Association des huttiers et chasseurs de gibier d’eau.
— L’assemblée générale, en sa dernière réunion, a
approuvé le programme d’action de son comité directeur, estimant que la chasse
au gibier d’eau et maritime doit être intégrée dans toute loi sur la chasse en
France ; que cette chasse doit être subventionnée comme la chasse de
plaine, à l’aide des fonds provenant des ristournes sur permis.
L’association estime en outre que ce genre de chasse doit
avoir droit à un représentant qualifié au sein de tout Conseil ou Comité
supérieur de la chasse, au même titre que la vénerie par exemple, étant donné
que la chasse à la sauvagine est pratiqués par plus de 700.000 chasseurs.
Elle demande des gardes-chasse spécialisés et proteste
contre toute mesure démagogique tendant non à faciliter l’accession des humbles
aux plaisirs de la chasse, mais à ruiner la richesse nationale que constitue
celle-ci ; que les ouvertures et fermetures spéciales soient réglées par
zones, après avis des représentants naturels et spécifiques des chasseurs au gibier d’eau.
Elle émet les vœux suivants :
1° qu’aucun projet de loi ne soit présenté et étudié sans
que l’A. H. C. G. E. n’ait été consultée ;
2° tant qu’aucune réglementation internationale ne sera
intervenue, que soient adoptées les propositions suivantes, qu’elle a proposées à l’unanimité.
Zone maritime. — Ouverture : à partir du 14 juillet, pour
tous gibiers d’eau et maritimes. Fermetures : le 15 février, le
colvert ; le 31 mars, tous palmipèdes à becs plats (et toute chasse
de nuit au gabion) ; le 31 mai, fermeture totale.
Zone de l’intérieur. — Ouverture : à partir du 14 juillet, tous
gibiers d’eau et maritimes. Fermetures : le 15 février,
colvert ; le 31 mars, fermeture totale, étant entendu que, selon les
climats et conditions locales, les chasseurs de gibier d’eau, par leurs
représentants, pourraient demander à leur préfet respectif, ou au directeur de
l’inscription maritime, de restreindre la durée de cette période
d’ouverture ;
3° l’A. H. C. G. E. invite le Conseil international
de la chasse à reprendre ses travaux en faveur d’une réglementation
internationale de la chasse au gibier d’eau et migrateur ; renouvelle sa
demande d’être représentée au sein du C. I. C.
Captures rares.
— M. le Dr Lombotte, de Couvin (Belgique),
nous signale que son garde a tué, à Heer-sur-Meuse (province de Namur), un
balbuzard fluviatile, oiseau très rare en Belgique.
Foire internationale des sauvagines du 27 février.
— Chalon-sur-Saône est un centre important de
l’industrie de la fourrure, et sa foire des sauvagines du 27 février, qui
est plus que millénaire, rassemble, tous les ans, vendeurs et acheteurs de tous
les pays. L’ancien et le nouveau continent y sont représentés, et les affaires
qui s’y traitent atteignent des millions de francs. Tous les sauvaginiers ont
intérêt à se rendre le 27 février à Chalon.
À propos des armes réquisitionnées par les Allemands.
— Le Chasseur Français de décembre-janvier 1946
était déjà sous presse lorsque nous est parvenu l’Officiel contenant la
loi du 28 octobre, qui considère comme dommages de guerre notamment les
dommages résultant de l’occupation ennemie, tels que destructions,
détériorations, dépossession, prises de guerre, réquisitions, etc.,
etc ... Aux termes de l’article 9, les biens meubles d’usage courant,
autres que les fonds, sont compris dans ces dispositions et la jurisprudence
déterminera (art. 16) ce qu’il faut entendre par éléments somptuaires
n’entrant pas en ligne de compte. On peut donc affirmer que les armes de chasse
en général pourront être considérées dans la plupart des cas comme biens d’usage courant.
Un décret du 3l décembre précise que les déclarations
devront être faites, avant le 1er juillet 1947, à peine de
forclusion, aux services départementaux de la reconstruction. Les sinistrés
ayant déjà fait leur déclaration à cette administration n’ont pas à la
renouveler ; ceux qui ont déposé leur dossier auprès d’une autre
administration doivent, dans le délai prévu, aviser le délégué départemental de
la reconstruction en rappelant avec précision la date et le lieu de dépôt du dossier.
Le sexe des perdrix.
— À la suite de la remarque de M. Bioret
concernant le pourcentage des perdrix mâles par rapport aux femelles,
permettez-moi d’apporter une contribution à cette enquête :
En février 1945, par temps de neige et beau soleil, posté en
bordure de plaine pour tuer des corbeaux et pies avec agrainages, une compagnie
de perdrix est venue se poser à plusieurs reprises à une trentaine de pas de
mon poste. Sur 12 oiseaux, j’ai pu, en toute certitude, dénombrer 9 mâles
et 3 femelles. J’ai signalé cette anomalie à deux compagnons de chasse,
et, durant toute la période 1945-1946, nous avons contrôlé le pourcentage des
mâles, qui s’est établi à 85 p. 100 au minimum.
Je crois qu’une des causes de cette disproportion des sexes
tient à la multiplication des oiseaux de proie. Vieux garde, ayant vingt-cinq
ans de pratique et ayant l’habitude d’observer, j’ai pu constater que chaque
fois qu’un rapace, épervier, autour, buse, fond sur une compagnie, c’est une
femelle qui, neuf fois sur dix, est victime du rapt. Et cela s’explique, car
les mâles s’enlèvent à l’approche du rapace alors que les femelles se rasent.
Les tas de plumes retrouvées autour des carcasses dépecées confirment nettement
cette observation.
J’ai détruit des centaines de ces oiseaux de proie, soit sur
les restes de leurs victimes, ou au piège à moineau vivant, le seul à mon avis
vraiment efficace pour venir à bout de cette engeance. J’ajoute que pie et
corneille noire sont aussi redoutables pour les perdreaux et les levrauts.
Albert BERTIN, Abonné, Chirmont (Somme).
À propos de la gelinotte.
— Comme contribution à l’enquête de votre collaborateur
El Cazador, je tiens à vous signaler le fait suivant :
En octobre 1942, j’ai levé une gelinotte dans une touffe de
genêts, le long de la voie ferrée La Loupe-Verneuil, sur le territoire de la
ferme de Launay, aux Ressuintes (Eure-et-Loir).
Elle se posa, après un vol de 100 mètres, dans le bois
du Boulay. Cet oiseau est inconnu des chasseurs du pays ; je ne puis
cependant me tromper sur son identification, en ayant tué plusieurs en
Haute-Marne, en forêt de la Bannie. Du reste, c’est le seul exemplaire que
j’aie fait lever dans la contrée (limite Beauce et Perche).
ENSMINGER, vieil abonné, La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir).
Le hérisson.
— Pour peu de gens, animal nuisible ; pour
beaucoup d’autres, animal utile. Mon opinion, à son sujet, est définitivement fixée !
J’avais une couvée de onze petits poussins nés depuis
quelques jours à peine ; un matin, je m’aperçois qu’il en manquait cinq.
Pris de soupçon et sachant que je logeais dans ma grange, sous une vieille
malle, un gros hérisson, je vais illico m’emparer du monsieur, que je trouve
bien en boule et bien au chaud dans son nid d’herbes sèches ; au risque de
commettre une erreur judiciaire, je le condamne à mort et l’exécute
sur-le-champ, puis, ayant fait l’autopsie de ses viscères, je retrouve bel et
bien, dans l’estomac du bandit, les restes déjà à moitié digérés de mes cinq poussins.
Je crois donc qu’il serait temps d’éclairer la lanterne de
beaucoup de gens au sujet de ce carnassier qui, par ces temps de disette, ne
contribue pas pour sa part à améliorer la situation.
Ernest LE COUSIN.
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