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Causerie médicale

La coqueluche

Connue depuis longtemps, cette maladie du jeune âge n'offre aucune difficulté de diagnostic lorsqu'on l'observe à la période des quintes, mais cette période est précédée par des troubles beaucoup moins caractéristiques, par un simple coryza, plus ou moins spasmodique, ou par des signes banaux d'une petite bronchite.

Or la maladie est contagieuse dès cette période et n'est soupçonnée qu'en temps d'épidémie ou lorsqu'on apprend que le petit malade a été en contact, dans son entourage ou à l'école, avec un coquelucheux.

Le diagnostic ne pourra alors être précisé que par la recherche du coccobacille de Bordet-Gengou dans les sécrétions naso-pharyngées ou dans les gouttelettes projetées par la toux ; l'examen du sang montre aussi une leucocytose pouvant aller jusqu'à une augmentation de 50 p. 100 des leucocytes.

Beaucoup de médecins considèrent cette maladie, répandue en tous pays comme une des plus fréquentes et des plus graves du jeune âge, surtout avant deux ans, grave surtout par ses complications pulmonaires ou nerveuses.

Quand on feuillette un ancien traité, on reste surpris par le nombre de médications qui furent proposées, ce qui éveille aussitôt le soupçon qu'aucun des médicaments employés n'a démontré son efficacité. Les antispasmodiques, dont la pharmacopée et la spécialité pharmaceutique nous offrent un grand choix, trouvent toujours leur indication ; quant aux vaccins et au sérum de convalescent, ils sont réservés au traitement préventif.

Ce traitement préventif consiste tout d'abord dans l'isolement du malade (au lit ou à la chambre) et celui des enfants ayant été en contact avec lui, et ceux-ci recevront, pendant quelques jours, un des vaccins anticoquelucheux.

On a été plus loin et on a prétendu, tout d'abord en Amérique, « que la coqueluche pourrait facilement devenir une maladie du passé si l'on prenait le soin de vacciner systématiquement tous les enfants ».

Cette opinion fut celle des experts réunis par l'Organisation mondiale de la Santé (Genève, juillet 1949) ; cette vaccination pouvant être associée aux vaccinations antivariolique et antidiphtérique, combinaison qui diminue le nombre d'injections nécessaires pour l'immunisation contre ces différentes maladies, avec des titres d'immunité égaux et parfois supérieurs à ceux qu'on observe à la suite d'injections d'antigènes faites séparément.

Contre les complications, surtout contre les graves bronchopneumonies, on utilise aujourd'hui et presque toujours avec succès la streptomycine, et on a même ajouté que cet antibiotique, même à faible dose, donne des résultats favorables dans toute coqueluche un peu sévère : diminution des quintes et amélioration de l'état général. C'est là un nouveau succès pour ce produit, qui a déjà fait ses preuves en d'autres affections.

À la convalescence (un mois après la maladie), lorsque les complications pulmonaires ne sont plus à redouter, un changement d'air s'impose, selon les cas, à la montagne ou dans quelque station hydrominérale.

Dr A. GOTTSCHALK.

Le Chasseur Français N°640 Juin 1950 Page 370