Annuaire « Chiens de France 1948 ».
— Cet annuaire, réalisé par l’entente de vingt-huit
sociétés canines régionales ou clubs spéciaux, est une belle initiative et une
belle réussite. Placé sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture, Chiens
de France 1948 se présente sous la forme d’un magnifique album de 216 pages,
illustré de 400 photos des meilleurs chiens ; il contient en outre le
palmarès de plus de 2.000 chiens et la composition de plusieurs centaines
d’élevages sélectionnés. Pour tous renseignements, s’adresser de la part du Chasseur
Français à M. G. Thorp, 22, rue d’Artois, à Paris (8e).
Société française des chiens d’agrément.
— La Société française des amateurs de chiens
d’agrément donnera, les 22 et 23 octobre 1948, salle Wagram, à Paris, sa
21e exposition internationale réservée aux chiens d’agrément (9e
groupe), avec attribution du certificat d’aptitude au championnat national de
beauté.
Un jury international a été ainsi composé :
Comte Brassavola di Massa (Italien) : Caniches mâles
(sauf les nains) ;
Comtesse d’Erlach (Suisse) : Caniches femelles (tous
les nains) ;
Mme Pierre Savigny (Française) :
Pékinois ;
Mme Nizet de Leemans (Belge) : Chow-Chow,
Dalmatiens, Grands Loulous, Elkhounds, Esquimaux, Keeshonden, Samoyèdes, Laïki,
Loulous Finlandais, Papillons, Japonais ;
Dr Besson (Français) : Bouledogues
Français, Loulous de Poméranie, Bichons (Bolognais-Frisés, Havanais-Maltais),
Griffons (Belges-Bruxellois), Brabrançons, Levrettes d’Italie, Chihuahuas ;
M. Colthof (Hollandais) : Carlins, Chiens-Nus.
Affenpinschers, Pinschers nains, Rehinschers, Schnauzers nains, Shipperkes, Toy-terriers,
Terriers du Yorkshire, Terriers de Boston, Griffons du Tibet.
L’exposition sera dotée de nombreux prix en espèces, coupes,
médailles et prix spéciaux.
Une présentation des champions est prévue le samedi 23 à 15 heures.
Clôture des engagements le 3 octobre 1948.
Pour tous renseignements, s’adresser au secrétariat, 22, rue
Irénée-Blanc, Paris (20e), Mén. 56-68, de la part du Chasseur
Français.
Un « cynophage ».
— J’avais fait l’acquisition, il y a quelque temps,
d’un superbe pointer âgé de un an nanti d’un pedigree éloquent. L’ouverture
arriva et, malgré la pénurie de gibier de nos régions languedociennes. Je
m’aperçus très vite que le chien ferait plutôt le bonheur d’une gente dame pour
le promener en laisse tout au long des boulevards que celui d’un chasseur
enragé comme moi. Son désintéressement pour l’art cynégétique était total, et
je doute fort qu’il ait eu beaucoup de flair. Rapporter une pièce était une
chose inconnue pour lui, malgré de longues journées passées à lui faire
patiemment son éducation.
Un de mes bons amis eut la gentillesse de me céder une
chienne setter irlandais de un mois, de pure race elle aussi, qui fut lâchée
dans le chenil avec le pointer. Ce dernier, le premier jour, lui témoigna la
même indifférence que celle qu’il réservait aux perdreaux et lièvres.
Le troisième jour, comme chaque matin, j’allai donner au
petit setter sa pâtée et je fus surpris de ne point le trouver. Aucune trace ne
pouvait laisser supposer un vol. Des recherches furent entreprises dans toutes
les dépendances de mon immeuble, mais demeurèrent vaines.
Une idée me vint à laquelle je n’osais croire. Je me
demandais si, pour une cause insoupçonnable, le gros chien, devenu soudainement
anthropophage, ou plutôt « cynophage », n’aurait pas dévoré son
congénère.
Décidé déjà à me débarrasser de ce compagnon encombrant,
dont la nourriture quotidienne m’occasionnait des soins sans cesse croissants,
j’administrai au pointer une piqûre de strychnine, en suite de laquelle je
procédai à l’autopsie complète ...
Ainsi que je l’avais pressenti, je découvris dans son
estomac les deux pattes entières du petit setter, qui ne me laissèrent aucun
doute sur sa triste fin et sur les souffrances atroces qu’il avait dû endurer.
Au cours de veillées de chasse, j’avais entendu parler de
certaines mères qui, se rendant compte qu’elles ne pouvaient nourrir dans de
bonnes conditions les sept ou huit petits chiens de la portée et poussées par
un sentiment maternel très vif, préféraient en dévorer deux ou trois pour lui
permettre de subvenir d’une façon correcte à la nourriture des survivants. Mais
c’est la première fois que je vois un chien en manger un autre sans raison, et
alors que sa nourriture quotidienne est amplement suffisante.
J. F. …, abonné.
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