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A mi-vacances.

Déjà-le mois d'août, c'est-à-dire qu'on peut encore penser aux tenues de plein été, mais qu'il faut prévoir celles de septembre, même le retour à la ville ; septembre peut être encore très beau, mais les soirées sont fraîches déjà ; d'autre part, quand les vacances se prolongent, elles se passent souvent non plus à la mer, mais dans une propriété de famille ou dans une maison amie ; là, on chasse, on reçoit, on danse. Plus que jamais seront précieuses les robes, les ensembles à transformations.

L'alerte deux-pièces, comportant une jupe avec un blouson, un paletot, une jaquette ou un boléro, est indispensable ; s'il fait beau, celui de toile est parfait ; s'il fait moins beau, celui de flanelle ou de lainage fil à fil est mieux ; outre les blouses chemisiers, les pulls, les sweaters qu'on choisit d'une couleur tranchante et vive, le corsage bain de soleil fait du classique corsage soutien-gorge sans bretelles ainsi que toutes les combinaisons d'écharpes, de revers tenant au col, de cravates nouées, renouées et enroulées, faites de rubans ou de biais larges, de foulard, de shantung, sont heureux et feront une excellente tenue à danser pour l'heure du thé.

Le fourreau de soie ou de cotonnade imprimée, décolleté ou non, long ou court, sera, pour l'après-midi, la meilleure ressource. On lui adjoindra un blouson amovible, un boléro, complétés de larges pans souples qu'on nouera en ceinture retombant sur la jupe en panneaux flottants, ou simplement des écharpes en biais, largement taillées, que maintiendra en place une étroite ceinture ou que tout simplement on drapera autour des hanches. Pour danser, le soir, ou pour recevoir à un grand dîner, on posera sur ce fourreau une tunique de tulle sombre ou clair pourvu qu'il soit strictement assorti à la couleur de l'un des motifs de l’imprimé ou en opposition heureuse avec le fond si celui-ci est uni (le choix doit être fait avec beaucoup d'attention pour que la réalisation n'ait pas l'air d'un rafistolage, ce qui est toujours déplorable !). Cette tunique sera extrêmement large, ronde, genre ballerine, ou plongeante, et ouverte devant. Le couturier Pierre Balmain a trouvé cet été une formule charmante ; un fourreau décolleté en shantung noir, et puis sept petites jupes très en forme en tulle de sept couleurs différentes qu'on pose les unes sur les autres en les variant, en en mettant selon la fantaisie du moment, une, deux ... ou sept ; voici les couleurs : jaune, blanc, bleu pâle, rose, vert-nil, mauve, orangé, en plus une de dentelle noire ; pour ne pas grossir la taille, elles étaient posées chacune sur un très fin et très étroit ruban.

Ce qui est valable pour les robes l'est également pour les chapeaux ; les bérets pliants sont aussi jolis en toile qu'en satin ; la jeune et jolie danseuse Ludmilla Tcherina en a choisi chez Claude Saint-Cyr une série, allant du béret sport en jersey au béret du soir en satin pailleté. Le calot à grand bord mobile, installé sur la tête grâce à un seul bouton, est également pratique et ravissant.

Ainsi, vous serez parées pour tous les temps, tout en étant encombrées des moindres bagages, et ceci fait toujours si grand plaisir aux maris !

G.-P. DE ROUVILLE.

Le Chasseur Français N°642 Août 1950 Page 499