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Courrier cynégétique

Albinisme.
Chasse au garenne dans Paris.
Un renard dans une cheminée.
L’ouverture de la chasse en 1949.
Comité d’étude interparlementaire de la chasse et de la pêche.

Albinisme.

— Le 17 mars de cette année, en chassant le lapin dans les environs de Rouen, j’ai eu l’occasion d’abattre un peu avant la tombée de la nuit une lapine blanche comme neige de la tête à la queue, de la grosseur et du poids d’un garenne, avec les oreilles aussi courtes, mais les yeux rouges. J’ai cru tout d’abord à quelque lapine domestique échappée d’un clapier ou lâchée au bois en vue d’un croisement avec les sauvages ; cependant il n’en était rien. À la consommation, le goût et la couleur de la chair était celle d’un pur garenne.

J. MARCINI (Rouen).

Chasse au garenne dans Paris.

— Habitant près du Parc des Princes, c’est là que je mène chaque jour ma chienne « bretonne » faire ses promenades hygiéniques. Ce stade est entouré d’un talus couvert d’herbes et planté d’arbustes, inutile de vous dire que ma chienne n’a pas de plus grand plaisir que de se glisser derrière les grilles et de gambader sur le talus, se donnant ainsi l’illusion d’une petite partie de chasse.

Quelle ne fut pas ma stupéfaction, voici quelques mois, de voir ma chienne prendre un arrêt, et un superbe lièvre lui débouler sous le nez ! L’émotion lui faisant sans doute oublier tout dressage, ma « bretonne » piqua une poursuite endiablée contre laquelle mes « downs » énergiques furent sans aucun effet. La galopade s’arrêta en bordure des tribunes, mon Jeannot s’étant faufilé dessous.

N’en croyant pas mes yeux, j’en parlais à un de mes confrères en Saint-Hubert, et il me confirma que, depuis longtemps, des garennes avaient élu domicile dans le talus. D’où venaient-ils ? Mystère ! Le Bois de Boulogne en recèle, paraît-il, encore quelques-uns, mais nous en sommes toutefois séparés par plus d’un kilomètre de rues et de maisons ...

Le gardien du stade me précisa qu’il y avait deux terriers, mais ces confirmations étaient bien inutiles, car, ma chienne ayant pris goût au jeu, il ne se passe plus de semaine sans que nous ne levions plusieurs lapins. Un matin, assez tôt, il y en avait trois ! Hélas ! je ne fus pas le seul à les voir, et je crains que quelques « cravates » ne leur aient été offertes, toujours est-il que, depuis lors, ma chienne n’en lève plus qu’un tous les deux ou trois jours, le même, semble-t-il, et, ce qui est pire, c’est que depuis une grande semaine je n’ai pas revu notre dernier lapin. Pourvu que les hurlements hebdomadaires de nos supporters d’association ne l’aient pas fait mourir de peur au fond de son terrier !

J’aurais pourtant bien voulu tenir ma chienne en haleine jusqu’à la saison prochaine en l’entraînant sur des garennes en plein Paris.

R. LE TENNEUR (Paris).

Un renard dans une cheminée.

— Tout récemment, au cours d’une réunion, le doyen de nos chasseurs, M. F. R ..., s’est plu à nous conter cette histoire d’une chasse au renard, dont il fut le principal acteur et dont se souviennent encore de nombreux habitants du pays. Bien que pouvant paraître invraisemblable, en voici le récit authentique :

Ceci s’est passé au cours de la première guerre mondiale, en 1917, dans un petit village du Haut-Jura, avantageusement connu par les estivants. Un renard, pourchassé par le chien de M. J. B ..., de L … descend rapidement les pentes ouest de la montagne, arrive vers la ferme de M ..., située à une centaine de mètres du village, pénètre par la porte arrière du bâtiment (ceci sous le regard ahuri de la fille du propriétaire), s’introduit dans une pièce du rez-de-chaussée, s’engage dans la cheminée qui débouche dans cette pièce et grimpe le long des parois jusqu’au sommet. La cheminée étant recouverte d’un chapeau en ciment, maître renard ne pourra s’en échapper.

Dans leur émotion, bien compréhensible, les habitants de la ferme donnent l’alarme et s’empressent de quérir un chasseur pour les débarrasser de leur hôte indésirable. Un enfant est envoyé vers F. R ..., qui se refuse à le croire ; mais une seconde personne, arrivant peu après, lui signale les faits avec insistance et le décide enfin à se rendre sur les lieux.

Inutile de dire la surprise du chasseur lorsqu’il aperçoit, agrippé aux parois de la cheminée, le renard, dont la tête seule émerge par les trous d’évacuation de la fumée.

Le coup part ... et frappe mortellement le renard, qui s’écroule à l’intérieur et tombe sur le propriétaire, qui par curiosité avait introduit la tête dans l’ouverture de la cheminée.

Il est bon d’ajouter quelle fut la surprise et l’émotion des fermiers et la joie du chasseur de tuer un renard dans des conditions aussi extraordinaires et qui ne manqueront pas de laisser sceptique un grand nombre de lecteurs.

H. C ..., à Mijoux (Ain).

L’ouverture de la c hasse en 1949.

— La France a été divisée en deux zones seulement ; la deuxième zone comprenant les Basses-Alpes, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, l’Ariège, l’Aude, l’Aveyron, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, le Gard, la Haute-Garonne, la Gironde, l’Hérault, les Landes, le Lot-et-Garonne, la Lozère, les Basses et les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, le Var et le Vaucluse. La première zone comprend le reste du territoire, excepté l’Alsace et la Lorraine. L’ouverture est fixée du 4 septembre au 8 janvier pour la première zone, du 28 août au 8 janvier pour la deuxième ; du 14 août au 8 janvier pour la Corse.

La chasse au faisan n’est ouverte que le 25 septembre ; celle du cerf (mâles adultes) le 2 octobre. La chasse de montagne (chamois, petit tétras, gelinotte, bartavelle, marmotte, lièvre blanc) est ouverte du 11 septembre au 27 novembre, sauf pour le chamois (fermeture le 9 octobre). Pour l’isard et le grand tétras, date d’ouverture générale, fermeture le 9 octobre.

La chasse au gibier d’eau sur les lacs, étangs et rivières, sera ouverte au plus tôt, le 24 juillet et fermée le 31 mars ; pour le col-vert, fermeture le 13 février. Pour les oiseaux de passage, fermeture à la clôture générale, sauf pour la bécasse au bois, au chien d’arrêt, dans les bois de plus de 5 hectares, où elle sera fermée le 31 mars.

Comité d’étude Interparlementaire de la chasse et de la pêche.

Le Comité d’étude Interparlementaire de la chasse et de la pêche s’est réuni à Paris sous la présidence de M. le conseiller de la République Verdeille, son président, assisté de M. l’inspecteur général des Eaux et Forêts Larrieu, directeur du Service de la Pêche et de M. le conservateur des Eaux et Forêts Vidron, chef du Service de la Chasse au ministère de l’Agriculture et secrétaire général du Conseil supérieur de la Chasse.

Les membres présents ont procédé à divers échanges de vues sur le projet de loi relatif à l’exercice du droit de chasse ; ils ont examiné les divers amendements à apporter à quelques-uns des articles du projet pour la mise au point définitive des textes dans la prochaine réunion.

Le Chasseur Français N°629 Juillet 1949 Page 540