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Mai au jardin d'agrément

Au début du mois de mai, la garniture florale des corbeilles et des plates-bandes est à l’apogée de sa beauté, la floraison des tulipes tardives, de beaucoup les plus belles, venant encore ajouter une note décorative des plus intéressantes à la gamme de teintes déjà fort variée des pensées, des pâquerettes, des myosotis, des giroflées et autres plantes printanières.

Mais, le soleil prenant de plus en plus de force, l’effet de ces plantes s’atténue rapidement et, vers le 20 mai, il devient nécessaire de leur en substituer d’autres qui ne craignent pas la chaleur. Celles-ci sont soit des plantes vivaces non rustiques, dites plantes molles, qui ont été conservées en serre l’hiver et bouturées au printemps sur couche ou dans la serre à multiplication, soit des plantes annuelles, semées sous châssis et sur couche vers le 15 mars, et repiquées une ou deux fois sous verre.

On commence, dès le début du mois, par habituer à l’air, en enlevant d’abord les châssis le jour, puis la nuit, celles de ces plantes dont la résistance est suffisante pour permettre cette opération : fuchsias, géraniums à corbeilles, abutilon, lantana, pyrèthre doré, pentstémons, santoline, cinéraire maritime. On attend encore quelques jours pour les plantes un peu plus fragiles : salvias, ageratums, héliotropes, gnaphaliums, œillets d’Inde, et quelques jours encore pour les plantes très délicates : achyranthes, coleus, alternantheras, célosies à panache.

Du 20 au 22 mai, on pourra planter la presque totalité des espèces, en s’efforçant, néanmoins, de retarder de quelques jours encore celle des moins résistantes qu’une trop grande précipitation pourrait exposer à être endommagées par les intempéries.

Il reste possible de semer, en mai, beaucoup de plantes annuelles que l’on n’a pas pu semer en avril en plein air. La floraison s’en trouvera simplement retardée. Mais on pourra encore obtenir un très bon effet des œillets d’Inde, œillets de Chine, clarkias, coréopsis, lupins annuels, cosmos, godetias, zinnias, reines-marguerites précoces, etc.

On sème aussi quelques plantes bisannuelles : campanule pyramidale, giroflée jaune, giroflée quarantaine, roses crémières, violette cornue, mufliers, etc., ainsi qu’un certain nombre de plantes vivaces, dont quelques-unes pourront fleurir dès l’année suivante, tandis que les autres ne donneront leur floraison qu’au bout de plusieurs années : fraxinelle, pivoines, roses de Noël, etc.

E. DELPLACE.

Le Chasseur Français N°627 Mai 1949 Page 459