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Courrier cynégétique

Faune de l’Équateur africain français.

— MM. René Malbrant et Alain Maclatchy viennent de publier sous ce titre une étude très documentée sur les mammifères et les oiseaux des territoires africains français de la zone équatoriale. Durant un séjour de vingt années dans la savane congolaise, les auteurs ont observé les mœurs des animaux sauvages et ont pu en dresser un inventaire complet. L'ouvrage comporte deux tomes (I, pour les oiseaux ; II, pour les mammifères) abondamment illustrés (Librairie Paul Lechevalier, 12, rue de Tournon, Paris, VIe).

Le massacre des petits oiseaux.

— Parmi les lettres reçues à la suite de l'écho publié en mai dernier sous ce titre, retenons la lettre indignée de M. Gautier Auriol, abonné des Charentes, approuvant les réflexions de M. Vouziès et signalant la demande faite par deux membres du conseil d'une importante fédération du Sud-Ouest, en vue de l'autorisation de la capture au filet des vanneaux et pluviers ! Cette demande, après accord de la fédération, aurait été transmise au ministre, qui n'a pas encore toutefois donné son accord.

« Que l'on ne prétexte pas, ajoute M. Gautier Auriol, que vanneaux et pluviers sont des migrateurs, et qu'il faut profiter au maximum de leur passage, car si ce n'est nous ce sera l'étranger. Car Belgique, Hollande et Angleterre ont fait un gros effort de protection, malgré les difficultés. »

« Si nous voulons que les passages se fassent en France comme il s'en faisait autrefois, il faut faire ce qu'il faut et bannir les privilèges existant pour certaines catégories de gens qui, sans respect, détruisent le gibier aux filets. Ne les blâmons pas trop ; les grands fautifs sont ceux qui permettent ces privilèges. Mais la politique est là, et c'est là tout le mal. Pour terminer, je souhaite que le ministre ne permette pas, uniquement dans le but de faire plaisir, la pratique d'une chasse indigne de gens qui respectent et aiment la vraie chasse, la chasse au fusil, la seule qui devrait être pratiquée pour les oiseaux.

Que mange le héron ?

— Ayant entrepris l'étude du régime alimentaire du héron, je serais très reconnaissant aux lecteurs du Chasseur Français qui voudraient bien m'adresser l'estomac des hérons qu'ils auront l'occasion de capturer. Chaque envoi devra être accompagné d'une lettre indiquant le lieu, la date, et même l'heure de la capture. Si plusieurs estomacs sont dans un même envoi, chacun devra porter un numéro d'ordre correspondant aux indications fournies sur sa capture.

Naturellement, les frais de poste seront remboursés à l'expéditeur, qui sera renseigné sur le résultat de l'autopsie.

L'étude porte sur le héron cendré (héron gris), mais j'accepte volontiers les estomacs d'autres espèces de hérons à condition que l'espèce me soit indiquée de façon précise; en cas de doute sur l'espèce exacte, me le signaler.

Étant donné le grand nombre de lecteurs de ce journal, j'espère recueillir un matériel suffisant pour me permettre d'élucider le problème encore bien discuté de l'alimentation du héron cendré et de répondre à la question : le héron est-il nuisible !

Adresser les envois à M. G. Roberjot, pharmacien, professeur de zoologie à l'École de Médecine, 28, rue Monge, Dijon.

Cormorans.

— Je me trouvais, en décembre 1948, à proximité des bords du Rhône, à 50 kilomètres en amont de Lyon, lorsque je vis un vol de grands oiseaux qui, après avoir tourné un moment, se posèrent à quelque distance de la berge. Ayant pu, avec beaucoup de précautions, les approcher et me placer à bonne portée de fusil, j'en tirai deux, se trouvant en enfilade, d'un coup de deux à gauche. Un fut tué net et l'autre blessé. Au moment de l'envol, j'en tirai un autre, du coup droit chargé au 5, qui tomba net également.

Malgré la température, 2 en dessous de zéro, je partis à la nage par deux fois pour ramener les deux oiseaux tués, le troisième s'étant trop éloigné. Ils avaient dans le gosier chacun deux poissons (des barbeaux), intacts, de plus de 150 grammes, soit plus de 600 grammes de poissons à eux deux.

J'appris par la suite, par un ami qui avait été témoin de cette chasse, qu'il s'agissait de cormorans. Ces bêtes pesaient respectivement 3kg,150 et 2kg,900.

H. GIRERD, abonné.

Fédération départementale des chasseurs de la Manche.

— Au cours de la dernière assemblée générale, les vœux suivants ont été adoptés :

Loi sur la chasse.

— La Fédération départementale de la Manche fait confiance au Conseil supérieur de la chasse et à son représentant au Congrès permanent des présidents, pour suivre de très près la question de la loi sur la chasse, déposée par le Conseil supérieur de la chasse sur le bureau de l'Assemblée nationale.

Elle considère que cette loi doit être suffisamment souple pour s'adapter aux différentes régions cynégétiques de France et que, par un règlement d'administration publique mûrement étudié, elle puisse donner satisfaction à tous les chasseurs de chaque région.

L'Assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs de la Manche demande que le règlement d'administration publique soit communiqué afin de pouvoir présenter critique et suggestions.

Assurance-chasse obligatoire.

— L'Assemblée générale émet le vœu que l'assurance-chasse devienne obligatoire.

Répression des délits.

— L'Assemblée générale constatant que, trop souvent, les délits de braconnage ne trouvent pas toujours une repression suffisamment sévère, émet le vœu que tout acte de braconnage soit jugé très sévèrement et que les peines soient appliquées au maximum aussi bien en tant que braconnage que divagation de chiens ; que toutes facilités soient accordées aux agents de répression (gardes et gendarmes) pour visiter et vérifier le contenu des sacs, paniers, carniers ou tous moyens de transport de gibier employés par des personnes suspectes d'actes de chasse en temps prohibé.

Produits chimiques.

— L'Assemblée générale émet le vœu de la suppression des arséniates pour le traitement des pommes de terre et leur remplacement par des produits tout aussi efficaces et non toxiques pour le gibier ; l'interdiction d'usage de blé strychniné, de produits tels que glucochloral, chlorose, ainsi que les dérivés du corbodor, ou, tout au moins, que ces produits destructifs soient enrobés d'une matière alimentaire refusée par les perdrix.

Permis de chasse.

— L'Assemblée générale demande instamment le retour aux anciennes modalités de délivrance du permis de chasse, c'est-à-dire payer le permis lorsqu'on en fait la demande.

Le remboursement des fusils et les économiquement faibles.

— M. Jean Moreau expose à M. le ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme que le règlement actuel ne prévoit le remboursement des fusils de chasse qu'en faveur de certaines catégories de professionnels et lui demande si une dérogation ne pourrait être prise en faveur des économiquement faibles en vue d'apporter une aide matérielle à cette catégorie de citoyens particulièrement dignes d'intérêt. (Question du 25 avril 1950.)

Réponse.

— Les délégués départementaux du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ont été invités à montrer, d'une manière générale, la plus large compréhension à l'égard des sinistrés économiquement faibles dont la situation est particulièrement digne d'intérêt. Une distinction entre la nature des pertes subies en matière mobilière doit, toutefois, être effectuée en raison de la nécessité d'affecter les crédits mis à la disposition du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, pour cette catégorie de dommages, à l'indemnisation d'urgence des biens indispensables à la reconstitution d'un foyer décent. En ce qui concerne le mobilier à usage familial, les personnes économiquement faibles bénéficient d'un ordre préférentiel et peuvent faire l'objet près la Commission départementale de la Reconstruction d'une proposition d'inscription à l'ordre de priorité, même dans certains cas où l'importance des pertes subies est minime. De plus, des facilités sont accordées aux vieillards économiquement faibles, ainsi qu'aux personnes âgées, hospitalisées ou recueillies par un membre de leur famille, en ce qui concerne la justification de l'emploi des indemnités accordées à laquelle sont assujettis les sinistrés, conformément aux dispositions de l'article 41 de la loi du 28 octobre 1946. En ce qui concerne les biens meubles d'usage courant, tels les fusils de chasse dont la reconstitution ne présente pas un caractère d'urgence, il n'est pas possible, pour la raison ci-dessus exposée, d'envisager actuellement le financement des dossiers correspondants.

(Journal officiel du 1er juin 1950.)

Le Chasseur Français N°644 Octobre 1950 Page 591