âge, et disparu à peu près complètement. Les
circonstances devraient le remettre en honneur, car il est rustique, de bon
rendement et peut passer l’hiver en terre.
Voici, à son sujet, quelques notes que nous communique
obligeamment M. J. Laplaud, instituteur retraité, à Nexon
(Haute-Vienne), qui se livre à la culture du chervis, qu’il préfère pour son
compte au crosne du Japon :
« Le chervis (Sium sisarum) est une plante
vivace de la famille des ombellifères, originaire, dit-on, de la Chine. Elle a
été très cultivée autrefois et connue sous les divers noms de chervis,
cherouis, girole, perle de potagers. On le donne aussi comme étant d’origine
nordique et déjà connu par les Romains, il y a deux mille ans.
» On le multiplie par semis, comme la carotte, à
l’automne, ou dans les premiers jours du printemps. Il est préférable de le
reproduire par plantation d’éclats au printemps. Il demande un sol meuble,
frais, fumé de fumier bien décomposé ou de bon terreau et assez abondamment arrosé.
» Semis. — Comme un semis de carottes, mais
espacer davantage les pieds.
» Plantation. — Mettre en terre de petits
éclats ou de jeunes plants en terre bien préparée, à 30 ou 40 centimètres
d’intervalle.
» Soins à donner. — Quelques binages, un ou
deux buttages, arrosages fréquents. Laisser fleurir et monter à graine. Pas de
maladies ni d’insectes nuisibles, à ma connaissance du moins.
» Récolte. — On récolte les racines
tubéreuses — dans le genre du dahlia, mais beaucoup plus petites — à
partir de novembre. Les laisser en terre sans inconvénient, cette plante ne
redoutant pas le froid. Conserver les touffes et les petites racines pour la
reproduction. Ne consommer que les plus grosses.
» Préparation. — Chair blanche et saveur
sucrée, très nourrissante. Un ennui : le milieu des racines est ligneux et
d’un goût aigrelet, il est difficile à enlever.
» Se prépare comme le salsifis : au jus, avec une
sauce blanche, frit, etc. Inutile d’éplucher les racines ; les couper en
fragments de 8 à 10 centimètres de long et nettoyer à la brosse.
Scaroles et Chicorées.
— J’ai lu à diverses reprises que l’on recommandait de
lier les scaroles et les chicorées lorsque les feuilles sont sèches ; à
mon avis, ce n’est pas très pratique, car souvent les feuilles pourrissent et
mettent longtemps pour blanchir.
Voici comment j’opère pour obtenir de la salade bien blanche
en huit jours.
Lorsque la salade est assez large pour la lier, l’arroser
copieusement, puis la lier et, par la suite, arroser tous les jours un peu. Au
bout de huit jours, la salade est blanche et tendre à souhait.
J. T., abonné.
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