Un nouveau parc national d’élevage.
— Après le domaine de Chambord, celui des
Vaux-de-Cernay (Seine-et-Oise) vient d’être mis à la disposition du Conseil
supérieur de la chasse, qui en prend en charge la gestion. Telle est la
nouvelle publiée à l’Officiel du 9 décembre.
Le directeur de ce nouveau parc d’élevage est M. Vidron,
chef des chasses présidentielles et adjoint au directeur général des Eaux et
Forêts.
Les loups en Suisse.
— Le Valais était mis récemment en émoi par la nouvelle
des exploits sanguinaires d’une bête monstrueuse qui jetait la terreur partout.
Le « monstre du Valais » était devenu légendaire.
Tout a une fin cependant : une nuit, au cours d’un
affût, un habitant du village d’Eischoll, situé sur un plateau de la rive
gauche du Rhône, vit apparaître deux énormes bêtes. Il tira et fut assez
heureux pour abattre l’un des animaux. Il s’agissait d’un loup mâle, long de 1m,20,
haut de 0m,80 et pesant 43 kilogrammes. La bête soigneusement
examinée, aucun doute ne pouvait subsister quant à son identité. Le chasseur
fut gratifié de la prime de 500 francs (suisses !) promise par les
autorités locales, pendant que la bête était exposée dans les vitrines des
commerçants de Sion, avant d’être naturalisée pour le musée de Genève.
Reste la femelle, puisqu’il y avait le couple ; les
chasseurs se sont mis à sa recherche avec un redoublement d’ardeur.
Chasseurs, ne tirez pas les cygnes.
— Au moment des rigueurs de l’hiver, la Ligue française
pour la protection des oiseaux rappelle aux chasseurs qu’il est interdit de
tirer les cygnes sauvages qui parfois descendent dans nos régions.
En effet, l’année dernière, pendant une période de grande
gelée, nous avons eu à déplorer le massacre d’une grande quantité de cygnes
sauvages, d’autant plus à regretter que ces oiseaux sont menacés de
disparition, à tel point que les États étrangers, spécialement les États-Unis
d’Amérique, ont pris des mesures spéciales afin de les protéger.
Les espèces de cygnes sauvages sont : le cygne muet, le
cygne sauvage et le cygne Bewick. Aucun n’est comestible.
À la suite de la protestation et de l’intervention de la L. F. O.,
le ministère de l’Agriculture a répondu par un avis favorable.
Par conséquent, officiellement, l’interdiction de tirer les
cygnes est formelle. En effet, l’arrêté ministériel d’ouverture et de clôture
générale de la chasse pour les années 1947-1948 stipule, au dernier alinéa de
l’article 3 : « La chasse ... aux cygnes sauvages et aux
mouettes est prohibée toute l’année. »
L. F. O.
Malfaisante.
— Beaucoup de huttiers voient, en période d’éclosion,
de petits canards destinés à faire leurs appelants aux huttes disparaître de
jour en jour, et ils en attribuent la disparition aux oiseaux de proie ;
mais ils ont un autre ennemi presque inconnu de beaucoup ! je cite la blérie
ou judelle, à l’apparence inoffensive ; c’est elle qui frappe le caneton
passant près d’elle d’un coup de bec sur la tête et le tue net !
Ayant constaté ce fait de façon certaine, je détruis
maintenant les bléries sur nos pièces d’eau, et les compagnies de canetons
prospèrent en paix.
J’ai signalé le fait dans notre région à des gardes de
grands marais ; maintenant ils détruisent les bléries impitoyablement, et
ils constatent que leurs compagnies de canetons restent au complet.
DETALLE, abonné.
Deux histoires de brigands.
Première histoire.
— En 1946, j’avais élevé un jeune merle.
Un jour d’août, pendant le déjeuner, je l’entends voleter en
se fâchant. Je sors, et j’aperçois une couleuvre de grosseur moyenne qui est
sur la cage.
Le temps de rentrer prendre des pincettes et retourner à la
cage, la couleuvre a déjà saisi le merle par une aile, entre ses mandibules, et
s’est enroulée autour de lui.
J’ouvre la cage, je la saisis et lui fais lâcher
prise ; le tout n’a duré que quelques secondes.
Je tue la couleuvre et replace le merle, mal en point, dans
sa cage. Quelques heures après, il était mort également, la poitrine broyée.
Deuxième histoire.
— En juin 1946, je repère deux aires d’épervier commun.
Première aire, quatre poussins de dix à quinze jours ; je tue la femelle
sur l’aire, à laquelle elle reste accrochée. Le lendemain, les jeunes sont
morts, rien d’anormal.
Deuxième aire, également quatre poussins de dix à quinze
jours ; je tue la femelle sur le bord de son aire et trois des jeunes, je
jette les cadavres à terre, puis je dois m’absenter quelques jours.
À mon retour, je monte voir ce qu’est devenu le dernier
poussin et trouve un tas de charognes qui me paraît imposant pour un seul
poussin. La curiosité me pousse, et, à l’aide d’une brindille, je réussis à
identifier, outre le cadavre du poussin, dix-neuf autres cadavres (douze petits
oiseaux : pinsons ou fauvettes pour la plupart, cinq merles, une
tourterelle et un martinet noir).
Je veux bien admettre que, le jeune criant famine, le mâle
apportait ses victimes, mais ne sachant pas alimenter son poussin en les
déchiquetant. Voilà cependant un tableau de chasse qui est édifiant pour un
seul épervier, et pendant tout au plus quarante-huit heures.
Voilà des brigands à ne pas ménager.
Un abonné.
L’activité migratoire.
— Dans ce très important ouvrage, magnifiquement
illustré, M. le Dr Oberthur a réuni une somme d’observations et
d’études sur le problème captivant des migrations animales ; il y a ajouté
ses données personnelles de naturaliste et de chasseur et une documentation
aussi poussée qu’impartiale. (Imprimeries Oberthur, éditeurs, 5, avenue de
l’Opéra, Paris-1er.)
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