Accueil  > Années 1950  > N°636 Février 1950  > Page 109 Tous droits réservés

Une maisonnette normande

Cette maisonnette a été conçue pour donner, sous un volume réduit, un asile confortable et coquet à une famille peu nombreuse. Le plan a été condensé pour éviter les couloirs inutiles, tout en assurant l'indépendance des pièces. La formule est restée ici encore : « Plan carré, toit a deux pentes. » C'est la plus simple et la plus économique. La silhouette générale, bien qu'essentiellement normande, est complétée seulement par les attributs nécessaires et ne comporte point de colifichets inutiles, compliqués et coûteux. Elle n'en reste pas moins élégante, avec son pignon aigu, son balcon, le groupement des fenêtres, les volets décoratifs, les jardinières fleuries. Ainsi, à une époque où la construction est devenue très chère, cette maisonnette peut être réalisée pour un prix relativement modique, tout en constituant un abri fort plaisant.

Au rez-de-chaussée, nous trouvons : petit vestibule, salon et salle à manger communiquant, cuisine, lavabo-vestiaire, w.-c.

Au 1er étage, s'inscrivent dans le pignon aigu : deux chambres, salle de bains, grenier et penderies latéraux.

Au sous-sol : caves, chaufferie, buanderie.

À la pointe du pignon, il y a encore deux greniers.

Distribution.

— Nous arrivons, sur un côté de la maison, à un perron latéral. Nous montons quelques marches. Après avoir ouvert la porte d'entrée, nous nous trouvons dans le vestibule, un peu en contrebas. Nous montons quatre marches et nous voici sur un palier-hall central qui distribue toutes les pièces : salon, salle à manger, cuisine, lavabo-vestiaire, w.-c. De ce palier, nous prenons également le départ d'escalier. Ainsi, aucune place n'est perdue.

Le salon (10 mètres carrés environ) s'éclaire en façade par une large fenêtre ornée de volets décoratifs en bois et d'une jardinière fleurie. Deux grands panneaux permettent de recevoir les meubles. Une porte pliante à quatre vantaux assure la large communication avec la salle à manger. L'installation d'un divan permet d'utiliser cette pièce comme salon-studio le jour, comme chambre la nuit.

La salle à manger (16 mètres carrés environ) s'éclaire en façade par une fenêtre semblable à celle du salon. Deux très grands panneaux permettent de recevoir les meubles : grand buffet-vaisselier, grand bahut ou desserte, horloge ancienne, etc. Autour de la table, une douzaine de personnes pourront s'installer. À l'occasion d'une fête de famille, quand la porte pliante aura été ouverte et que le salon et la salle à manger seront réunis, une trentaine de couverts pourront être servis.

La cuisine (9 mètres carrés environ) s'éclaire en façade postérieure par une large fenêtre à l'appui élevé, sous laquelle se trouvent bien groupés : cuisinière à charbon, cuisinière électrique, évier à double égouttoir. À côté, se trouve un grand placard. Trois personnes peuvent manger à l'aise à la table de cuisine.

Dans le lavabo-vestiaire, nous trouvons un lavabo, un placard avec portes à coulisse, des portemanteaux.

De ce lavabo-vestiaire nous passons au w.-c., où peuvent être installées des étagères pour les chaussures et objets divers.

Après avoir gravi l'escalier qui donne accès au 1er étage, nous arrivons sur un petit palier, autour duquel nous trouvons les portes de deux chambres et de la salle de bains.

La chambre 1 (12 mètres carrés environ) s'éclaire en façade par une porte-fenêtre à deux vantaux encadrée par deux petites fenêtres. La porte-fenêtre donne accès à un petit balcon. La chambre est encadrée par deux débarras latéraux situés sous les versants de toiture. Cette chambre peut recevoir un grand lit de milieu et une grande armoire.

La chambre 2 (10 mètres carrés environ) s'éclaire en façade postérieure par deux petites fenêtres encadrant la cheminée. Nous y trouvons un divan-lit à deux places, une grande armoire et, sur un côté, un débarras latéral sous versant de toiture.

La salle de bains, située entre les deux chambres, s'éclaire en façade latérale par une lucarne émergeant de la toiture. Cette salle de bains a été prévue pour recevoir une baignoire assise, plus courte que la baignoire ordinaire, et tenant par conséquent beaucoup moins de place. Un lavabo et un bidet complètent l'installation.

En descendant l'escalier, nous arrivons au sous-sol, où nous trouvons deux belles caves, une chaufferie, une buanderie.

Une trappe ménagée dans le plafond de la salle de bains nous permet d'accéder par une échelle aux greniers situés à l'extrême pointe des pignons.

Construction.

— La construction pourra varier légèrement, suivant les matériaux locaux et le degré d'économie que l’on voudra réaliser. Le sous-sol pourra être exécuté en pierre ou en béton coffré, l'élévation en briques pleines ou en briques creuses, avec un bon enduit au mortier de chaux lourde et sable de rivière et badigeon au silexore.

Le plancher sur cave sera en ciment armé. Le plancher du 1er étage sera en bois, ou en ciment armé si possible.

La charpente du toit sera normalement en bois, mais, s'il est possible d'envisager un supplément de dépense, il sera préférable de l'exécuter en béton armé sur hourdis creux en terre cuite, donnant un excellent isolement contre le froid et la chaleur, tout en supprimant le risque d'incendie.

La couverture sera normalement en petites tuiles plates rustiques du pays.

Elle pourra être, au pis aller, exécutée plus économiquement en tuiles mécaniques brunes de petit format.

Sur charpente en ciment armé, il sera possible d'exécuter une couverture en chaume avec addition d'argile, comme on le faisait autrefois.

Aspect extérieur.

— Avec son grand toit bien coiffant couvert en petites tuiles brunes ou en chaume, ses lucarnes simples, cette maisonnette reste dans la tradition normande.

Mais elle est percée de larges baies, qui dispensent largement la lumière. Les crépis clairs, les jardinières fleuries, les menuiseries à petits carreaux, les volets décoratifs aux couleurs harmonieuses, le balcon avec les poteaux d’angles formant porte-fleurs contribuent à lui donner, dans le genre rustique, un aspect élégant, frais et pimpant.

Gérard TISSOIRE.

Le Chasseur Français N°636 Février 1950 Page 109