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Navets d’automne et d’hiver

Comme les variétés de printemps et d’été, les navets d’automne et d’hiver se développent d’autant mieux que le climat est doux et humide, mais leur culture n’en reste pas moins possible en toutes régions, à la condition cependant de leur fournir l’eau qui leur est nécessaire.

Dans les terres perméables, sèches, faute d’arrosages suffisants, le navet donne des produits filandreux, à saveur âcre.

Les terres un peu fortes, profondes, fraîches, sont particulièrement favorables à la culture de ce légume. En terrain calcaire, la récolte est souvent médiocre et de qualité inférieure.

Pour être assuré d’une bonne production, le sol doit être profondément ameubli et fumé à base d’engrais rapidement assimilables. On utilise en moyenne à l’are :

    — fumier bien décomposé : 150 à 200 kilogrammes ;
    — superphosphate de chaux : 3 kilogrammes ;
    — sulfate de potasse ou chlorure de potassium : 1 kilogramme.

Cette fumure est incorporée au sol au minimum trois semaines à un mois avant d’effectuer le semis.

Lorsque le fumier fait défaut, il est néanmoins possible d’obtenir des résultats satisfaisants en répandant à l’are, une dizaine de jours à l’avance, les engrais suivants :

    — superphosphate de chaux : 4 kilogrammes ;
    — sulfate de potasse : 1kg,500 ;
    — sulfate d’ammoniaque : 1kg,500.

On enfouit par un léger labour ou bien on fait un hersage au croc ou à la fourche crochue.

Un léger nitratage (1 kilogramme de nitrate de soude à l’are) fait après éclaircissage a toujours une action favorable.

Variétés.

— Les variétés de navets d’automne se différencient des variétés de printemps et d’été par leur croissance plus lente, leur chair ferme et leur conservation prolongée.

Parmi les plus cultivées, nous signalerons :

    Le navet long de Meaux ; Racine longue blanche à collet vert, souvent contournée et saillant hors du sol. Très cultivé pour la provision d’hiver.
    Le navet blanc dur d’hiver ; Racine de moyenne longueur, conique, presque totalement enterrée. Convient tout particulièrement pour les semis tardifs et la conservation hivernale.
    Le navet de Fréneuse ; Racine fusiforme, chair ferme, sèche. Vient relativement bien dans les terres maigres sans grande fraîcheur. Conservation prolongée.
    Le navet d’hiver de Montesson ; Racine conique à collet rouge. Résiste au froid, peut être conservé en terre une partie de l’hiver.

Culture.

— Pour ces différentes variétés, les semis s’exécutent de la fin août au 15 septembre. Ce sont ceux faits du 25 août au 10 septembre qui donnent généralement la production maximum.

On sème à la volée ou en rayons espacés de 20 à 25 centimètres, profonds de 1 à 2 centimètres. Les graines sont recouvertes au râteau ou à la herse lorsque le semis est pratiqué sur une grande surface, puis on plombe le sol au rouleau, à l’aide de la batte, ou à défaut avec le dos d’une pelle.

Des arrosages légers et répétés favorisent la levée.

Lorsque les jeunes plants ont de 3 à 4 feuilles, on éclaircit en laissant entre les pieds conservés un écartement de 15 à 20 centimètres, suivant le développement qu’est susceptible de prendre la variété cultivée.

Des arrosages copieux sont indispensables pendant les périodes de sécheresse, pour conserver aux racines toutes leurs qualités ; ils ont, d’autre part, comme effet de réduire les dégâts occasionnés par l’altise, ou puce de terre.

Conservation.

— Les navets devant constituer la provision d’hiver sont arrachés fin octobre-courant novembre. Débarrassées de la terre qui adhère à leur surface, les racines sont ensuite décolletées, puis rentrées en cave ou en silos. On les dispose alors en meules, le collet au dehors, ce qui permet la suppression, facile des bourgeons au fur et à mesure qu’ils apparaissent et d’éviter ainsi qu’elles deviennent creuses.

Dans les régions tempérées, on hiverne parfois le navet en place et on se contente alors de couvrir les plantes de paille ou de feuilles sèches pendant les périodes de grands froids.

En sol léger et sain, il est également possible de conserver les navets d’hiver en pleine terre pendant la mauvaise saison en les recouvrant d’une épaisse couche de terre ou en les buttant fortement.

A. GOUMY,

Ingénieur horticole.

Le Chasseur Français N°631 Septembre 1949 Page 650