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Les engrais secondaires et catalyseurs.

Les engrais secondaires et catalyseurs.

— Dans toutes les plantes de nos jardins et de nos champs, on décèle, à côté des éléments principaux, azote, acide phosphorique, potasse et chaux, un certain nombre d’autres éléments minéraux, tels que le soufre, le bore, le manganèse, le fer, la silice, le magnésium, etc.

On ne s’était guère inquiété jusqu’ici de faire au sol des apports de ces éléments secondaires, les plantes persistant cependant à faire preuve de vigueur, et les rendements demeurant élevés. Il semblait donc qu’en restituant au sol les quatre grands éléments l’alimentation des plantes était assez complète.

Il est apparu cependant, au cours de ces dernières années, que certaines maladies des plantes étaient dues à une déficience alimentaire résultant de l’absence de ces éléments secondaires dont le rôle a été examiné de façon plus approfondie.

C’est ainsi que le soufre aurait, en culture maraîchère, une importance au moins égale à celle du phosphore ; indépendamment de son action fertilisante et microbiologique, le soufre est un agent antiparasitaire remarquable. Mais presque tous les sols en contiennent en quantité largement suffisante, et les engrais en apportent également en proportion importante, les engrais sulfatés notamment (13 à 24 p. 100). À signaler que le soufre ne doit être utilisé qu’avec une extrême prudence : il risque, en effet, d’augmenter l’acidité du sol et de l’appauvrir en azote.

On ne connaît pas encore très bien le rôle du bore : il semble cependant que la maladie du cœur de la betterave serait due à un défaut d’alimentation de la plante en bore. Toutefois, des apports inconsidérés de cette substance se sont révélés toxiques, et, hors la betterave, à doses ne dépassant pas 10 kilogrammes à l’hectare, il faut être très réservé dans son emploi.

Les essais faits en ce qui concerne la magnésie ont donné des renseignements assez contradictoires, et aucune indication précise ne peut être donnée pour son emploi.

En ce qui concerne le fer, il joue un rôle important, surtout en culture fruitière ; les sols argileux en sont abondamment fournis, et, dans les sols calcaires, les carences provoquant la chlorose sont combattues par des apports de sulfate de fer.

Manganèse et zinc, qu’on trouve, dans les plantes, à doses infinitésimales, agiraient moins comme aliments que comme agents catalyseurs. (Le catalyseur est un corps qui agit par sa présence seule, dans les réactions chimiques.) Les expériences n’ont cependant pas donné de résultats certains ; à côté de certains rendements nettement améliorés, on aurait abouti parfois à des insuccès inexpliqués. Sur le noyer, cependant, le manganèse aurait un effet heureux. À noter que les scories de déphosphoration en contiennent un peu.

Pour conclure, il est donc préférable de ne pas s’hypnotiser sur la question des engrais secondaires et catalyseurs, d’autant plus que ceux-ci sont contenus, pour la plupart, dans le fumier de ferme et qu’ainsi, sans le savoir, le cultivateur, en fumant son champ, restitue au sol toutes les matières indispensables à sa fertilité.

Le Chasseur Français N°612 Février 1947 Page 396