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et se fait un plaisir de publier les articles intéressants qui lui sont adressés.

Échos de partout

Nécrobacillose.
La Picardie et sa chasse.
Passages.
Bécasses rebouteux.

Nécrobacillose.

— Une nouvelle épidémie, qui sévit dans le Gers, est en train de détruire nos lièvres et nos lapins. Les bêtes atteintes portent des poches pleines de pus, certaines sont parfois farcies de vers, et des chasseurs ont trouvé du gibier avec des asticots dans la colonne vertébrale. De quoi s’agit-il et quels moyens de lutte peut-on préconiser ?

E. CARRÈRE, abonné.

La maladie en question est la nécrobacillose, ou suppuration caséeuse des lapins, qui sévit aussi bien sur les léporidés sauvages (lièvres, lapins de garenne) que dans les clapiers domestiques. En 1901, la maladie sévissait déjà, précisément dans le Gers, à l’état épizootique, sur les lapins d’un parc de chasse.

En 1937, le professeur Galli-Valério, de Genève, m’informait que la maladie sévissait sur les lapins de garenne de la région, provoquant de nombreuses mortalités. J’ajoute, enfin, qu’on ne connaît, jusqu’ici, aucun moyen préventif de lutte contre cette maladie.

MOREL, Docteur vétérinaire.

La Picardie et sa Chasse.

— M. de Valicourt a réuni sous ce titre une monographie très complète de tous les genres de chasse pratiqués en Picardie, avec des aperçus sur la vie de la province, ses activités, son relief, etc. ... M. Jean de Witt en a écrit la préface (Nouvelles Éditions de la Toison d’Or).

Passages.

— M. Duménil, à Valmont (Seine-Inférieure), nous a signalé des passages extraordinaires de geais ; le 2 octobre, un vol immense qui a duré deux heures, en direction du sud-ouest. Quelques-uns ont été abattus, mais, très maigres, ils ne valaient pas la cartouche.

M. Brajout, abonné de la Dordogne, a assisté également, du 19 octobre au 15 novembre, à un très important passage, en direction nord-sud. Au cours de ce passage, M. Brajout a tiré un de ces oiseaux, frappé d’albinisme partiel.

M. Cotinat, de l’Indre, a assisté, pour sa part, à un gros passage de jaseurs de Bohême, dans la soirée du 5 octobre, dans la direction sud-ouest-nord-est. Il espère bien que ces jaseurs feront mentir cette fois leur triste réputation de messagers du malheur.

Bécasse rebouteux.

— Les revues cynégétiques citent parfois le cas de bécasses blessées portant un pansement. Je ne l’avais jamais constaté par moi-même.

Le 22 décembre, j’ai tiré, en banlieue d’Alger, à la passée du soir, une bécasse qui volait très vite. Rien ne pouvait laisser supposer qu’elle portât les traces d’un vieux coup de fusil.

En la ramassant, je fus surpris de la sentir si légère pour sa taille apparente. Au palper, je lui trouvai le bréchet saillant et fort maigre. Il faisait déjà très sombre, je ne vis rien de plus.

Rentré chez mol, je m’aperçus que les deux doigts externes du V du pied droit étaient cassés et réunis par un épais pansement fait de plumes et d’argile pétries et séchées. Ces doigts étaient en excellente voie de guérison. Le médian, intact, restait libre.

Le pouce du pied gauche avait eu la dernière phalange coupée. Cicatrisé, il ne portait pas trace de pansement.

L’état du bec expliquait la maigreur : sa mandibule supérieure avait reçu un plomb à la base (sans fracture) et un autre vers le milieu (avec fracture légère). L’extérieur de cette mandibule était enduit d’une couche d’argile sèche ; la pointe indemne, nette, sans trace de pansement, non plus que toute la mandibule inférieure.

De cette fracture en bonne voie de consolidation, il ne restait plus qu’un peu de jeu léger, qui certainement eût fini par disparaître.

Les blessures semblaient causées par du tout petit plomb. Aucune trace de blessure ancienne sur le corps.

Cette bécasse, une grosse rousse, eut dû faire normalement 300 à 350 grammes ; elle en pesait seulement 245.

Les cas de pansements que j’ai vu citer s’appliquaient toujours à des bécasses, jamais à des bécassines, chevaliers, courlis, à qui la finesse du bec semblerait permettre aussi de pratiquer l’auto-pansement, il serait intéressant de savoir si quelque confrère en saint Hubert, fervent du marais, aurait fait quelque constatation en ce qui concerne ces espèces.

Albert GANEVAL.

Le Chasseur Français N°619 Avril 1948 Page 60