Travaux d'entretien.
— L'arrosage des corbeilles et plates-bandes de fleurs,
le pincement et le palissage de celles qui forment les motifs de mosaïculture
sont continués pendant le mois de juillet. Chaque semaine, les pelouses sont
tondues, les bordures et le tour des massifs rendus plus nets par un coup de
faucille, le nettoyage général effectué. Avant le coup de râteau final, on a
soin d'enlever les fleurs passées dans les corbeilles et les plates-bandes,
afin de provoquer la formation de nouveaux boutons floraux.
Les rosiers grimpants non remontants ayant achevé de
fleurir, on enlève complètement une partie des branches âgées qui ont fleuri,
en vue de concentrer la sève sur les plus jeunes. Ces dernières sont palissées,
de façon à les distancer convenablement, leur assurant un bien meilleur
éclairement.
Semis.
— Le semis d'un certain nombre de plantes bisannuelles
à fleurs de printemps et, tout particulièrement, des pensées s'effectue en
juillet, dans un endroit mi-ombragé, en pépinière, en terrain sain et léger. Un
léger épandage de terreau, suivi d'un coup de batte, effectué après que l'on a
enterré quelque peu les graines à la griffe, empêche la terre de se battre et
facilite la germination, assez souvent capricieuse en cette saison. Des bassinages
fréquents sont ordinairement nécessaires.
Tuteurages, bouturages, marcottages.
— Le tuteurage des dahlias ayant été fait au moment de
la plantation, on n'a plus qu'à attacher les pousses au tuteur, pour parer à
tous les risques, au fur et à mesure qu'elles s'allongent. Si les tuteurs n'ont
pas été placés, il ne faut pas en différer plus longtemps la mise en place.
Déjà les pucerons noirs ont fait leur apparition et
commencent à se multiplier. Sans attendre que les colonies s'étendent, il faut,
le soir, faire des pulvérisations à l'aide de solutions de nicotine ou d'un
insecticide du commerce. De cette façon, on empêchera l'invasion totale des
cultures.
C'est dans le courant de juillet que s'effectue le bouturage
de quelques plantes vivaces fleurissant au printemps que l'on veut reproduire
par ce procédé : corbeille d'argent double, aubriétia, corbeille
d'or, doronic de Caucase, et différents saxifrages. Le
bouturage se fera en pépinière, et les plantes y resteront jusqu'au moment où
l'on pourra les mettre en place, après reprise complète.
C'est aussi à ce moment que se marcottent les œillets des
fleuristes en vue de leur multiplication. On peut soit coucher les rameaux
en pleine terre autour du pied mère, soit entourer ces rameaux de cornets de
plomb remplis de terre maintenue humide et les fixer à un tuteur. On aura
auparavant supprimé les feuilles de la base de chaque marcotte et pratiqué une
incision au-dessous du nœud pour en faciliter l'enracinement qui se fera en
trente à quarante jours si les conditions favorables sont maintenues.
Greffage en écusson des rosiers.
— En juillet, on peut continuer à écussonner les
églantiers pour en faire des rosiers donnant des fleurs semblables à celles de
l'arbuste sur lequel ont été prélevées les greffes.
Pendant la première dizaine du mois, on peut encore essayer
d'en provoquer le développement pour avoir des roses dans le courant de la
saison. Autrement dit, on peut encore écussonner à œil poussant. Mais, après le
10 ou le 15 juillet, il vaut mieux ne plus essayer de faire pousser
l'écusson. On n'aura d'ailleurs qu'à se féliciter d'opérer plus tard à oeil
dormant, car, si l'on doit, avec ce procédé, attendre les fleurs quelques mois
de plus, on aura souvent un rosier beaucoup plus durable que lorsqu'il aura été
fait à œil poussant. Dans les deux cas, l'opération de l'écussonnage se fait de
la même façon.
Choix des rameaux porte-écussons.
— Ce choix présente une certaine importance, la
constitution de l'œil écussonné ayant une influence notable sur la vigueur, la
longévité et la floribondité du rosier issu de cet œil.
C'est ainsi qu'un écusson pris sur une pousse très
vigoureuse ou gourmand donnera un rosier vigoureux, mais peu florifère ;
qu'un œil pris à la base d'un rameau est souvent mal formé et ne se développe
que tardivement, si toutefois il se développe ; qu'un œil pris au sommet
du rameau ayant fleuri, immédiatement au-dessous du pédoncule de la rose, donne
une floraison anticipée au détriment du développement de l'arbuste.
Les meilleurs yeux se trouvent dans la partie moyenne du
rameau ayant fleuri et que l'on a prélevé dès que cette floraison est terminée.
La grosseur du rameau porte-écusson doit être en rapport
avec celle des rameaux d'églantier que l'on veut écussonner. Un trop petit
écusson réussit mal sur un gros rameau, de même qu'un large écusson ne peut pas
être mis en place convenablement sur un rameau grêle et que la reprise s'en
ressent.
Préparation des rameaux porte-écussons.
— Dès que l'on a coupé un rameau, il convient de
supprimer la partie supérieure trop herbacée, ainsi que la base, déjà ligneuse
et dont les yeux sont mal formés. On enlève ensuite les feuilles, celles-ci
étant, surtout en été, le siège d'une transpiration intense et privant très
vite le rameau de la plus grande partie de la sève qu'il contient. De chaque
feuille, on ne laisse subsister qu'une partie du pétiole.
Le rameau ainsi préparé est étiqueté au nom ou au numéro de
la variété, puis enveloppé dans un linge mouillé ou plongé en partie dans un
vase rempli d'eau jusqu'au moment où il sera utilisé, ce qui pourra avoir lieu
soit le jour même, soit le lendemain.
Si le rameau doit voyager, il faut prendre quelques
précautions supplémentaires pour le conserver frais. On le taille en pointe
vers la base et on le fiche dans un fruit ou dans un tubercule de pomme de
terre (fig. 1), puis on l'entoure de mousse humide avec double enveloppe
de papier. Il peut ainsi très bien être expédié par la poste.
S'il parvient au destinataire avec une écorce ridée,
indiquant qu'il a perdu la plus grande partie de sa sève, il faudra le faire
tremper dans l'eau pendant vingt-quatre heures : l'écorce redeviendra
alors turgescente et les yeux se gonfleront, permettant de nouveau
l'utilisation du rameau.
Écussonnage à œil poussant.
— Sous le climat de Paris, on peut opérer à la fin de
juin et au début de juillet. On ne peut guère avant, les rameaux d'églantier
devant être suffisamment gros et en pleine sève, et, d'autre part, les rameaux
qui sont pris pour greffons devant avoir fleuri.
Pour faciliter la pose des écussons, autant que pour
concentrer la sève sur l'endroit où ceux-ci doivent être posés, on peut avoir
avantage à arquer les rameaux de l'églantier en en fixant l'extrémité sur la
tige de celui-ci (fig. 2).
Une dizaine de jours après l'écussonnage, on visite les
greffes. Si la soudure est effectuée, l'œil est resté bien vivant et commence à
se gonfler, tandis que le pétiole de la feuille jaunit et se détache. On
supprime alors une partie des pousses de l'églantier et on desserre la ligature
de l'écusson.
Dix jours plus tard, on passe à nouveau, et, si
l'écusson a commencé à pousser, on supprime encore des pousses d'églantier pour
n'en laisser qu'une ou deux ; elles sont pincées à trois ou quatre
feuilles.
Ceci a pour effet de refouler à nouveau la sève sur le
greffon, qui s'allonge rapidement. Lorsqu'il dépasse 20 centimètres, on
retranche complètement toutes les pousses de l'églantier. On peut ainsi avoir
des roses dans le courant de l'été et à l'automne. Aussi la préférence des amateurs
va-t-elle généralement à l'écussonnage à œil poussant, dont le résultat est
plus prompt.
Écussonnage à œil dormant.
— Il se pratique d'ordinaire, aux environs de Paris, du
15 août à la fin de septembre. Il est nécessaire qu'il y ait encore assez de
sève pour que la soudure de l'écusson s'opère, mais il n'en faut pas trop, car
celui-ci se développerait en bourgeon.
Au moins un mois avant l'écussonnage, on a visité les
églantiers et supprimé tous les rameaux inutiles, n'en laissant que deux ou
trois vers le sommet de la tige. Si cette opération n'a pas été faite à temps,
il ne faut pas la faire immédiatement avant de greffer, car, la sève se perdant
en partie par les plaies des rameaux retranchés, il n'y en aurait plus assez
pour assurer la soudure des écussons et il n'en faudrait pas davantage pour
manquer les greffes. Il vaut donc mieux différer cette suppression pour ne
l'effectuer que lorsque la reprise des greffes sera assurée ou même à la fin de
l'hiver.
Sur chaque rameau, l'écusson se pose le plus près possible
du corps du sujet. On évitera ainsi, pour plus tard, le développement
au-dessous des greffes de pousses d'églantier vigoureuses qui, se développant
au milieu des têtes de rosiers, les concurrenceraient plus ou moins et seraient
parfois difficiles à supprimer complètement.
L'œil de l'écusson devant dormir pendant tout l'hiver, on
laisse le sujet intact jusqu'en février. À cette époque, on rabat chaque rameau
écussonné à 5 ou 6 centimètres au-dessus de l'écusson. Celui-ci se développe
alors, et, en même temps que lui, quelques pousses d'églantier que l'on
supprime.
Tuteurage.
— Pour éviter, à la suite d'une bourrasque par exemple,
le décollement des pousses d'écusson, il convient de tuteurer celles-ci. Pour
cela, on applique le long du corps du sujet une baguette que l'on y fixe par
des ligatures d'osier ou de raphia et qui dépasse de 30 à 40 centimètres le
niveau du dernier écusson. À mesure que les bourgeons se développeront, on les
attachera au tuteur et, grâce à cette précaution, on évitera de perdre en un
instant le fruit des soins attentifs de plusieurs semaines (fig. 3).
E. DELPLACE.
|