Histoire du bord de l’eau.
— Le 22 mars dernier, le Kymian, rentré depuis peu
de la brousse sénégalaise, reprenait contact avec la Saône tout en écoutant
avec intérêt les conseils du « Chone », vieux pêcheur connaissant
tous les recoins du secteur et les habitudes du poisson.
Ça ne mordait pas, quand, avec un ensemble parfait, vers 11 heures,
deux flotteurs démarrent. Saisir une ligne chacun et ferrer fut fait non moins
simultanément par les deux pêcheurs. Un superbe rotengle de 700 grammes
avait avalé les deux vers.
— Dans un cas semblable, dit le Chone, le poisson
appartient à celui dont l’hameçon est le plus profondément engagé.
L’hameçon de l’ancien était côté droit de la bouche, celui
du Kymian complètement avalé. Ce dernier s’adjugea le poisson.
Le même jour, vers 17 heures, nos deux pêcheurs
opéraient cette fois en bateau. Le même fait se reproduisit, et une superbe
perche de 750 grammes fut amenée par les deux lignes. Fort de la règle
édictée le matin par le Chone, le Kymian voulut déterminer quel était l’heureux
propriétaire de cette belle pièce. Il demeura perplexe, le poisson étant pris
de façon identique par les deux hameçons, l’un à droite, l’autre à gauche de la
bouche.
Une bonne bouteille mit l’accord entre les deux
copropriétaires.
M. MALSOMES, abonné.
La pêche en automne.
— La meilleure pêche à faire en automne est la pêche du
juesne ou chevesne, au sang. Après avoir amorcé avec du sang coagulé dans un
très léger courant, pêcher avec des morceaux de boyaux de poulet coupés sur une
longueur d’un centimètre et demi ; placez-les à plat sur l’hameçon no 8,
bien monté, et pêchez à quelques centimètres du fond, dans une eau ne dépassant
pas 1m,50 de profondeur.
Employez comme flotteur une grosse plume suffisante pour
supporter la plombée et le boyau de poulet ; il faut qu’elle se tienne
droite. Ferrez dès qu’elle disparaît. Deux centimètres au-dessus de l’eau
suffisent.
Pour conserver le poisson.
— Après l’avoir vidé, remplacez les intestins par un ou
deux morceaux de charbon de bois ; entourez le poisson d’une bonne couche
d’orties, et serrez bien le tout dans un linge simplement humecté. La forte
compression des orties autour de la pièce en assure la parfaite conservation.
Comment faire dégorger les vers.
— Il est nécessaire que le ver offre une certaine
résistance à la touche, et il faut pour cela qu’il ait préalablement dégorgé
pendant un ou plusieurs jours. On obtient ce résultat en le mettant dans la
mousse. Si cependant les vers maigrissent trop, on peut, toutes les vingt-quatre
heures, imbiber très légèrement la mousse avec du lait
|