En août, plates-bandes et corbeilles fleuries sont à
l'apogée de leur splendeur. Il est nécessaire, pour qu'elles donnent tout leur
effet, que les pelouses les encadrant soient elles-mêmes bien vertes et
parfaitement entretenues, tondues, roulées, arrosées. Les bordures d'allées et
des massifs d'arbustes sont découpées et ébarbées à la faucille après chaque
passage de tondeuse. Les allées sont également tenues tout à fait propres.
On continue à tuteurer et à éboutonner les dahlias pour en
obtenir des fleurs plus belles en en réduisant le nombre.
Les chrysanthèmes d'automne, destinés à former des potées
fleuries, sont pincés pour la dernière fois. Si cependant on a pour but de
retarder la floraison, afin d'avoir des fleurs pour parer la serre froide ou
l'orangerie pendant une partie de l'hiver, on fait mieux d'ajourner ce
pincement à septembre.
Dans les premiers jours du mois, on peut encore, si on ne
l'a fait plus tôt et bien qu'il commence à être un peu tard, semer des pensées.
Mais il est possible, pendant tout le mois, de semer à mi-ombre, en sol sain,
léger et meuble, myosotis et pâquerettes, dont le développement est plus
rapide.
On repique, en planches bien ameublies et terreautées,
giroflées jaunes et violettes cornues semées à la fin de mai.
C'est encore en août que l'on fait la plupart des boutures
de plantes molles devant être conservées en serre l'hiver.
Celles de géraniums à corbeilles, qui reprennent aisément,
se font du 25 août au 1er septembre, soit en pleine terre dans un
endroit bien ensoleillé et en sol bien préparé et enrichi par un apport copieux
de terreau, soit directement en pots. Dans le premier cas, les boutures
racinées seront mises en pots vers le 1er octobre pour être rentrées
quelques jours plus tard.
Celles d'ageratums, d'héliotropes, de salvias, d'anthémis,
qui s'enracinent avec moins de facilité, sont faites sur couche tiède et sous
châssis, à la fin du mois ou même au début de septembre.
Plantes bulbeuses à floraison d’été : glaïeuls et montbrétias.
— Parmi les plantes utilisées pour fournir des fleurs
coupées en été et en automne, les glaïeuls tiennent l'une des premières places.
On en cultive différentes espèces et de nombreuses variétés.
Les glaïeuls de Gand et leurs variétés hybrides sont
des plantes vigoureuses, peu difficiles sur la nature du sol. Il en existe de
presque toutes nuances : rouge écarlate, carmin, vermillon, rose, violet,
lilas, jaune, blanc, etc. On a également des variétés à fleurs panachées,
flammées, bariolées, les unes à longues hampes, d'autres beaucoup plus naines.
Les plus modernes ont de grandes fleurs, bien ouvertes, à
divisions larges et régulières, de coloris francs ou bien tranchés lorsque la
fleur en comporte deux. Plus appréciées sont celles dont les fleurs se
présentent toutes du même côté de la hampe et qui, en pleine floraison, sont de
très grand effet.
Les glaïeuls de Nancy ont de belles et larges fleurs
d'une grande intensité de coloris, surtout dans les tons vermillon et orangés. Il
en existe aussi dans les tons bleu ardoisé lavé de carmin, orange dégradé de
saumon ou de rose pâle, rouge sang foncé à macules blanches ou jaunes, etc.
Les glaïeuls de Lemoine ou hybrides à grandes
macules ont des fleurs plus petites, évasées, de coloris très variés et
présentant toutes une large tache marron, pourpre ou écarlate, le plus souvent
bordée d'une couleur plus claire ou plus foncée, faisant un contraste agréable
avec la teinte générale de la fleur.
La culture de ces diverses espèces est assez facile. Les
bulbes sont plantés fin mars-début avril, en sol bien préparé, fumé depuis
quelque temps, de préférence avec du fumier de bêtes à cornes aux trois quarts
décomposé. Une seconde plantation, faite dans la première quinzaine de mai, et
une troisième, effectuée fin mai, permettent d'avoir des fleurs sans
interruption de juillet a octobre.
Distancés de 20 à 25 centimètres et même un peu plus s'ils
sont gros, les oignons de glaïeuls sont enterrés de 5 à 6 centimètres. Dès que
les tiges pointent, on ameublit bien la surface et on paille celle-ci avec du
fumier gras, court et consommé, pour en empêcher le dessèchement et éviter
qu'elle se batte sous l'influence des pluies et des arrosages.
Ces derniers doivent, en effet, être copieux et fréquents si
le temps est sec. La floraison se produit pendant toute la belle saison et,
lorsque l'automne est chaud et sec, elle dure jusqu'aux gelées. Quand les
fleurs sont passées et que l'on ne cherche pas à produire des graines, on coupe
les hampes florales sans toucher aux feuilles et, lorsque ces dernières ont
jauni, on arrache les bulbes, de préférence par beau temps et, au plus tard, au
début de novembre. On les laisse se ressuyer à l'air et on les rentre dans un
local sain et à l'abri de la gelée, où ils resteront jusqu'au printemps
suivant.
La plupart des variétés ou hybrides de glaïeuls donnant des
bulbilles et des caïeux en assez grand nombre, on peut se servir de ceux-ci
pour propager les plantes. Ils naissent autour des bulbes adultes sans produire
de feuilles l'année de leur formation, sont plus résistants au froid que les
bulbes adultes et peuvent au besoin rester dehors l'hiver, même non enterrés,
sans beaucoup .d'inconvénient. C'est pourquoi quelques horticulteurs,
spécialistes les sèment dès l'automne, peu de temps après récolte, en pépinière
en sol léger et sain, à la volée ou en lignes. Mais, le plus généralement, la
plantation est faite au printemps, comme celle des bulbes adultes. La
floraison, toutefois, ne commence que la deuxième année, parfois même, pour les
plus petits, la troisième ou la quatrième année.
Précieux pour l'ornementation des jardins, les glaïeuls
peuvent servir à parer les plates-bandes en situation ensoleillée, à former de
fort beaux groupes, à dissimuler les tiges dénudées de certains arbres ou
arbustes. Les fleurs ne sont pas moins recherchées pour la décoration des vases
d'appartement. En coupant les hampes, alors que quelques fleurs seulement sont
épanouies, on a le plaisir de voir les autres fleurs s'ouvrir successivement
dans l'eau, prolongeant longtemps la durée de la garniture.
Comme les glaïeuls, les montbrétias sont des iridées
vivaces par leur bulbe. Le Montbretia crocosmiaeflora est le plus
cultivé. Il atteint 70 centimètres. Ses tiges se ramifient en plusieurs épis
floraux portant chacun de 12 à 20 fleurs, d'un beau rouge orangé,
s'épanouissant successivement.
On peut planter les bulbes en pleine terre, en novembre,
autant que possible au pied d'un mur ou d'un rocher, à une exposition bien
ensoleillée, en terre saine, silico-argileuse de préférence, mélangée de
terreau de feuilles et engraissée avec du fumier très décomposé. En hiver,
pendant les grands froids, il est prudent de couvrir le sol d'une légère couche
de litière ou de feuilles sèches que l'on enlèvera dès les premiers jours du
printemps. Ainsi traités, les montbrétias peuvent rester facilement trois ans à
la même place, fleurissant abondamment de juillet jusqu'aux gelées.
Mais on peut également, en le traitant différemment, faire
entrer le montbrétia dans la garniture estivale des corbeilles et surtout dans
celle des plates-bandes. Pour cela, les bulbes sont mis en pots dès l'automne
et conservés l'hiver sous châssis à froid. Au printemps, la végétation se
manifeste et on plante en mai, en même temps que les bégonias, géraniums et
autres plantes de garniture florale d'été.
E.DELPLACE.
|