Les limaces.
— Avec un appétit insatiable, elles déglutissent toutes les
plantes vertes. La plus nuisible est la grande limace rouge. La petite loche,
couleur de terre, qui se dissimule sous les mottes et autres refuges, est également
très nuisible.
On peut détruire les limaces en les coupant avec des
ciseaux, en passant l'inspection des cultures de bonne heure le matin, ou après
une pluie douce. Il est possible d'attirer les mollusques au moyen d'appâts,
tels que côtes de melon, rondelles de pommes de terre, de carottes, petits tas
de son, etc. On conseille également les barrières de substances caustiques
(chaux, suie, cyanamide, crud ammoniac, sylvinite), qui s'opposent au
franchissement, à condition de renouveler souvent ces défenses, surtout après
les pluies.
Mais le moyen de destruction le plus efficace, c'est encore
l'empoisonnement, par exemple avec du son de blé arséniqué ou, mieux encore, au
« méta » (anhydride méthylique), que l'on incorpore à la dose de
quatre tablettes écrasées dans 1 kilogramme de son. Le mélange est disséminé
sur le passage des limaces. La sulfuration du terrain à 1’arrière-saison les
détruit.
Mulot.
— Rongeur du genre rat, très prolifique, pourvu d'une
longue queue, ce qui le distingue du campagnol. Les mulots causent des dégâts
importants dans les jardins et les vergers en dévorant les racines en hiver,
surtout celle des plantes vivaces, telles que l'artichaut. Les procédés de
destruction sont les mêmes que pour le campagnol.
Noctuelles.
— Ce sont des papillons diurnes et nocturnes, extrêmement
nuisibles. La noctuelle du chou pond en mai sur les feuilles des choux que les
chenilles dévorent goulûment. La noctuelle potagère s'attaque aux différents
légumes. La noctuelle des moissons, la plus vorace de toutes, ronge le collet
des plantes ; sa chenille est appelée ver-gris. La larve verte de
la noctuelle des laitues cause parfois de gros dégâts. On peut en dire
autant de la noctuelle de l'oseille.
Toutes ces chenilles, se nymphosant en terre, ne peuvent être
détruites que par la désinfection du sol à l'arrière-saison, par sulfuration,
ou par l'incorporation de produits synthétiques (D. D. T., H. C. H., S. P. C.).
Toutefois, on peut atténuer leurs dégâts en pulvérisant sur
les plantes attaquées uns solution insecticide ainsi composée :
Nicotine à 10 p. 100
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1,5 l
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Alcool dénaturé à 90°
|
1,5 l
|
Savon noir
|
200 grammes
|
Eau
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97 litres
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Les Oiseaux.
— Au point de vue horticole, les oiseaux peuvent être
classés en deux catégories : les nuisibles (granivores et frugivores) et
les utiles à bec fin, qui sont insectivores. Parmi ces derniers, on cite :
les hirondelles, les fauvettes, les mésanges, les rossignols des murailles, les
roitelets, etc. Ces auxiliaires doivent être protégés. On mettra des nichoirs à
leur disposition, et on les défendra des rapaces à deux et à quatre pattes.
Les principaux déprédateurs, qui s'attaquent aux porte-graines
et dévorent gloutonnement les salades, les petits pois et la plupart des fruits
sont : les corbeaux, les pies, les geais, les merles, le moineau, pillard
impénitent et effronté.
Si on ne veut pas chasser ces indésirables à la carabine, on
s'efforcera de les éloigner avec des épouvantails, par exemple en tendant de
fines ficelles entremêlées au-dessus des planches à protéger, ou en faisant
usage des effaroucheurs scintillants en aluminium, miroitant au soleil sous
l'impulsion du vent. On peut également utiliser les têtes-de-chat, les moulins
à tic tac et les vieilles roues de bicyclette portées par une fourche. Il
suffit de fixer six à huit aubes contournées en fer blanc après les rayons pour
donner prise au vent.
En munissant l'appareil d'une queue formant girouette, et en
mettant quelques petits grelots coulissants sur les rayons, la roue tourne au
moindre zéphyr, et les oiseaux s'enfuient.
En mettant gros comme un dé de minium par litre d'eau, et en
arrosant les planches à garantir avec cette solution, non seulement les oiseaux
s'éloignent, mais les limaces et les vers de terre ont une répulsion pour les
jeunes semis.
Les piérides.
— Ce sont des lépidoptères nuisibles aux crucifères. On
distingue la piéride du chou, un papillon blanc, dont l'envergure est de
6 centimètres. La femelle pond des œufs jaunes, par petits paquets, lesquels
engendrent des chenilles voraces, d'un gris verdâtre, portant trois bandes
longitudinales jaunes. Elles ne sont pas poilues.
La piéride de la rave et celle du navet sont
plus petites que la précédente ; elles mesurent respectivement 45 et 40
millimètres d'envergure.
Pour défendre les crucifères de leurs piérides, il faut
recourir à l'emploi d'une solution insecticide dans le genre de celle
recommandée pour les noctuelles.
Pucerons.
— Petits insectes hémiptères entretenus par les fourmis,
qui leur font sécréter du miellat à leur profit. Les pucerons sucent les
feuilles, le collet et les racines de la plupart des légumes et des arbres.
Presque tous les légumes ont leurs pucerons, notamment les
choux, les carottes, les salsifis, les pois, les fèves, les haricots, les
artichauts, etc.
Tous les pucerons, à l'exception du « lanigère »
sont détruits par des pulvérisations nicotinées, la même que pour les
noctuelles et les piérides.
Punaises.
— Insectes hémiptères analogues aux punaises des maisons,
dont elles ont la forme et l'odeur. II en existe plusieurs espèces, qui
s'attaquent aux légumes et aux arbres. On les détruit également par des
pulvérisations de bouillies. nicotinées.
Adonis LEGUME.
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